Corentin Tolisso
Quand on arrive à l'aéroport, on remarque le bus de la Mannschaft. Presko se tourne vers son copain, souriant en coin.
Presko : Ils ne vont plus te croire très longtemps.
Coco : On pari ?
Je retire mon sweat de l'équipe et le temps à Draxler qui fronce les sourcils avant de s'en saisir, semblant comprendre. Il l'enfile et met la capuche sur sa tête. S'il est entouré de plusieurs d'entre nous, personne ne le reconnaîtra. On descend du bus et Oli me tend sa veste. Je la repousse et nous entrons dans l'aéroport. Je remarque les allemands plus loin alors qu'on se dirige directement vers notre avion. Zidane est un peu en retrait, parlant avec Christophe qui est, encore, en train de flipper sa race à l'idée d'être dans les airs. Je ne sais pas s'il est au courant qu'un avion, c'est le plus sûr des moyens de transports. Il y a moins d'accident en avion que dans tous les autres véhicules. Ils sont plus meurtriers, certes, mais ils sont moins nombreux. On monte, sans difficultés, dans notre avion et Draxler retire mon sweat et me le donne. Je lui souris et m'assois. Quelqu'un se pose à mes côtés et je sais que c'est Antoine vu les pieds. Je soupire et m'accroche, ne lui lançant pas un regard.
Anto : Coco, s'te plaît. Il faut que tu parles à quelqu'un. Que ça soit Oli ou moi !
Hugo : Mais c'est dingue ça ! Foutez-lui la paix, merde !
Lucas : J'avoue que vous devenez lourd ! La panique l'a juste fait flippé et dire n'importe quoi. Bouge, faut que je lui parle, de toute façon.
Hugo : Ouais et Oli t'attends un peu plus loin.
Antoine soupire et va s'asseoir à côté d'Olivier. Lucas s'installe à mes côtés. Je ne sais pas si je préférais pas Antoine, en fait.
Lucas : Promis, je n'essaye pas de te taper la discute par rapport à ce qu'il s'est passé entre nous. Je suis juste désolé pour ce matin. J'aurais pas dû leur en parler.
Coco : Tu pouvais pas te douter qu'ils seraient aussi chiant. J't'en veux pas vraiment, tu sais ? Je t'en veux plus pour ce qu'il s'est passé il y a deux ans que pour ce matin.
Lucas : Hm. Franchement, j'ai joué au con.
Coco : Je te comprends, dans le fond. Ca n'allait plus entre nous et Hugo était là pour toi. Et puis, faut avouer que t'aurais pu faire pire. Si tu t'étais tapé Gignac, j'aurais été déçu.
Lucas : Ce que tu es con, bon dieu !
Coco : Réaliste. Hugo et toi êtes fait l'un pour l'autre. Je suis heureux de t'avoir laisser partir avec lui. Vous allez vraiment bien ensemble. Et je vois bien que tu es beaucoup plus heureux, maintenant.
Lucas : Et toi ?
Coco : Moi ? J'ai perdu le foot et je suis en train de perdre les hommes de ma vie, mais ça va. Je tiens le coups. Je crois que j'étais heureux, avant.
Lucas : Avant ?
Coco : Ouais ! Avant que Hernandez n'arrive et ne foute tout en l'air en me blessant. Depuis ma blessure, j'ai l'impression d'être inutile pour la Terre entière. Alors ouais, c'est vrai, je leur ai menti en disant que c'était sous le coups de la panique, mais je n'y pense pas vraiment. Enfin, si, mais je ne passerais pas à l'acte. Je le sais. Si jamais ça va trop loin, j'irais en parler avec eux. Je veux juste qu'ils comprennent ça. Pour l'instant, je gère parfaitement mes phases de doutes et de noirceur. Quand je verrais que c'est de pire en pire, j'en parlerais avec eux, mais je gère, pour l'instant. C'est juste genre dix minutes par jour.
Lucas : Tu as déjà eu ta phase de merde aujourd'hui ?
Coco : Ouais. J'étais sur un pont, tout à l'heure, au dessus d'un fleuve. J'ai pensé, l'espace d'une seconde, à le faire, mais j'ai réfléchis et je me suis dit que c'était une connerie. Je ne dis pas que le suicide c'est pour les faibles, au contraire. Il faut avoir du courage pour abandonner toutes les personnes de son entourage, mais ça n'apporte jamais rien de bon. Ca dévaste nos familles et nos amis, ça donne de mauvaises idées aux autres et ça part littéralement en couilles pour les personnes qui nous aimaient. Littéralement.
Lucas : Coco, qu'est-ce qu'il y a ?
Coco : Tu te souviens, il y a deux ans et demi, tu es tombé sur une photo dans l'album de ma famille et tu m'as demandé qui était le gars plus grand que moi, dessus.
Lucas : Je ne vois pas.
Coco : Je t'ai dit que c'était un cousin que je ne voyais jamais et dont je n'avais plus de nouvelles.
Lucas : Oh ! Ouais, j'me souviens.
Coco : C'était pas un cousin, c'était mon frère. Et c'est pas que je n'ai plus de nouvelle, c'est qu'il avait cinq ans de plus que moi et qu'un jour, quand j'avais douze ans, il s'est jeté du haut d'un pont. Alors je lui en ai voulu pendant des mois. Je crois que je lui en veut toujours un peu. Ma mère a fait un espèce de transfert bizarre. Elle a commencé à me haïr d'être toujours en vie. Mon père m'a soutenu, je suis devenu footballeur pro et c'est la raison pour laquelle je ne ferais jamais ce que mon frère a fait : je ne sais que trop bien ce que c'est de perdre quelqu'un à travers le suicide.
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Will love be enough ? [ Oliver Giroud x Antoine Griezmann x Corentin Tolisso]
FanficCover By @Ellysabellassia Couple à trois ! Vous n'aimez pas, vous ne lisez pas ! TERMINEE Corentin, Antoine et Olivier sortent ensemble. Quand quelque chose arrive à l'un d'eux, tout devient compliqué entre eux. La haine envers le responsable, les s...