RENOUVEAU. LIBERTÉ. JOIE.
Léonor James, alors âgée de 20 ans, s'installe à Philadelphie pour suivre ses études après avoir enduré une rupture amoureuse difficile. Vivant sa nouvelle vie de jeune étudiante à mille à l'heure, elle continue de faire d...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Léonor
— Merci.
Tristan tourne la tête vers moi. Son regard m'obnubile et je ne parviens pas à m'en détacher. Bon sang pourquoi est-ce que c'est si dur de résister ? J'aurais dû m'enfuir d'ici lorsque j'en avais l'opportunité. Maintenant, je suis coincée avec un homme torse nu aux phalanges ensanglantées et au corps tatoué couvert de sueur. Le criminel me fixe sans ciller en fronçant les sourcils, perplexe. Il se redresse et attend visiblement que je développe un peu plus. Je m'avance et m'appuie contre le mur derrière moi. Seuls quelques mètres nous séparent l'un de l'autre et je peine à garder mon calme. Lentement, ses iris se posent sur ma mâchoire qui me fait un mal de chien tandis qu'il serre les poings. Un voile de haine recouvre son regard devenu soudainement impénétrable.
— Pourquoi ?
— Pour la glace.
Tristan ne bouge pas d'un cil lorsque je fais un pas de plus vers lui. Je sens son souffle caresser mes joues, le poids de son regard sur moi et n'entends que les battements affolés de mon cœur. D'une voix mal assurée, je lui dis :
— Tu aurais pu me laisser seule mais tu m'as aidée, merci.
Il me toise un instant avant de rétorquer dans un soupir en étirant ses doigts :
— C'est rien.
Mon regard dérive sur ses mains dont le sang rouge et frais coule lentement le long de ses paumes de nouveau déployées. J'ai envie de les prendre entre mes doigts et d'effleurer sa peau tiède, mais je me retiens et me mords l'intérieur de la joue pour me rappeler à l'ordre. Non, c'est un homme dangereux et taré. Mais est-ce que cette part d'ombre qui l'habite m'attire comme un aimant ? Oui. Est-ce que je souhaiterais en savoir plus ? Totalement.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui demandé-je en relevant les yeux vers lui, curieuse malgré moi.
Il me répond aussitôt, crûment :
— Rien.
Puis il se retourne et part mettre un t-shirt. Les muscles de son dos roulent sous mon regard médusé et un soudain désir d'y faire courir mes mains me saisit. Bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je me racle la gorge et m'approche de lui. Je ne sais pas pourquoi je fais ça, mais je pose une main sur son épaule et le fais sursauter. Il se tend à mon toucher mais ne me repousse pas pour autant. La chaleur de sa peau à travers le t-shirt me perturbe : il est bouillant. Cette carapace dure et hermétique se fissure enfin et je sais que derrière celle-ci se cache un homme brisé, seul et furieux. Tristan ne bronche pas et demeure immobile.
— Dis-moi pourquoi est-ce que tu te fais mal comme ça.
Je veux apprendre à te connaître. Laisse-moi... s'il te plaît.
