Un jeu cruel

Chapitre 7

"Et finalement... cette question... le mystère... Qui raconte l'histoire de qui... Qui lève le rideau... Qui choisit les pas que nous allons danser... Qui nous rend fou... Nous cingle de coups de fouet et nous acclame dans la victoire quand nous survivons à l'impossible... Qui fait tout cela... Qui fait en sorte que notre existence honore les autres... Qui envoie des monstres pour nous tuer... Et en même temps nous chante que nous ne mourrons jamais... Qui nous apprend ce qui est vérité, ce qui est mensonge... Qui décide pourquoi l'on vit et quel combat mérite que l'on risque la mort... Qui nous enchaîne, et qui détient la clé qui peut nous libérer... C'est VOUS, vous avez toutes les armes en vous, alors battez-vous !"

Citation venant du film "Sucker Punch"

Les bruits de dehors me réveillent. Je m'étire les bras, le dos, et les jambes avant de sortir du lit. Je mange un morceau de brioche et boit un verre de lait avant de m'habiller avec des vêtements confortables. J'ouvre la porte avec appréhension, je ne suis pas morte, c'est déjà sa. Quelques personnes sont dehors en train de discuter. Je passe devant les portes pour savoir qui est mort cette nuit. Sur celle de Kim, j'effleure les lettres avec un pincement aux cœurs. Mais quand je vois le prénom d'Alexy barré cela a un effet encore plus immédiat. Ma gorge se noue et je suis à deux doigts de pleurer. Mais je ne peux pas, pas ici. Je retourne dans ma petite maison en retenant mes larmes de couler. Quand je suis presque arrivée, une main attrape mon bras. Ce qui me stoppe net. Je veux juste être seule un petit instant, est-ce si difficile de me l'accorder ?

- Lynn...

Je regarde mon interlocuteur. Il parait soucieux en me voyant, pourtant je suis sure de ne pas avoir laissé une seule goutte d'eau salée couler. J'essaye de ravaler mes larmes avant de lui dire

- J'aimerais rester seule un petit moment s'il te plait, après on parlera si tu veux.

Au lieu de me lâcher et d'aller à l'endroit opposé d'où je suis, Vicktor ouvre ma porte et me fait entrer avant de la refermer derrière moi. Ensuite il se repositionne en face de moi.

- Je sais que tu étais proche d'Alexy, et j'ai vu qu'il ne reviendrait pas.

Il pose sa main sur ma joue et la caresse pour me réconforter, ce qui me surprend, je l'avoue. Il ne ferait jamais ça en temps normal. Je lui réponds donc avant de laisser couler quelques larmes :

- Il n'y a pas que lui, tous ceux qui sont partis me manquent. Je pense qu'aucun de nous ne se rend compte de la situation. Nous sommes tous en train de mourir un par un, et on ne peut rien arrêter. Et si ça continue comme ça...

- Chuttt, me dit-il doucement pour me calmer.

Il m'attire à lui et m'enlace de ces deux bras. Son odeur masculine me réconforte. Je reste quelques instants comme ça, à profiter de ce moment d'intimité qui me fait tellement de bien. Je n'aime pas trop me montrer comme ça devant les gens. Mais pour l'instant je m'en fiche, j'avais besoin qu'au moins une personne face ça. Je m'écarte de lui en essuyant rageusement mes larmes.

- Je vais trouver et éliminer ces loups avant que tout le monde ne meurt, dis-je avec détermination.

Il sourit avant de dire :

- Je préfère te voir comme ça !

- Au fait, tu étais venu me voir pour quoi au départ?

- Quand j'ai vu qu'Alexy était mort, et comme je sais que vous étiez plus ou moins proches... Dit-il d'un ton plein de sous-entendus.