Chapitre 11

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Ma nuit est agitée et je suis réveillée par la sonnette de l'appartement. Marco débarque dans la chambre avec des vêtements et m'ordonne sèchement d'aller m'habiller.

Je me change rapidement avant de les rejoindre dans le salon, après tout je ne dois pas rester seule. Je ne suis pas surprise de trouver deux agents de police dans le salon. Contrairement à Giovanni, ils ne m'ont pas vue. Je ne savais plus trop quoi faire jusqu'à ce qu'il prenne la parole.

- Justement, voici ma nièce. Vient voir Kelia.

Timidement je m'approche de mon « oncle » qui m'invite chaleureusement à m'assoir. Je salue poliment les policiers en attendant la suite.

- Vous voyez qu'elle va très bien, cette personne a dut se tromper. Kidnapper ma propre nièce, quelle drôle d'idée.

- Nous souhaitons qu'elle vienne avec nous, nous avons quelques questions à lui poser.

- Je vais l'accompagner.

Giovanni leur fait son sourire le plus faux. Mais l'agent ne se laisse pas démonter.

- Votre nièce n'est pas mineure, elle peut être accompagnée uniquement d'un avocat, si elle en fait la demande.

- Bien, laissez-moi le temps de m'entretenir avec ma nièce avant.

- Evidemment.

Giovanni se lève et je le suis sans attendre. Il nous emmène dans son bureau. Je n'ai pas le temps d'observer la décoration, il me tient le menton pour s'assurer que je l'écoute.

- Tu sais ce que tu as à faire princessa. Je vais appeler mon avocat pour qu'il vienne. Je te conseille de ne rien leur dire qui pourrait nuire à la santé de ta copine ou à la tienne.

Et sur ces belles paroles il nous fait sortir de son bureau. Il salue poliment les policiers et je les suis jusqu'à leur voiture.

La chose est simple, je n'ai que deux choix. Soit je leur dit la vérité et je mets la vie de dizaines de personnes en danger soit je mens et je suis la seule en danger. Mon choix est vite fait. Je n'ai que le temps du trajet pour trouver une histoire crédible.

Mon cerveau tourne à plein régime, je ne dois surtout pas me contredire. Les deux hommes me surveillent du coin de l'œil dans leur rétroviseur mais ne m'adresse pas la parole.

Ils me guident en silence vers un grand bureau. Ils me demandent de patienter et sortent de la pièce. J'en profite pour faire le vide, je dois paraitre le plus détendue possible. Je ne dois surtout pas leur montrer que j'ai peur de Giovanni.

Un des hommes revient accompagné d'une femme, ils me proposent quelque chose à boire mais je refuse poliment. J'ai beau ne pas avoir mangé ce matin, l'angoisse ma noue l'estomac. La femme est grande, brune, elle me fait un sourire chaleureux et s'assoit en face de moi. L'homme, blond, s'assoit un peu plus en retrait.

On dirait qu'ils font face à un petit animal blessé qu'il ne faut surtout pas effaroucher. La femme se présente comme étant l'agent Paula Martinez et son collègue Martin Carlson. Elle commence par les questions basiques en me demandant mon nom et mon âge.

Je réponds tranquillement et elle débute les premières questions intéressantes. Elle me demande si ça fait longtemps que je connais Giovanni, quels liens j'ai avec lui, les questions de base.

Jusqu'ici tout va bien, mais voilà qu'elle me demande si ses hommes m'ont déjà fait du mal. Futé, elle commence par me demander ça pour ensuite savoir si Giovanni m'en fait.

- Non, ils ne m'ont jamais rien fait.

C'est presque la vérité, ils n'avaient pas le droit de me toucher. La policière semble sceptique, son collègue encore plus. Il faut vraiment que je sois plus convaincante. Elle aborde le sujet Flavio.

- Il a l'air méchant mais il cherche juste à me protéger, je suis la nièce de son patron après tout.

Ok, là ils ont vraiment l'air dubitatif. Elle tourne autour du pot, cherche à avoir le plus d'informations possibles.

L'agent Carlson me demande ce qu'il s'est passé ce soir-là, dans l'appartement de Laura. Avant que je ne puisse répondre, nous sommes interrompus par leur collègue.

- L'avocat est arrivé.

- Elle n'en a pas demandé.

Je m'empresse d'intervenir, Giovanni serait furieux si son avocat ne pouvait pas me « défendre ».

- Si, si, je veux le voir.

L'agent Carlson semble surpris mais pas l'agent Martinez qui parait s'y attendre. Elle lui demande de le faire entrer.

- Felipe Gonzales, je suis l'avocat de mademoiselle. Je souhaiterais m'entretenir en privé avec ma cliente.

Les policiers sortent de la pièce sans un mot.

- Qu'est-ce que tu leur as dit Kelia ?

Même les hommes que je ne connais pas semblent au courant de mon existence. Puisque c'est Giovanni qui l'envoie je lui fais docilement un résumé des questions et des réponses. Il semble soulagé d'être arrivé avant que je ne réponde à la question.

- Bien, on ne peut pas faire passer ta copine pour folle, elle n'a aucun antécédent.

Je le regarde surprise, il la connait ?

- Giovanni a fait des recherches avant de venir te cherche, on sait tout sur elle. Peu importe, il va falloir être convaincant.

On dirait qu'il a déjà réfléchit à la question puisqu'il m'explique comment s'est passé la soirée selon lui.

- Quand tu es rentrée, ta copine avait un peu trop bu, quand ça a sonné à la porte et que tu as ouvert, elle est devenue violente. En voulant te protéger, Giovanni s'est interposé et Flavio l'a amenée dans sa chambre pour qu'elle se calme. Tu lui as dit au-revoir et tu es partie avec Giovanni. Il Ne s'est Rien passé d'autre.

Outrée, je lui jette un regard noir, faire passer Laura pour une alcoolique, jamais.

- Tu as une meilleure idée peut-être ?

Je secoue la tête, bien sûr que non je n'ai pas d'idée, ça ne s'invente pas ce qu'il s'est passé ce soir-là ! Felipe parait satisfait et me demande de ne pas faire de bêtise, il va chercher les policiers. 

Le Prix de la LibertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant