Après cette petite parenthèse, je décide de reprendre des forces. Je commence par manger un peu, Maria m'a préparé quelque chose de léger. Mon estomac doit se réhabituer à manger trois repas par jours.
Je prends le temps de jeter un coup d'œil dans l'armoire, des shorts, des tee-shirts, des robes mais évidemment aucun sous-vêtement. Le bas de l'armoire est consacré aux chaussures, il n'y en a pas beaucoup. Curieusement, il n'y a aucune chaussure à talons aiguilles. J'aurais pourtant pensé qu'il aimerait ça.
J'enfile un tee-shirt simple et un short avec des baskets. Je pense que Giovanni va surement me soumettre à de tests dans les jours à venir pour tester mon obéissance. Je dois donc faire attention à tout ce qui m'entoure. Je vais d'abord faire un petit repérage des lieux pour voir ce qui a changé.
Doucement, j'appuie sur la poignée de la porte pour voir si elle est fermée. Giovanni ne l'a pas refermée, je dois donc avoir le droit d'accéder à la maison. Je préfère ne pas tenter une sortie en extérieur pour l'instant. Ce serait attirer leur attention sur moi, ils risqueraient de renforcer leur sécurité et leur surveillance.
Le plus louche dans cette histoire, c'est qu'ils m'ont retiré le bracelet GPS, il était pourtant plus qu'efficace. Je n'ai pu le retirer qu'avec l'outil adapté, il lui aurait suffi de les mettre sous clé. Et l'avoir testé une seule fois à cause de Vladmir m'a servi de leçon.
Méfiante, je commence l'exploration de la maison. Il n'a même pas fait l'effort de cacher les caméras. Elles sont bien visibles, disposées dans tous les coins, ne laissant aucune zone d'ombre. Les moindres recoins de la maison sont sous surveillance, j'ai la désagréable sensation d'être épiée.
Les hommes que je croise me lancent un regard mauvais mais ne font aucun commentaire. Je descends tranquillement les escaliers pour rejoindre le hall et la cuisine. Maria semble m'attendre puisqu'elle m'accueille avec un grand sourire et un verre de jus de pomme.
Elle connait mes gouts, elle cherche à me faire plaisir. Elle essaie de m'amadouer pour que je lui parle. Si elle pense devenir ma confidente, elle se fourre le doigt dans l'œil ! Mes pensées doivent rester secrètes, enfouies au plus profond de mon être.
Près d'elle, Enzo gazouille dans sa chaise haute, Maria était en train de lui donner à manger. Il a tellement grandis mais il a toujours l'air aussi joyeux. Maria reprend où elle en était avant que j'arrive et entame la discussion.
Je reste très vague dans mes réponses lorsqu'elle m'interroge sur ce que j'ai fait de mes mois de liberté. Je lui explique seulement que j'ai beaucoup voyagé pour échapper à Giovanni.
Elle m'oblige à avaler une salade de fruits pour que je reprenne des forces. Je l'écoute sachant pertinemment que si je refuse de m'alimenter je vais m'attirer les foudres de Giovanni.
Le temps passe vite et je l'aide à préparer le repas du midi pour m'occuper l'esprit. Alors que je négociais avec elle pour alléger mon repas, Marco est entré dans la pièce. Un regard lui a suffi pour que je comprenne qu'il fallait que je le suive.
Sans grand étonnement, il me conduit devant le bureau de Giovanni. Il s'écarte pour me laisser frapper et entrer seule dans l'antre de Giovanni. Je ne perds pas de temps pour aller m'agenouiller à côté du bureau et je me répète mentalement qu'il est mon maître et que je dois lui être soumise. Je dois lui obéir sans hésiter, la moindre erreur pourrait être fatale.
Giovanni ne m'accorde pas son attention tout de suite, alors je fais mon possible pour rester immobile sans faire de bruit.
Il finit par caresser mes cheveux pour me montrer qu'il est prêt à s'occuper de moi. Il tourne son fauteuil de façon à me faire face tout en me dominant. Agenouillée ainsi, je suis juste à la hauteur de son entrejambe.
Sa main redresse mon menton pour que je le regarde dans les yeux.
- Tu sais qu'il existe plusieurs façons de faire parler quelqu'un Kelia ?
J'acquiesce en silence, n'ayant pas eu l'autorisation de parler. Il m'a en effet montré ses différentes techniques d'interrogatoires lors de mon séjour ici.
- Bien, alors dit moi, est-ce que je vais avoir besoin de les utiliser sur toi ?
Il tourne ma tête vers sa commode ouverte où se trouvent ses instruments de torture préférés. Je ne comprends pas pourquoi des sextoys ont rejoint sa collection mais je ne préfère pas savoir. Je lui fais donc signe qu'il n'en aura pas besoin.
- Tu vas me dire tout ce que je veux savoir ?
J'hoche vigoureusement la tête, le souvenir des interrogatoires auxquels il m'a fait assister me donne déjà la nausée. Je n'ai aucune envie de subir ça.
- Alors je vais commencer les questions, gare à toi si j'ai l'impression que tu me mens. As-tu parlé à quelqu'un de ce que tu as vécu ici ?
- Non monsieur.
- As-tu parlé de l'un d'entre nous à qui que ce soit ?
- Laura est la seule à savoir monsieur.
- Qui est au courant que nous t'avons kidnappé ?
- Personne monsieur.
- As-tu mentionné ce qui se passe ici à quiconque ?
- Non monsieur.
- As-tu parlé à quelqu'un de ce que tu as vu et entendu ici ?
- Non monsieur.
Et il enchaine les questions les unes après les autres, certaines se ressemblant mais avec une formulation différente. Pendant toute la durée de son interrogatoire, il ne me quitte pas du regard. Pas une seule fois il n'a cligné des yeux.
Il finit par me renvoyer sèchement de son bureau sans aucun commentaire sur mes réponses. Perplexe, je rejoins la cuisine pour manger un morceau. Maria ne s'y trouve plus alors je préfère remonter dans ma chambre pour réfléchir.
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Le Prix de la Liberté
General FictionTome 2 (Lire le Tome 1 avant !) Ils l'ont sous-estimée, elle a réussi l'impossible. Kelia a retrouvé sa liberté, mais cela en valait-il la peine ? La liberté a toujours un prix. Est-ce que le prix à payer ne sera pas trop lourd ? Pour jouer, il fau...