New York le 25 mai 2017, 23h
J'enfile mon sweat à capuche avant de sortir du restaurant où je travaille comme serveuse depuis un mois. Il est tard alors je mets ma capuche et baisse la tête dans les rues de la ville. Je reste sur mes gardes et j'observe les alentours. Je ne prends jamais le même chemin pour rentrer, je ne veux pas qu'ils me retrouvent. Rien à signaler ce soir, pas de voiture suspecte, personne ne m'a suivi. J'arrive à mon appartement au bout d'un quart d'heure de marche intensive.
L'appartement n'est pas très grand : une salle de bain, deux chambres, une petite cuisine et un salon. Je le partage avec Laura, une fille d'environ mon âge rencontrée dans un café et qui avait besoin d'une colocataire. Je venais d'arriver à New York et j'avais besoin d'un toit pour la semaine. Une semaine qui s'est transformée en plusieurs, et maintenant ça fait un peu plus d'un mois que je suis ici. Je ne devrais pas rester aussi longtemps au même endroit, ils risqueraient de me trouver mais je me dis que c'est une grande ville, je n'en pouvais plus de bouger tout le temps.
Comment je me suis échappée ? Ça n'a pas été facile : il m'a fallu plusieurs longs mois de préparation.
***
Flash-back un an plus tôt
Ça y est, c'est le grand soir ! Trois mois que j'observe attentivement les rondes des gardes, les failles de la sécurité qui m'entoure depuis ma tentative d'évasion ratée. J'ai enfin compris la logique de sa surveillance, mon évasion est chronométrée à la minute près. Le boss est parti dans l'après-midi je ne sais où, il ne sera donc pas un obstacle !
Trois heure du matin, le garde passe dans ma chambre pour vérifier que je dors, je me concentre pour respirer calmement et ne plus bouger quand il s'arrête à côté de mon lit. Plusieurs minutes passent avant qu'il ne se décide à sortir. Dès que j'entends le clic de la fermeture de la porte, je sors du lit. Je me suis habillée tout en noir avec un foulard noir sur la tête. J'attrape le sac en toile noire dans lequel j'ai réussi à mettre une pince coupante, de l'eau ainsi qu'un peu d'argent que j'ai pu mettre de côté.
J'ai maintenant moins d'une heure avant qu'un autre garde ne vienne. Normalement ils ne surveillent pas le bracelet gps la nuit : j'ai déjà fait quelques tests en me promenant dans les couloirs la nuit. Je sors en catimini de la chambre et me cache dans un recoin le temps que mes yeux s'habituent à la faible obscurité. Je consulte ma montre phosphorescente, 3h20, j'ai dix minutes pour sortir sans me faire repérer. Je longe les couloirs, mon cœur s'accélère à chaque intersection et dans les escaliers. Un bruit retenti à ma droite, derrière une porte, j'ai une poussée d'adrénaline et m'éloigne au plus vite.
Un garde passe devant moi sans me voir, j'ai eu chaud. J'arrive enfin à mon objectif : la cuisine ! Je me poste devant la fenêtre et l'entrouvre, 3h30, juste à temps ! Les gardes viennent de passer devant la fenêtre, je sors rapidement dehors. Voilà la partie la plus délicate : je dois m'approcher au plus près du mur d'enceinte sans déclencher l'alarme de mon bracelet.
Slalomant entre les buissons, me cachant derrière les arbres, j'arrive enfin à la limite de ma laisse. Je me cache dans le buisson que j'ai repéré quelques jours plus tôt. Il ne me reste plus qu'à attendre 4h. Les minutes passent, les gardes me frôlent et moi je passe à la limite de l'arrêt cardiaque à chaque fois qu'un garde se stoppe près de ma cachette. 3h59, c'est l'heure, je sors la pince coupante de ma poche, mon cœur tambourine dans ma poitrine.
Mon souffle se coupe, mon cœur s'arrête et je coupe le bracelet d'un coup sec avant de le lancer le plus loin possible de moi. L'alarme retentie déjà dans le manoir. Les gardes s'agitent. Je n'ai que quelques secondes pour rejoindre mon autre cachette. Je cours aussi vite que mes jambes me le permettent, aucun garde ne m'a vu. J'atteins ma planque quelques instants avant qu'un groupe de gardes n'arrive près de mon ancienne cachette. L'un d'eux est au téléphone avec son boss. Il crie des ordres à tout va, c'est la cacophonie la plus totale.
Je me glisse silencieusement jusqu'à la deuxième partie de mon évasion, le passage du mur d'enceinte. J'ai repéré un arbre avec une grosse branche qui arrive juste au-dessus de ce mur. Le tout c'est de monter sans se faire repérer ! Je m'assure que personne ne soit dans les parages avant de monter. Une fois sur la branche je prends une pause le temps d'observer les alentours. Les gardes ont tous désertés leurs poste, il n'y en a plus aucun par ici.
Je rampe silencieusement le long de la branche, une fois sur le mur, je l'agrippe avec mes mains et me laisse glisser de l'autre côté de ma prison. J'aperçois au loin les lampes des gardes qui doivent avoir trouvé mon bracelet et être entrain de me chercher. Il faut que je m'éloigne d'eux et que je me cache. Nous sommes en plein milieu du désert et je ne sais pas du tout où se trouve la ville la plus proche. Je sais déjà que je ne peux faire confiance à personne. Alors je marche, le plus silencieusement possible, J'essaye de suivre les étoiles pour ne pas tourner en rond. J'essaye...
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Le Prix de la Liberté
Genel KurguTome 2 (Lire le Tome 1 avant !) Ils l'ont sous-estimée, elle a réussi l'impossible. Kelia a retrouvé sa liberté, mais cela en valait-il la peine ? La liberté a toujours un prix. Est-ce que le prix à payer ne sera pas trop lourd ? Pour jouer, il fau...