RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
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En rentrant, je fonce m'enfermer dans ma chambre, le cœur sur le point d'exploser dans ma poitrine. Je. L'ai. Embrassé. Le criminel qui m'a kidnappée, celui qui a rendu ma vie impossible et m'a mise en danger. Je prends une douche et reste plantée là, l'eau bouillante ruisselant sur mon corps jusqu'à me brûler la peau. J'ai besoin d'être raisonnée, secouée, rappelée à l'ordre. Non, je ne peux pas apprécier ce qui vient de se passer, ce n'est tout simplement pas éthique. Ce n'est pas normal surtout. Je m'en veux terriblement. Comment est-ce que j'ai pu me jeter sur ses lèvres alors que je le déteste ?
Alors que les autres font le débrief de la mission en bas, je reste terrée dans ma chambre à regarder nerveusement par la fenêtre. On toque à la porte, je ne me retourne pas. Des talons martèlent le sol et je sais d'avance qu'il s'agit de Léna. C'est obligé que ce soit elle. Je fais alors volte-face et suis soulagée de constater que mes attentes sont atteintes : il s'agit bel et bien de Léna. Cette dernière avance vers moi en coinçant ses cheveux noirs derrière son oreille. Ses yeux noisette aux éclats mordorés me scrutent avec attention tandis que ses lèvres, toujours teintées de ce rouge pétant, se retroussent en un sourire malicieux. Elle s'arrête à quelques pas de moi, croise les bras contre sa poitrine et affiche une mine satisfaite.
— Bien joué, me félicite-t-elle simplement.
— Merci...
— Tu as fait bonne impression et tout le monde en bas est étonné.
Elle se penche en avant et ajoute dans un murmure :
— Tristan aussi.
Je déglutis, mal à l'aise. Léna me fait un clin d'œil avant de reculer.
— Mais Taylor, quant à elle, est moins ravie.
Je fronce les sourcils, intriguée.
— Ah ? Pourquoi ?
Un petit silence s'ensuit avant que Léna décide de s'assoir au bord de mon lit et d'inspecter ses ongles magnifiquement manucurés.
— Mmh. Disons que Tristan et Taylor sont coéquipiers pour beaucoup de choses, y compris le sexe. Alors la mission a ajouté de l'huile sur le feu.
Ah.
— Ce n'était qu'un baiser ! contrattaqué-je, rougissant jusqu'aux oreilles.
Elle lâche un petit rire dédaigneux qui me rend nerveuse. Je m'essuie les paumes sur mon pantalon.
— Bien sûr. Mais ne sois pas surprise d'avoir Taylor sur le dos dorénavant...
Est-ce une menace... ? Je frémis.
— Noté.
Léna se lève en s'étirant.
— Oh, me prévient-elle, je te conseille de bientôt te boucher les oreilles. Les murs sont fins ici...
