RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Assise sur le lit, le regard dans le vide et les larmes au bord des yeux, je laisse les souvenirs de ma vie perdue m'envahir sans même prendre la peine de résister. Après tout, jamais je ne sortirais d'ici et comme l'a dit Tommy, je change. Sauf que je ne m'en rends pas compte, et c'est ce qui est le plus dangereux. Tout en fixant l'écrin qui protège la fameuse bague qui m'est apparemment destinée, je me replonge dans mes souvenirs lointains qui semblent désormais inatteignables. Je me mets alors à imaginer un scénario où danse, famille, études, soirées et rigolades ne sont plus que de fades illusions de ce qu'était ma vie auparavant, avant mon enlèvement, avant que Tristan ne commence à me briser. Sous mes paupières, des moments de ma vie défilent. La panique me submerge et je peine à rester stoïque.
Je me rappelle de mon déménagement, de la moue triste de mes parents lorsque je les ai serrés dans mes bras avant de partir prendre mon vol pour Philly. Ils s'étaient formellement opposés au fait que je prenne mon indépendance dans cette ville, et je dois dire qu'ils avaient raison depuis le début... J'ai honte de ne pas les avoir écoutés plus attentivement. Au lieu d'aller à New-York ou bien à Chicago, j'avais choisi Philadelphie. Et peut-être que si j'avais fait un meilleur choix, je ne serais pas dans ce genre de situation-là. Ils me manquent terriblement et j'aurais bien besoin des bras de ma mère pour me consoler et du bon sens de mon père pour me guider dans ce beau merdier dans lequel je me trouve. J'imagine douloureusement mes parents pleurer devant la télé, mon visage affiché devant eux avec le statut « recherchée ». Si j'intègre les Soul Stealers, c'est ce que je serais : une cible.
Ou bien encore ma rupture amoureuse dévastatrice avec William et de sa tête déconfite lorsque je lui ai révélé que je savais tout de son aventure. Mon cœur abîmé s'en souvient encore. William voulait tant que je reste avec lui. Il était prêt à tout pour se faire pardonner, y compris dire à Dyana, la fille avec qui il me trompait, que ce n'était plus possible. Mais j'ai refusé, prétextant que, de toute manière, je partais. Cette décision m'a brisé, mais je crois bien que c'était pour le meilleur, car ça me faisait souffrir de rester tout en sachant que je n'étais autant aimée que je le souhaitais. Cet homme ne me méritait pas, j'étais bien trop gentille pour lui. Qu'est-ce qu'il dirait s'il me voyait aux informations ? Il verrait à quel point j'ai changé en bien ou en mal.
Et puis Austin, ma ville natale, les nombreuses soirées au bar me manquent. L'ambiance familiale et joyeuse dès lors que l'été pointait le bout de son nez me rendent nostalgique. Mais ce qui est le plus dur, c'est de repenser au studio de danse dans lequel je dansais jusqu'à la tombée de la nuit. Danser..., ma vie entière, mon refuge, mon tout. J'en suis désormais privée. Je meurs d'envie de m'équiper de mes pointes et de me défouler, mais c'est impossible. La frustration remplace la nostalgie et la panique. Cette ville est extrêmement importante pour moi : c'est là-bas que j'ai pris mes premières bouffées d'oxygène, là où j'ai fait mes premiers pas et où j'ai perdu mes premières dents de lait.
