Un jeu cruel

Chapitre 2

 "Qui joue perd. C'est mathématique. Les statistiques ne trompent pas. Et pourtant, il faut jouer pour gagner, même si les chances sont minces."

Citation de Normand Reid

Rien n'a changé. Je suis toujours dans cette petite maison. Je vois à travers la porte d'entrée une lumière dorée sortir par les petits trous. Je m'avance et appuie sur la poignée. Elle est toujours fermée. Je soupire et pose ma tête contre celle-ci. Je décide alors de mieux fouiller les lieux. Dans un placard je trouve un paquet de céréales que je mange à la main. Je trouve ensuite un mini-frigo, où je prends une brique de lait que je bois sans verre. Manger me fait du bien. En continuant à fouiller, j'arrive à trouver un papier et un crayon. Je note plusieurs choses dessus.

Est-ce que je rêve ? Non.

Est-ce une bonne chose ? Non.

Dois-je paniquer ? Non.

Je fais quoi alors ? Tu réfléchis à une solution pour te sortir de là.

Comment ? Débusquer les loups le plus vite possible.

Et si un de mes amis est le loup ?

Je bloque à cette question. Tout ces gens je les connais même si pour certains je ne les porte pas dans mon cœur, je n'ai pas le droit de les tuer sous prétexte qu'ils sont une menace à l'encontre de ma survie. La même voix qu'hier soir résonne :

- Bonjour à tous, maintenant que vous vous êtes reposés que vous avez à peu près comprit les règles et enjeux du jeu, je vous informe que les portes s'ouvriront tous les matins à 9h et se fermeront tous les soirs à 21h. Si l'un de vous n'est pas rentré à cette heure-ci il sera tué sur le champ. De plus votre prénom est marqué sur vos portes extérieures. Si vous êtes tué, il sera alors barré d'une croix et votre rôle sera inscrit en dessous. Je vous laisse découvrir les événements qui se sont déroulés cette nuit.

Cette nouvelle information mit du temps à arriver jusqu'à mon cerveau. Je ne pensais pas qu'à notre époque les gens pouvaient être aussi cruels. Ce n'est censé faire ça que dans des centaines d'années. Pas au 21ème siècle ! Je m'habillai à grande vitesse et me jeta sur la porte pour l'ouvrir. Mais elle s'ouvrit toute seule et une chevelure blanche se jeta sur moi en larme.

- Rosalya, qu'est ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ?

- C'est... C'est... Ils... Ils....

Ce qu'elle disait était complètement incompréhensible. Elle s'accrochait à moi, comme si j'étais une bouée de secours. Une couleur orange qui ne m'était pas inconnue vint vers nous deux et m'expliqua.

- Les loups ont tué Leigh.

À l'entente de son prénom, cela empira. Ses pleurs continuèrent à ruisseler sur mon tee-shirt.

- Rosa, il faut que tu te reprennes. J'ai, enfin, on a besoin de toi pour finir ce stupide jeu au plus vite.

Elle s'écarta de moi quelques instants et me regarda dans les yeux. Ils se remplirent de colère et de détermination.

- Tu as raison Lynn, je vais massacrer ceux qui ont tué mon petit copain.

Elle se détacha de moi et sortit en furie. Avec Iris, nous essayâmes de la suivre mais en vain. Elle se jeta sur la première personne qu'elle vit : Ambre, une jeune fille blonde dans le genre petite princesse qui veut tout ce qu'elle n'a pas.

- C'est toi qui la tué ?

- Pardon ? demanda Ambre inquiète

- Oh tu sais très bien de quoi je parle. Je suis sûre que tu es un loup-garou !!

Sur ce elle se jeta sur elle sans prévenir comme une lionne enragée. Au moins une chose est sûre, Rosa ne fait pas partie du camp obscur. Un jeune homme aux cheveux gris et aux yeux vairon la détacha de sa cible avec difficulté, avec l'aide de son ami aux cheveux rouge. Castiel et Lysandre, les inséparables.

- Calme-toi Rosa, on ne sait pas qui la tué. Dit Lysandre

Ambre se relevait avec l'aide de ses deux amies qui ne la quittait jamais.

- Si j'avais vraiment été louve, les deux premières personnes que j'aurais tués aurait été Lynn ou Debrah, parvint-elle à dire en souriant sadiquement.

Rien qu'avec cette phrase Rosalya retrouva un peu de lucidité. Ambre n'avait pas tord, je pense qu'elle aurait tué l'une de nous deux, car elle ne nous aime pas du tout. Mais si elle l'avait fait, cela aurait été trop flagrant. Rien n'est certain. Je m'approchais de Rosa qui s'était calmée pour lui parler.

- Rosalya, ça ne sert à rien d'attaquer de front. Ce n'est pas comme ça que nous allons y arriver. On est encore vingt-un, n'importe qui peut être un loup.

Cette fois-ci elle se remit à pleurer silencieusement dans les bras de Lysandre qui je remarquai avait un regard vraiment triste. Leigh était aussi son frère. Je me mordis la lèvre et demanda à Iris un point important.

- En fait c'était quoi son rôle?

- C'était un Villageois.

Je me maudis de me sentir soulagée d'apprendre que ce n'était pas un rôle important. Rosalya avait perdu celui qu'elle aimait. Et personne ne savait si nous mourrions vraiment ou pas. Une main se posa sur mon épaule ce qui me fit sursauter. Ce n'était que Vicktor, un ami d'enfance que j'avais retrouvé depuis peu en découvrant qu'il était dans la même classe que moi. Bien évidemment il avait changé. La dernière fois que je l'avais vu il devait avoir huit ou neuf ans. Il est imposant, et ne sourit que très rarement par rapport à avant. Quelque chose à changer en lui, il n'a pas que grandit. Ses yeux sont d'un jaune profond, quand je croise son regard j'ai l'horrible impression qu'il me transperce et c'est pour cela que je détourne les yeux à chaque fois. Ces cheveux sont aussi noirs que le plumage d'un corbeau, ce qui contraste avec sa peau blanche.

- Lynn je peux te parler seul à seul ? demande-t-il sans ciller

- Oui bien sûr.

Je le suis donc un peu à l'écart. Il se met face à moi et me transperce encore avec ce regard.

- Ça va ?

- Oui, dis-je en regardant sa boucle d'oreille argentée qui est à ma droite

- T'es vraiment une piètre menteuse, comment une personne pourrait allez bien dans notre situation ?

Je le regarde étonnée. Même quand nous étions petits, il arrivait à lire en moi avec facilité. Je n'aime pas ça, j'ai toujours su cacher mes émotions ou ce que je pensais sauf avec lui. Et je n'ai pas l'habitude qu'on me cerne aussi facilement.

- Je disais oui ça va, dans le sens ou pour l'instant tout va bien. Enfin sauf pour Rosa. Mais bon évidemment que j'ai un peu peur pour la suite des événements. C'est normal. Pour l'instant je pense que la meilleure des solutions reste d'attendre d'autres instructions.

Il continue à m'observer et hoche la tête avant de retourner avec moi vers le petit groupe qui est en train de se former. À vrai dire tout le monde est là, rassemblés au milieu de ce qui semble être un petit village. Certains émettent des hypothèses, un ou deux paniquent, d'autres semblent angoissés et pensifs. Personne ne comprend pourquoi nous sommes enfermés là. Car certains on essayés de partir mais on ne peut pas, quelque chose nous bloque comme un mur invisible.