RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
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Depuis mon encontre avec le criminel tatoué au crâne rasé, doté d'un couteau capable de me découper en petits morceaux, je redoute le moment où la porte va se rouvrir. Et si ce Tristan Lance revenait me brutaliser pour me susurrer qu'il préfère me tuer lentement et douloureusement ? J'en tremble d'avance. Seule dans cette pièce humide et suffocante, je me suis endormie, épuisée. Ma vessie est sur le point d'exploser et mon estomac gronde, affamé. Ma propre odeur corporelle me gêne et je ne sais plus quoi faire pour tenter de sortir d'ici. Je me sens misérable et pitoyable. Le danger rôde, m'entoure et m'étouffe comme des chaînes en fer incassables, enroulées autour de mon cou.
Et mon cauchemar se réalise : la porte s'ouvre dans un grincement aigu qui me fait serrer les dents. Seulement, au lieu d'un homme tatoué aux allures de méchant, une femme fait son entrée dans la pièce. Je la dévisage un instant, bouche bée : elle est magnifique. Son carré fraîchement coupé encadre son visage fin et ses cheveux noirs embellissent la couleur halée de sa peau. Ses yeux noisette aux touches mordorées me fixent avec intensité tandis que ses lèvres, recouvertes d'un rouge à lèvres rouge pétant, s'étirent en un mauvais sourire. Ses habits sombres ainsi que ses cuissardes en cuir crissent lorsqu'elle se met à s'avancer vers moi. Et dès lors qu'elle s'assoit sur la chaise, elle croise les jambes et soupire bruyamment.
— Tu sais, tu risques de rester un bon moment ici. Ce n'est qu'une question de temps avant que Tristan décide de te tuer.
Sympathique dit donc. Je réprime un tremblement en crispant ma mâchoire.
— Au fait, je suis Léna. Enchantée... ?
Ma gorge se serre et un haut-le-cœur me tord les tripes. Je décide finalement de lui dire mon nom, je suis déjà foutue. Autant dévoiler mon identité maintenant.
— Léonor.
Mon interlocutrice fait la moue puis fouille dans les poches de sa veste en cuir. Elle sort une cigarette qu'elle allume avec nonchalance après m'en avoir proposée une que j'ai refusée sans hésitation. Son regard glisse sur mon cou, son sourire s'agrandit.
— Tristan m'a dit qu'il s'était amusé avec toi. Mais là, c'est jouissif !
Elle prend une taffe, la fumée blanchâtre tournoie et s'évapore dans les airs, laissant une forte odeur amère de tabac flotter dans la minuscule pièce.
— Qui êtes-vous ? demandé-je à nouveau, osant réitérer ma question avec une nouvelle personne.
Léna coince sa cigarette entre ses lèvres pourpres et me dévisage d'un air faussement choqué.
— Oh chérie, dit-elle en ricanant froidement, je suis quasiment sûre que tu nous connais. Tout le monde nous craint. Nous sommes les Soul Stealers.
Mes yeux s'écarquillent alors que la panique me paralyse. Ce nom me revient en mémoire : c'est l'un des deux gangs les plus dangereux de Philadelphie avec les Hell's Devils, leurs rivaux. Stacy m'en a vaguement parlé un jour. Il regroupe les criminels les plus recherchés des États-Unis et agit souvent la nuit. Crimes, trafics, contrebandes, hackings, kidnappings, ... Ces malfaiteurs font tout pour terrifier la ville et affoler les services fédéraux de police du pays tout entier. Je me souviens aussi que leur nom avait fait le tour des infos après qu'ils aient effectué une descente dans un restaurant dans le centre-ville de Philly il y a un an. Aucun des membres n'a été attrapé.
