Antoine

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Élipse de la nuit.

12h

J'ouvrais les yeux , encore un peu endormie quand je vis un dos.
Un beau dos, certes mais un putain de dos quand même.
Je me remémora hier, le rose aux joues, puis sorti du lit.

Je traversa la pièce qui me sert de salon-cuisine aka deuxième chambre et alla directement à la cafetière.
Je me mis devant la télé quand luji surgit de ma chambre et vint me faire un bisou sur la joue comme un gamin.

Moi: pourquoi j'ai pas un bisou sur la bouche moi ?

-luji: c'est pas trop mon truc la bave au petit dej'.

Il fit comme chez lui en prenant un paquet de céréales et se mis à côté de moi en empoignant des céréales toutes les deux secondes.

Moi: tu vas pas au studio aujourd'hui?

Luji: non c'est le week end.

Moi: tu m'accompagne voir mon daron ?

Il me fis un hochement de tête puis me dit:

Luji: on va prendre la voiture de chaps, je l'ai prévenu et tu me montrera le chemin OK?

Moi: ouais mais t'a ton permis?

Luji: non non, je l'ai pas. Bien sûr que si patate.

Il me tira la langue comme un attardé et je ris comme un phoque .
Je mis ma tasse dans l'évier et rentra dans la salle de bain, pris une douche et ressortis sous le regard blasé de luji.

Moi: bah quoi?

Luji: non rien.

Moi: mais tu casse les couilles.

Luji: viens j'ai un truc à te dire.

Il pris mon sac préparé, et on passa la porte.
On marchais sur le trottoir quand il se lança:

Luji: c'est bon je vais te le dire, je peux te faire confiances.

Moi: de quoi tu parles?

Luji: d'Antoine.

Moi: dis moi qui c'est.

Luji soupira avant de prendre une grande inspiration, suivie par une clope.

Luji: Antoine c'était mon meilleur pote, mon frère de coeur, mon double, un putain de vrai talent en rap, un putain de grand coeur, il aurait tout fait pour moi, mais c'était aussi un énorme fumeur, et il touchais à un peu toutes les drogues qu'il trouvais.
Tu sais on fesait de la moto ensembles, deux petits cons à 160km/h sur l'autoroute, columbine avais un 9eme membre. On avais pleins de projets, un album en duo, on avais prévu de partir au Japon pour serrer un peu de japonaises, tu vois le truc...
Et on avais l'habitude de traîner chez lui, de tester pleins de trucs chez lui. Il rentrais toujours en claquant la porte, son sourire de bouffon et il disais "luj' j'ai trouvé un putain de truc à tester! "
Évidant que je le suivais dans ses conneries.
Sauf qu'un jour on a pris un truc, pas violent sur le coup, et on à décider d'aller voir son frère jumeau en moto.
On a traversé la ville, un peu au dessus de la vitesse autorisée, puis il m'a fait signe qu'il allait accélérer.
Donc on a traversé le périphérique à 180km/h.
J'adorais la moto, j'adorais cette putain de sensation de liberté.
Jusqu'à ce qu'on se fasse faucher par un camion.
J'me suis tapé une semaine de coma.
Une putain de semaine pourquoi?
Pour qu'on me dise qu'il est mort sur le coup.
comme il a été percuté en premier il a amorcé quand le camion m'a tapé.
J'ai du assister à l'enterrement de mon meilleur ami.
J'ai vu sa mère pleurer .
Les gars me disais que c'était pas de ma faute.
Ils se trompaient.
A cause de nos conneries, à cause de mes conneries, il aura jamais sa gloire, il aura jamais ses 20 ans.
J'ai tellement honte putain... jsuis un monstre.

Lujipeka pleurait.
Il versait toutes les larmes de son corps.
Il regardait le capot sans un mot de plus.
Je pris sa main et lui dit:

Moi: les gars ont raison luj'. Ce n'est pas ta faute.

Lujipeka ne répondit pas et alluma la voiture.
Je comprenais maintenant pourquoi je sentais autant d'empathie
Vis à vis de mon père, lui aussi à vécu un accident de la route.
Pendant le voyage il ne disait pas un mot, laissant le GPS comme seule bruit .
Il se concentrait pour ne pas exploser.
Juste des larmes qui dévalaient ses joues en silence.
On arriva une heure après devant l'hôpital de je ne sais plus quoi.
En sortant de la voiture je fis le tour et me dirigea vers lui.
Il me regardait, comme si j'étais invisible.
Comme si il regardait à travers de moi.
Vide.
J'enroula mes bras contre ses hanches, plaquant ma tête contre son coeur. Il soupira et mis sa joue collante à cause des larmes contre mon front.

Luji: je t'aime.

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Jsuis déjà un peu plus dans le timing.
J'espère ne pas avoir fait trop dévaler des larmes .
On connaît maintenant Antoine.
On sais maintenant une chose qui détruit Lujipeka.

Bisous les douceurs.

Bonbons ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant