J'ai l'impression que mon corps est bercé, comme sur un bateau. On dirait que je me déplace. J'ouvre doucement les yeux. Il fait encore sombre, je ne suis pas bien réveillée mais je comprends que je suis dans les bras de quelqu'un.
J'ouvre mes yeux pour rencontrer ceux de Flavio. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est mais je sais que le compte à rebours est terminé. Il est l'heure de commencer la punition.
Je n'essaie même pas d'y échapper, c'est peine perdue. Je suis résignée à accepter mon sort. Nous sommes dans un long couloir sombre que je n'ai encore jamais vu. Flavio fini par s'arrêter face à une lourde porte en métal. Il me pose au sol avant de l'ouvrir.
Il me fait entrer dans la pièce, la seule lumière provient d'une ampoule au plafond. Il n'y a aucune fenêtre, un matelas dans un coin, un seau dans un autre et une table en fer pour seuls meubles. Flavio est derrière moi, je le sens se baisser.
Ses mains touchent mes jambes et remontent progressivement pour m'enlever la nuisette que je portais. Sa main se place sur mon ventre, il me colle à son torse. Je sens son souffle chaud dans mon cou, il embrasse ma gorge avant de mettre fin au silence.
- Tu resteras ici pour les prochains jours. L'interrupteur est à l'extérieur, tu seras nourrie quand Giovanni le décidera. Tu n'auras aucun moyen de savoir l'heure ou même le jour. Nous pouvons venir te voir à n'importe quel moment.
Il me retourne pour que je le regarde, il embrasse mon front. Sa main entoure ma gorge et commence à serrer.
- Comme je te l'avais dit, te voilà en enfer princessa.
Il chuchote les derniers mots dans mon oreille avant de sortir et de fermer la porte à clé. Je tombe à genoux sur le matelas et la lumière s'éteint, me plongeant dans le noir le plus total.
***
Dix minutes, peut-être une heure, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là. Comme je ne sais pas à quelle heure Flavio est venu me chercher je ne peux pas dire si nous sommes déjà le matin ou plutôt le midi. Je commence à avoir faim en tout cas mais mon repas arrivera quand Giovanni l'aura décidé.
Heureusement que je ne suis pas claustrophobe. Cela me rappelle mes tout premiers jours ici, seule dans la chambre. Les conditions étaient quand même meilleures.
La porte s'ouvre mais avant que je n'aie le temps de voir qui est entré le noir a de nouveau pris place. Je replis mes genoux pour les entourer de mes bras, coincée dans l'angle du mur comme un animal blessé.
Je ne bouge plus ne sachant pas où la personne se trouve. J'attends qu'elle daigne prendre la parole ou m'approcher mais il ne se passe rien.
J'entends un léger bruit métallique, la table peut-être. La personne y est sans doute appuyée, ou assise. Le temps me semble figé, aucun de nous ne parle.
- Kelia, Kelia, Kelia, les règles étaient pourtant claires.
Je pâlis brutalement, Giovanni se trouve face à moi. Et il est calme, beaucoup trop calme.
- Rappelle moi les règles que je t'avais donné, sans en oublier une seule et sans bafouiller.
Je déglutis, ça commence mal, je ne suis pas sûre de m'en souvenir parfaitement.
- Je dois vous obéir, vous appeler monsieur. Je ne dois pas sortir de la maison.
Je prends le temps de réfléchir pour ne pas bafouiller.
- Je ne dois pas vous mentir, je dois tout vous dire.
J'ai l'impression qu'il m'en manque mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Je panique un peu.
- Je dois vous être totalement soumise à vous seul. Et obéir à Flavio.
Voilà, je réfléchis pour trouver ce que j'ai oublié. Le blanc est long, lourd de sens.
- Tu n'as donc pas retenu la leçon. Je vais te la rappeler princessa.
Je l'entends sortir de la pièce. Contrairement à ce que je pensais il ne revient pas tout de suite. Le temps passe sans un signe de Giovanni, toujours dans le noir.
La lumière s'allume soudain, je mets un peu de temps à m'y habituer, signe que j'ai passé un moment dans l'obscurité. La porte s'ouvre pour laisser apparaitre Flavio. Il a des menottes dans une main et une barre dans l'autre.
Je me lève pour me coller au mur de béton. Mon sang se glace, ma respiration s'accélère alors que Flavio s'approche de moi. Il attrape mes poignets et les attaches avec les menottes. Il tire sur quelque chose au plafond et une chaine avec un crochet descend.
Mon rythme cardiaque devient incontrôlable, Flavio tire sur mes poignets pour les attacher avec le crochet. Je suis à sa merci, je ne peux bouger que les jambes. Il prend la barre dans ses mains en me regardant dans les yeux.
Il passe la barre sur mon ventre et j'arrête de respirer dans la crainte d'un coup à venir. Mais il se contente de glisser la barre jusqu'à mes chevilles. Avec des liens de cuir il attache chacune de mes chevilles à un bout de la barre.
Je ne peux plus bouger les jambes maintenant. Accroupie face à moi, Flavio me regarde avant de toucher la barre.
- Ceci Kelia, est une barre d'écartement. Tu vas vite comprendre son utilité.
Une quoi ? Mais qu'est-ce qu'il fait ?
Je ne tarde pas à le savoir, d'un coup sec mes jambes sont écartées jusqu'à se retrouver à presque un mètre l'une de l'autre. Flavio sort de la pièce et la lumière s'éteint sur moi, offerte à leur bon vouloir.
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Le Prix de la Liberté
General FictionTome 2 (Lire le Tome 1 avant !) Ils l'ont sous-estimée, elle a réussi l'impossible. Kelia a retrouvé sa liberté, mais cela en valait-il la peine ? La liberté a toujours un prix. Est-ce que le prix à payer ne sera pas trop lourd ? Pour jouer, il fau...