Chapitre 8.

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Obito sentait ses boyaux se tordre en voyant Rin monter dans le bus. Il n'arrivait pas à déceler pourquoi. Ça arrivait parfois quand il était heureux de la voir mais il avait senti la même choses ces deux derniers jours, ne sachant pas comment se comporter. Elle saluait rapidement ses amis en traversant toute la longueur du bus et s'assit lourdement à côté de lui. Obito ne bougeait pas, il ne savait pas quoi faire alors il gardait les yeux rivés sur ses petites fiches de S.V.T., faisant semblant de réviser. Il n'avait pas menti quand il se disait prêt à faire des efforts pour avoir le bac.

« Et enfin, bonjour à toi ! »

Son ton était joyeux, il n'avait plus d'autre choix que de relever la tête. Elle le regardait avec un amusement évident peint sur le visage. Il se contenta d'avaler bruyamment.

« Tu sais, si tu ne veux pas qu'on s'exhibe devant tout le monde, on peut ne pas s'embrasser devant eux. Du moins, pas au début. »

Une vague de soulagement le leva littéralement et il soupira, ou du moins se dégonflait, du point de vue de Rin. Elle se contenta de rire et de se pencher sur lui pour voir ce qu'il faisait.

« Depuis quand tu révises dans le bus, toi ?

-Depuis que j'ai reconnu que je ne voulais absolument pas redoubler. »

L'ambiance autour d'Obito se détendait, tout comme lui. Il ne s'était pas rendu compte de la tension de son corps avant qu'elle ne se relâche. Il ne s'était pas aperçu non plus qu'il n'avait pas ressenti de courbatures ce matin contrairement à maintenant.

Arrivés au lycée, il grimaçait pour descendre du bus. Sa petite amie s'amusait alors qu'elle essayait de l'aider malgré sa petite taille. De loin, le groupe de leur classe les regardait faire. Kurenai était sceptique tandis que Kakashi gardait le visage fermé. Les mains dans les poches, il faisait clairement comprendre qu'il ne voulait pas qu'on lui parle. Il n'était pas venu en cours la veille non plus, Obito pensait que c'était à cause de la petite louve. Il n'avait pas osé lui envoyer un message pour prendre des nouvelles.

Tendu mais gardant sa main coincée dans celle de sa brunette, Obito essayait de garder le sourire quand ils retrouvèrent ses amis. Il les salua rapidement, il ne savait même pas s'ils l'avaient entendu puisqu'ils parlaient déjà tous entre eux. Il était un peu soulagé quand Yamato arriva enfin, lui racontant ses péripéties du matin avec son chat. La bête était tellement têtue que le garçon n'arrivait pas à la dresser convenablement. Apparemment, d'après ce qu'il disait, c'était lui, l'animal domestique.

« Dis donc, Kakashi, dit Rin malgré la tête mal aimable que l'autre arborait, j'ai entendu que tu avais séché l'heure de maths lundi. On pourrait savoir pourquoi ? »

Le regard qu'il lui lançait était mauvais mais personne ne lui faisait remarquer. Au contraire, les autres préféraient parler d'autre chose. Obito, la main toujours emprisonnée dans celle de Rin, n'avait pas d'autre choix que d'être témoin. Il savait qu'il aurait dû critiquer sa façon de regarder sa petite-amie mais, au fond de lui, il n'arrivait pas à se dire qu'il le devait. Il avait raconté sa journée de lundi à la jeune fille ainsi que le soucis du mardi. Il était évident, à force de côtoyer le mauvais caractère du gris, qu'il préférerait ignorer le reste du monde plutôt que de parler de lui. Sans compter que sa posture faisait comprendre qu'il ne voulait pas qu'on l'approche.

Malgré son air renfrogné, le regard du gris s'adoucit un peu et il recula de quelques pas, Asuma près de lui.

« On avait été convoqué chez le principal avec M. Namikaze.

-Pour les feuilles d'orientation, » le soutint le grand brun.

La brune n'était pas idiote, elle avait essayé de forcer Kakashi à parler, cela avait fonctionné mais elle savait qu'elle ne devrait pas pousser plus. Obito l'apprit plus tard dans la journée, le regard qu'il lui avait lancé l'avait blessée. Il avait à peine su la rassurer et lui remonter le moral. Kakashi les ignora pour tout le reste de la journée. Il dormait ou regardait à travers les fenêtres sales et les évitait au maximum, n'allant même pas à la cantine. Il le savait parce que Yamato n'arrêtait pas de le lui faire remarquer à midi et de lui apprendre que ce ne serait pas la première fois.

Une amitié de loup. ♂️Où les histoires vivent. Découvrez maintenant