Chapitre 11

99 8 0
                                    

"Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre."


- Les Villageois ont décidé d'éliminer Melody, son rôle était la petite fille. Bonne soirée.

Je me décompose sur place et tout le monde semble surprit par la nouvelle.

On a tué la petite fille, celle qui ne pouvait pas voir les loups mais les écoutait la nuit quand ils tuaient quelqu'un. Ils l'avaient sûrement mise sur une mauvaise piste pour mieux l'accuser ensuite.

Et nous, comme des imbéciles, on est tombés dans le panneau. On a tué notre amie de sang-froid, pensant qu'elle était louve. Qui sont les véritables « méchants » dans l'histoire ? Elle m'a supplié de l'aider, elle s'est agenouillée devant moi, pleine de désespoir.

Je me sens minable, un grand vide s'installe en moi petit à petit. Je n'ai pas écouté mon instinct, plutôt ma haine vis à vis des loups qui nous tuent uns à uns, et aussi des gens qui nous ont fait venir ici.

Une main se pose sur mon épaule et la serre pour me réconforter. Ensuite, le jeune homme qui n'est autre que Kentin se penche à mon oreille pour me parler.

- Allons dans un endroit moins fréquenté.

Je le suit machinalement et quand on s'arrête, je ne peux réprimer ce besoin d'aller dans ses bras pour qu'il me console.

Je ne verse pas un flots de larmes, juste quelques gouttes salées qui s'imprègnent sur le T-Shirt de mon faux frère.

Il ne dit rien et se contente de poser une main rassurante dans mon dos.

Après quelques minutes, je me détache de lui et soupire un bon coup pour me convaincre d'arrêter de pleurer.

- On a été stupide, j'aurais du l'écouter, j'aurais du la sauver, dit-je en tripotant la jupe que j'ai osé mettre aujourd'hui.

- Tu n'aurais pus rien faire, tout le monde étaient convaincu de sa culpabilité, même moi ! dit-il pour me réconforter.

On se regarde quelques instants, ne trouvant pas les mots, ne sachant pas par quoi commencer.

- On est au point mort, aucun suspect, aucun indice, et les loups nous ont bien eus, je me demande vraiment comment tout ça va finir...

Je me retient pour ne pas craquer, pas encore une fois.

Ce jeu me rend dingue, je ne sais pas combien de temps je vais encore tenir.

- Ne pense pas à ça, nous somme encore onze et il ne reste, dans le meilleur des cas, que deux loup. J'enlève bien sur l'enfant sauvage qui n'est peut-être pas encore transformé, et avec un peu de chance, le loup-garou blanc va peut-être se décider à tuer un loup dans les prochaines nuits.

Je lui souris, après tout il a peut-être raison.

De plus, le salvateur est toujours vivant et il protège la nuit une personne de son choix, mais je ne sais pas si ça a servit ou si la sorcière a utilisé ses potions de vie et de mort.

Nous ne sommes pas en très mauvaise position, et les loups ont plus à craindre que nous, les innocents.

Mais tout peut basculer, et c'est cela qui me dérange.

Nous n'avons aucune idée des loups et cela peut nous faire défaut.

Je baisse les yeux et tripote le plis de ma jupe, encore.

Un jeu cruelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant