RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
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Quelques jours sont passés depuis ma discussion avec Tristan. Et pendant ces quelques jours, je n'ai fait que l'éviter. Ou du moins, j'ai essayé mais visiblement ce n'était pas son intention. Par exemple, pendant que Wade et Trevor étaient chargés de m'entraîner au combat et au tir, Tristan restait tapis dans l'ombre à nous observer d'un air indéchiffrable et propre à lui. Il ne disait rien, ne bougeait pas. Non, le criminel ne faisait que nous regarder fixement tout en gardant cette attitude mystérieuse et un peu flippante. Parfois, Taylor venait pendant les entraînements et lui glissait quelques mots qui faisait briller ses yeux mais il demeurait immobile. Il me perturbait et ça semblait l'amuser d'après le demi-sourire figé aux lèvres.
Aujourd'hui, Taylor va me montrer comment maîtriser les armes aux lames tranchantes et facile à manier. Car oui, c'est sa spécialité outre le fait d'être la compagne exclusive de Tristan. D'ailleurs, je n'arrive toujours pas à retirer les images obscènes de mon crâne. Léna m'a dit qu'elle est extrêmement douée dans la maîtrise de son talent et que ça fait d'elle une adversaire redoutable. J'ai à la fois hâte et peur de découvrir son talent. Lorsque je descends au sous-sol, Taylor est déjà là et joue avec un poignard dont la lame en acier scintille et m'aveugle. Je lui reproche de l'avoir fait exprès. Elle me remarque, me regarde de haut en bas et finit par renifler de mépris, comme à son habitude. Avec prétention, elle dévoile ses cuisses, chacune décorée d'une collection impressionnante de dagues et le tout attaché par des sangles.
— Enfin, se plaint-elle.
Je tourne la tête vers les quatre pauvres mannequins troués de toutes parts en face d'elle et aperçois deux poignards plantés dans le plastique de deux de ces derniers. En plein dans la poitrine, impressionnant. C'est comme si Taylor s'était entraînée toute sa vie pour savourer un combat durant lequel elle gagnerait haut la main. Cette dernière me tourne autour en brandissant son poignard devant elle comme s'il s'agissait d'un jouet précieux. Je serre les dents en attendant ce qu'elle compte me dire : une insulte ? Un avertissement ? À voir.
— Si à la fin de la séance tu rates une cible, je me ferais une joie de t'entailler.
Je m'en doutais. On commence bien. Et je pense qu'elle m'étripera bien avant la fin de l'heure...
— Noté, répliqué-je en grimaçant.
Elle me jette un regard empli de défi avant de me tendre deux dagues parfaitement aiguisées des rangées qui proviennent de ses porte-jarretelles d'assassin. Je les regarde, hésitante. Après tout, ces couteaux ont sûrement déjà été utilisés pour bien des choses même si leur lame est magnifiquement propre... Tout en déglutissant, je m'empare des manches en fer forgé et analyse les lames en acier d'un air curieux et émerveillé : qui aurait cru qu'une danseuse classique comme moi tiendrait ces armes un jour ? J'observe Taylor qui met son pied gauche en avant et prend appui sur sa jambe droite. Je me mets donc à l'imiter tout en restant concentrée et cale ma respiration à la sienne, calme et posée. Elle se saisit vivement d'un second couteau.
