1. Premier jour

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Destroyer - Panama
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Aujourd'hui c'est ma première journée de cours et l'excitation est présente

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Aujourd'hui c'est ma première journée de cours et l'excitation est présente. Rien que l'idée de découvrir de nouveaux locaux, rencontrer de nouvelles personnes et faire leur connaissance : ça suffit à me rendre impatiente. Je ne connais personne dans cette ville si ce n'est que le gardien de mon immeuble de fortune. J'ai déniché un studio étudiant dans le centre et suis heureuse d'avoir mon espace personnel. Et je détiens, depuis le sixième étage, une vue imprenable sur Philadelphie et sa banlieue. Le soleil se lève et le trafic s'intensifie. Il est encore tôt, bien trop tôt. J'ai donc le temps de passer au studio avant d'aller à l'université. Danser va me détendre, j'en ai besoin. Alors je sors de mon séjour avant même que le jour ne finisse de se lever et fonce au studio. Je suis si contente d'être ici, seule. Je débute un nouveau chapitre, une nouvelle vie.

Lorsque j'arrive sur les lieux, je programme un réveil pour me rappeler d'aller en cours et, après avoir déposé mes affaires au fond de la salle non chauffée, me mets à échauffer mes muscles refroidis. Puis retire mes vêtements pour laisser place à mon justaucorps en coton. Je fixe un instant mon reflet dans le miroir mural en face de moi puis détourne les yeux et attache mes longs cheveux ébènes en un chignon négligé. En prenant une grande inspiration, je m'approche de la sono et la démarre. Bercée par la douce musique classique, j'enfile ma paire de pointes et fais quelques mouvements circulaires afin de réveiller mes chevilles endormies. Une fois étirée, je commence à effectuer d'amples mouvements, toujours entraînée par la musique. Mes pieds, emprisonnés dans mes pointes, effleurent le sol avec délicatesse et légèreté tandis que mes bras gracieux fendent l'air. Je me hisse sur mes chaussons de danse et souris, comblée. Je danse et répète les enchaînements que mon ancien prof m'a appris. Au fur et à mesure de mon entraînement, ma respiration devient brève et un mince filet de sueur perle sur mon front.

Puis tout s'arrête lorsque j'entends mon réveil sonner. Déjà... ? Trente-cinq minutes se sont écoulées et je ne peux malheureusement pas continuer. J'essuie la transpiration sur mon front et reprends mon souffle. Tout en défaisant les rubans de mes pointes, je regarde l'heure et me rassure en me disant que mon premier cours ne débute que dans une demi-heure. Ensuite je me rhabille et bois quelques gorgées d'eau fraîche. Prise d'un léger vertige, je grimace : ça m'apprendra à danser le ventre vide. J'espère que les restaurants universitaires sont corrects. Je souris, mets les bretelles de mon sac et m'élance dans les rues de la ville en direction de l'université privée Thomas Jefferson. Dès lors que l'immense bâtiment en briques rouges apparaît sous mes yeux ébahis, je ne peux pas cacher mon enthousiasme et ris, euphorique. C'est magnifique... Ça contraste tellement avec l'atmosphère de Philadelphie.

J'entre par l'entrée principale qui est une arche en pierre et contemple l'endroit comme le ferait une touriste en temps normal. C'est alors que je me rends compte que, non seulement l'extérieur est majestueux, mais l'enceinte est davantage splendide : un grand jardin vert et fleuri, des tables de pique-nique, de ping-pong et que sais-je. Le campus est un grand complexe qui pourrait faire rêver bien du monde. Mais ce que je remarque surtout, c'est qu'il y a des étudiants partout. Des groupes se forment ou se réunissent, des rires résonnent et tout le monde semble adorer la rentrée.

On me bouscule et me dévisage mais je m'en contrefiche, je suis ici et c'est bien parce que j'ai ma place dans cette institution. Sur le prospectus qu'ils distribuent lors des courriers d'inscription se trouvent des écrits pour nous informer des activités qu'il y a pendant l'année : danse, gymnastique, yoga, athlétisme... Un vrai rêve. Je m'avance vers le bâtiment principal, celui où les étudiants habitués se ruent, et n'y crois pas. Philadelphie, me voilà ! La sonnerie retentit, tous les élèves reçoivent leur emploi du temps, je découvre le mien : chargé mais potable. Assez pour que je puisse aller danser au moins une fois par semaine.

Concentrée sur le bout de papier entre mes mains, je ne fais pas attention à mon entourage. Soudain on me tapote l'épaule ce qui me fait sursauter. Je fais volte-face et tombe nez-à-nez avec une fille aux cheveux ébènes aux mèches blanches comme neige. Ses yeux noisette pétillent de malice tandis que ses lèvres pincées teintées d'un rose assez discret fait honneur à son teint. Elle me sourit.

— Tu dois être nouvelle parce que t'as l'air complètement perdue ! C'est quoi ton nom ? me demande-t-elle toute enjouée.

— Léonor ! Et toi ?

— Stacy ! Qu'est-ce qui t'amène par ici ?

Je regarde autour de moi et cherche mes mots.

— Oh, je voulais changer de vie. Et puis, cette université propose un superbe programme alors...

— Dans ce cas... Bienvenue à Jefferson, Léonor !

Son entrain est terriblement contagieux. Je sens qu'on va bien s'entendre toutes les deux.

— Merci ! Tu sais où se trouve la salle 302 par hasard ? la questionné-je, désorientée.

Elle hoche la tête.

— Bien sûr, au troisième étage ! Tu seras sûrement perdue pendant une ou deux semaines et il y a de quoi ! Cette école est gigantesque ! Quatre bâtiments au total ! D'ailleurs j'ai cours au troisième aussi.

Wow.

— Merci beaucoup. On peut y aller ensemble si tu veux !

Stacy ne me répond pas et se contente de me prendre par le bras afin de m'emmener vers de larges escaliers dont le bois semble avoir bien vécu.

— À en juger ton physique, tu m'as l'air sportive ! Et tant mieux parce qu'il n'y a pas d'ascenseur.

Nous rions toutes les deux puis commençons à gravir ces escaliers en compagnie d'autres étudiants de ma promotion. Espérons que je me fasse quelques amis d'ici la fin de l'année... Stacy m'apprend alors qu'elle vient du New-Jersey et que la plupart des élèves viennent d'ailleurs. Je l'ai deviné en l'écoutant parler : l'accent newyorkais est discernable. Elle est en troisième année et m'a rassurée sur le fait que la première était relativement cool. Lorsque nous nous quittons devant ma salle, elle me laisse son Instagram en me disant que si je me sentais perdue, elle serait là pour moi. Quelle gentillesse.

Puis j'entre dans la salle et y découvre un grand amphithéâtre d'au moins 300 places. Impressionnée, j'écarquille les yeux et balaie la salle du regard. Pour être sûre de bien suivre le cours qui est sur le point de commencer, je m'installe au deuxième rang et sors mon ordinateur portable de mon sac. Plusieurs autres étudiants viennent se mettre à mes côtés et papotent entre eux. Néanmoins ils me sourient et me demandent mon nom. Les mains suspendues au-dessus du clavier, je regarde le professeur entrer dans la salle et saluer l'assemblée malgré le brouhaha qui gêne. Puis le silence tombe et nous écoutons l'enseignant qui se présente, lui et puis sa matière. Je suis si avide d'apprentissage, c'est décidé : je suis motivée.

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BONSOIR !

Vos impressions sur ce chapitre ? ✨📚

Bonne soirée mes petites lunes <3

Nolwenn

Instagram 📸 : Rubism00n

A Criminal Taste (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant