Un jeu cruel

Chapitre 3

« Jouer, c'est expérimenter le hasard. »

Citation de Novalis

La faim me tenaillait le ventre quand la voix retentit à nouveau.

- Tous les jours, vous devrez voter contre une personne ou pas selon votre choix. Sur la grande place, il y a un tableau où vous pourrez voter jusqu'a dix-sept heure pile, après les votes seront scellés et l'un de vous mourra obligatoirement. S'il y a égalité, l'une des personnes sera choisie au hasard. Voilà j'espère que avez comprit qu'aujourd'hui il va vous falloir voter. Bonne chance.

J'avale difficilement ma salive tellement l'information passe mal. Un silence de mort règne autour de moi, tout le monde pèse les mots de la voix qui résonne encore dans ma tête. Une autre personne va mourir aujourd'hui. Je n'arrive pas à imaginer qu'une autre personne de ma classe va disparaître. Je me fais une liste mentalement, et j'en viens à penser à un rôle. Celui de "l'ange". Son rôle est de mourir dès le premier tour lors des votes de jour c'est à dire aujourd'hui. S'il est tué, il gagne la partie et le jeu est fini. Pour l'instant le seul enjeu pour moi est de vivre. Donc si on arrive à tuer l'ange le jeu sera fini. Et tout le monde rentrera vivant à part Leigh et l'ange que je ne connais pas encore. Mais l'ange acceptera-t-il de mourir pour nous tous même si il gagne et que nous perdons ? Et même, meurt-il vraiment ? Je n'en sais rien, mais c'est la seule solution que j'ai pour le moment. Mon ventre gargouille méchamment. Je regarde autour de moi, et voie certaines personnes partir dans leurs petites maisons. Je regarde Violette à côté de moi et lui propose qu'on aille manger ensemble dans ma petite maison, ce qu'elle accepte tout de suite avec un hochement de tête. Kim aussi nous accompagne. Nous nous préparons des sandwichs, et un peu de légume en accompagnement. Kim a l'air pensive, un peu trop. Elle déclare à voix haute sans hésitation :

- Je vais voter contre Ambre.

- Je ne pense pas qu'elle soit un loup-garou, sinon elle m'aurait tuée en première, j'en suis sûre.

- Justement, si elle t'avait tuée cette nuit, tout le monde aurait deviné que c'était elle.

- Oh tu sais, il n'y a pas qu'elle qui aurait voulu me tuer...

- On a dit que le sujet "Debrah" était clos, non ?

- Oui mais bon, je maintiens ce que j'ai dit.

- Je pense toujours comme la plupart d'entre nous, que vous vous êtes mal comprises et qu'il y a eu quiproquo mais comme aucune de vous deux veux faire le premier le pas, on n'est pas dans la merde pour que cette histoire se règle.

Kim me regardait avec ses yeux froncés pour bien me faire comprendre que je ne la ferai pas changer d'avis, et j'avais envie de répondre "Il n'y a pas de quiproquo". Mais puisque Kim a un côté garçon manqué qui impressionne, je ne dis rien. Elle croqua avec férocité dans son sandwich. Elle était métisse et je l'enviais un peu je dois dire, je ne réussis jamais à bronzer, ma peau est et restera blanche toute ma vie. Je regardai Violette qui était perdue dans ses pensées, ses cheveux teints en violet encadraient son visage rêveur, et ses yeux violet eux aussi était perdus sur la table. Je mangeai et décida de ne pas voter, sauf si je suis sûre qu'une certaine personne est l'ange.

Il ne restait plus que quelques minutes avant que l'heure fatale n'arrive. Seule Kim avait voté, et je me demandais pourquoi elle le faisait. Mais Ambre qui venait de voir qu'il y avait un vote contre elle, marqua alors le prénom d'une personne sur le tableau. Je ne pus le distinguer, c'était hors de ma vue. Tout le monde parlait et personne ne le remarqua à part moi. J'eu peur que ce ne soit "Lynn" qu'elle ait inscrit sur le tableau, mais je n'eu pas le temps de vérifier. Tout le monde se tut quand arriva l'heure. Une cloche sonna un coup, et un trou se forma aussi rapide que l'éclair sous les pieds de Kim. Qui tomba dedans sans qu'on est le temps de réagir. Elle disparue tout comme le trou. Tout ça se passa en quelques secondes. Certaines personnes auraient pu gober des mouches en cet instant, même moi. La voix retentit une fois de plus

- Dû à une égalité de vote, le bouc émissaire est mort. Bonne soirée et n'oubliez pas de rentrer chez vous avant 21 heures.

J'avais complètement oublié le bouc émissaire. C'est donc pour ça qu'elle voulait absolument voter même si elle n'était pas sûre qu'Ambre était dans l'autre camp. J'aurais dû penser à cette éventualité. J'aurais pu voter moi aussi, pour la sauver. Si seulement j'y avais pensé plus tôt ! Mais je doute qu'on meurt vraiment, ou mène ce trou ? Est-ce qu'il nous emmène hors du jeu ? Où nous condamne-t-il ? Pus personne n'ose dire quoique ce soit pendant un certain moment. Tout le monde prenant une mine désespérée. Je vais au tableau pour voir qui Ambre a désigné, et je vois d'inscrit "Debrah". Bizarrement, je pense qu'elle a mit un prénom juste pour ne pas mourir. Car elle savait que le bouc allait tout prendre, surtout en y allant à la dernière seconde. Oui, j'aurais préféré que ça soit Ambre qui tombe dans ce maudit trou. Je baisse les yeux, et regarde les gens autour de moi. Quatre d'entre eux sont des loup-garous et je dois les trouver. Car je ne pense pas que les personnes que j'aime le moins soit des loups, ça serait trop simple. Peggy me saute dessus.

- Lynn, t'as une idée sur les loups ? Tu sais qui ils sont ou pas ? Dis-moi tout ce que tu sais !!!

- Euh, Peggy, t'a vraiment cru que moi, je savais tout ça ? Je ne comprends toujours pas pourquoi on est ici, alors demande ça à quelqu'un d'autre.

- T'as même pas une petite idée ? Insiste-t-elle

- Elle t'a dit que non, alors lâche-la s'il te plait Peggy.

Elle va autre part à contrecœur et déçue que je ne lui ai dit rien de plus. Je fais face à mon ami d'enfance et lui dit :

- Tu sais, j'arrive à gérer ce genre de situation toute seule, mais merci quand même.

- De rien, je pensais que l'ange allait s'auto-voter pas toi ?

- J'y avais pas trop réfléchi...

- Je me demande pourquoi il ne l'a pas fait... Dit-il en attendant que je donne la réponse

- Il a sûrement eu peur de mourir, puisque personne ne sait ce qui nous attend après le saut dans le trou.

- Oui, je pense aussi que c'est ça.

- Pourquoi tu m'as demandé alors ?

- Je voulais être sûr, me dit-il en fendant d'un léger sourire.

Il me regarde quelques minutes avant de partir. Rien de particulier ne se passa le reste du temps. Je parlai avec quelques-uns de mes amis, puis parti dans ma petite maison avant l'heure de la fermeture des portes. C'était le début du jeu, et nous étions perdus.