4. Sans pitié

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No Mercy - Joseph J. Jones
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Mon cœur bat si fort que je n'entends plus que lui

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Mon cœur bat si fort que je n'entends plus que lui. Figée par la peur, je regarde le criminel droit dans les yeux et frémis lorsque le canon de son arme glisse sur ma gorge douloureuse. Il sourit et profite pleinement de ce moment. Son regard, aussi sombre que les ténèbres, scintille de cruauté, de sadisme. Un sourire mauvais incurve ses lèvres tandis qu'il ricane froidement. Son rire se répercute en moi et me fait tressaillir. Je tremble tellement qu'on pourrait croire que je suis en état d'hypothermie.

— On va bien jouer, toi et moi.

Il passe lentement sa langue sur ses lèvres et range son arme. Je reprends ma respiration et prie le destin pour être clément avec moi. Le criminel, dont le nom m'échappe, coince mes bras au-dessus de ma tête et m'empêche de bouger. Complètement à sa merci, je sanglote, le supplie encore et encore. En vain. Ses mains serrent mes poignets si fort que ma peau hurle de douleur. Son souffle chaud heurte mon visage et son regard se balade sur moi. Mon tortionnaire se délecte de la situation. Il joue avec moi, comme si je n'étais qu'un simple jouet pour lui. Peut-être que c'est le cas. J'essaie de me débattre mais sa force surpasse la mienne.

— S'il vous plaît, bafouillé-je. Lâchez-moi...

Ses prunelles ténébreuses me sondent et il s'approche de mon oreille. Je retiens mon souffle, terrifiée. Sa bouche effleure ma peau et me donne envie de vomir de nouveau. Toute dose d'alcool a quitté mon corps, j'en suis persuadée maintenant. Des sueurs froides descendent le long de mon dos et des frissons me parcourent la colonne vertébrale.

— Si tu ne fermes pas ta gueule d'ici une seconde, j'explose ta putain de cervelle et je repeins le mur avec. C'est clair ?

Je hoche rapidement la tête, pétrifiée. Il va me tuer, c'est certain. Sa voix rauque, sans émotion et sadique résonne dans mon crâne et n'en sort pas. Mes jambes flageolent pendant que le criminel s'amuse à me mordiller le lobe ou à caresser ma joue de sa langue humide et répugnante. Je tressaille lorsque ce même muscle s'approche de ma bouche scellée. Il s'arrête tout près et se recule en riant. Mes bras épuisés retombent mollement le long de mon corps. Chacun de mes muscles me fait souffrir, mes articulations en pâtissent.

— Tu es si innocente, dommage qu'il faille que je te bute. Je t'aurais bien gardée pour moi tout seul.

Je ravale de la bile, écœurée par sa réplique sanglante et déshumanisée. Il dégaine à nouveau son pistolet, retire la sécurité et le braque sur moi. Le canon froid en métal se pose contre mon front et je presse les yeux, craignant le pire. Mais rien ne se passe. Du moins, pas jusqu'à ce que ses immondes lèvres se posent sur les miennes et ne les goûtent contre mon gré. Elles se meuvent avec hargne, ses dents me blessent mais le criminel n'en a que faire et profite de la situation pour m'embrasser de force. La panique me submerge et je manque de m'évanouir tant la pression me fait perdre les moyens. Et lorsque sa langue saliveuse et intrusive veut s'insérer dans ma bouche, je le mords. Il grogne mais ne se détache pas pour autant. Le goût âcre du sang envahit mon palais et me dégoûte. Alors je le repousse brusquement, répugnée.

— Vous êtes malade ! C'est inacceptable d'embrasser une femme comme ça ! m'écrié-je, les yeux écarquillés.

Le criminel s'apprête à répliquer mais un bruit de moteur et des crissements de pneus retentissent et me sauvent de peu. Je l'entends pousser un juron, s'éloigner et remettre le cran de sécurité de son revolver. Totalement tétanisée, je ne bouge pas et peine à avaler ma salive. Des bruits de pas résonnent, deux grosses voix s'élèvent dans la nuit et couvrent la musique d'ores et déjà étouffée par les murs.

— Tristan, je vois que tu t'es occupé de Duncan ! déclare une des deux voix.

Le rire sadique de l'intéressé me fait frémir d'épouvante.

— C'est qui celle-là ? demande l'autre.

Je ne relève pas la tête, sous le choc de ce qui vient de m'arriver. Je vois des bottes noires s'approcher, ses doigts tatoués décorés de bagues me soulèvent le menton et mes yeux rencontrent des pupilles noires et dilatées. Je frémis en sentant sa peau contre la mienne. J'observe l'homme en face de moi : il est grand, musclé et intimidant. Ses cheveux courts et sombres ainsi que les nombreux tatouages que son visage porte fièrement lui donnent un air mauvais. Un petit sourire en coin apparaît sur ses minces lèvres tandis qu'il se tourne légèrement vers ses acolytes.

— On la prend. Elle t'a vu à l'œuvre, non ?

Tristan hoche la tête en me toisant méchamment.

— Ouais. J'allais la buter avant que vous n'arriviez. Mais je me suis bien amusé en attendant.

Sa voix, ses lèvres plaquées contre les miennes, son air suffisant, sa langue et son regard me hanteront à jamais. Je le sais. L'homme relâche mon menton et sourit, amusé.

— Te connaissant, ça ne m'étonne pas ! On l'embarque, on s'amusera avec plus tard.

Pardon ? Est-ce que j'ai bien entendu ? Malheureusement, je ne peux pas me permettre de dire quoi que ce soit, ce serait du suicide. Suite à ces paroles, tout s'enchaîne très vite : on me bande les yeux, m'enfonce une paire de vieilles chaussettes dans la bouche et m'attache les mains avec des menottes. Puis on me traîne de force et on me jette dans une voiture sans ménagement. Mes fesses atterrissent douloureusement contre une banquette en cuir et je réprime un gémissement.

Désorientée, je laisse les larmes couler par elles-mêmes et regrette d'être sortie éméchée de cette satanée boîte de nuit. J'entends mes ravisseurs rire et discuter comme si de rien n'était. Une forte odeur de tabac vient chatouiller mes narines et je contiens un énième sanglot. La voiture démarre en crissant les pneus et va à toute allure je-ne-sais-où. Mes poignets me font souffrir à force d'essayer de faire glisser les liens en acier. Bon sang, j'ai signé mon arrêt de mort. C'est terminé pour moi. Je suis bonne pour devenir captive d'une bande de malfaiteurs qui ne cherchent qu'une femme perdue et bourrée pour profiter d'elle.

Au bout d'un moment qui m'a paru être une éternité, le véhicule s'immobilise et tous mes sens sont en alerte. On m'agrippe violemment les bras et me fait sortir en me tirant. Je me débats, en vain. L'effroi s'empare de moi et j'essaie tant bien que de mal de voir à travers l'épais tissu qu'on a placé sur mes yeux. Rien. Nada. Nicht. On me ballote, on me transporte comme de la marchandise et on me malmène.

Puis tout s'arrête lorsque, d'un coup, la luminosité change. Plus sombre, plus humide, plus oppressant. On m'assoit sur une chaise en métal et on m'attache aux barreaux. Une lourde porte grinçante se ferme, le silence et le noir complet m'entourent. Ma respiration, courte et bloquée par la paire de chaussettes, résonne dans ce vacarme silencieux. Mon pouls bat dans mes tempes, encore plus de sueurs froides descendent le long de mon dos et ma robe se plaque contre ma peau. C'est clair à présent : je suis foutue.

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BONSOIR !

Vos impressions sur ce chapitre ? 🤯🚬💉

Bonne soirée mes petites lunes <3

Nolwenn

Instagram 📸 : Rubism00n

A Criminal Taste (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant