XIII. "In their own quirky ways"

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Quelque part dans New-York

Pov de Shoto

- Au fait, tu vas devoir dire à ma famille que je les aime, alors t'as pas intérêt à mourir juste après moi. Je t-

Et puis l'eau fini par me couvrir le visage complet, me plongeant en apnée. Le courant à l'intérieur de cette bulle est tellement fort que je dois fermer mes yeux, l'eau est douce et mon corps me semble léger ... C'est plutôt étrange comme sensation, j'ai l'impression de voler mais je suis cloué au sol, les mains dans le dos.

Je n'aurais même pas pu aller au bout de mes dernières paroles ...

Et maintenant ? Je suis censé faire quelque chose ? Me débattre ? Se débattre contre de l'eau est-ce que c'est quelque chose de possible sans mon alter ? Ou alors je devrais me résigner ? Je vais mourir, la, maintenant, tout de suite ?

Cette pensée me fît frissonner, mais étrangement je ne ressens aucune peur. Peut être que ça me paraît trop irréel pour que j'y crois réellement ?

Perdu dans mon flot de pensée, seul avec moi-même, je ne sais que faire, ni même quoi penser.

A quoi est-ce que les gens pensent quand ils meurent ? Est-ce qu'ils sont comme moi en ce moment ? Je devrais sûrement réfléchir à quelque chose de philosophique non, une pensée finale ça se doit d'être profonde ?

Alors que je me perdais dans le dédale que compose mon imagination, je remarque plusieurs choses : je n'ai presque plus de souffle, le temps qui passe me semble être beaucoup trop long pour une exécution et la bulle d'eau autour de moi à l'air de trembler, comme si elle était prise de spasmes. C'est sûrement un signe que la fin est imminente ...

D'ailleurs, est-ce que je vais voir ma vie défiler sous mes yeux ?

Je trouve cette perspective plutôt intéressante, et même si je ne suis pas très curieux, j'ai presque hâte de découvrir si ce mythe est réel. Sauf que très souvent, nos attentes et nos espoirs ne sont que des chimères.

Il n'y a rien après la mort. Seulement du vide, mais même ça, la mort nous l'enlève.

Mes poumons ne tiennent plus, et mon corps à le pire réflexe possible : je prend une petite inspiration. Petite, mais suffisamment grande pour que de l'eau s'infiltre dans mes voies respiratoire comme un poison, et en une seconde, je me retrouve à suffoquer et à tousser silencieusement en luttant avec l'énergie du désespoir pour ne pas rendre mon dernier souffle.

J'avais entendu une fois que mourir brûlé est la pire mort possible. Ça ne m'avait pas inquiété puisque la moitié gauche de mon corps peut supporter le brasier incandescent de mon alter, et l'autre moitié droite peut réguler cette chaleur. Je n'ai pas appris l'ordre des morts les plus douloureuse, mais il me semble que mourir noyé était plutôt haut dans le classement.

Sentir son corps lutter en vain pour sa survie, ses poumons brûler de l'intérieur à cause de l'excès de liquide qu'ils contiennent, s'entendre souffrir, se vider de ses forces, ne plus penser à rien, souhaiter que la douleur s'arrête, voir son champ de vision rétrécir jusqu'à ne devenir qu'un petit point lumineux au loin et sentir son cerveau s'éteindre.

C'est à peu près ce que je vis en ce moment.

Jusqu'à ce que la chaînes qui retenaient mes mains et mes pieds n'éclate en morceaux sous la force d'un impact, que la bulle d'eau qui me retenait prisonnier éclate aussi en me propulsant au sol et que mon corps n'expulse le poison qui s'était engouffré dans mes poumons.

Une voix se rapproche de moi en criant mon nom. Un ange qui vient me chercher ? Je vois son visage à quelques centimètres du mien.

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