3. T'es malade ou quoi ?

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Corentin Tolisso


J'arrive dans le réfectoire, baillant.

Corentin : Je suis vanné !


 Alphonse et Florian roulent des yeux.

Flo : T'avais qu'à dormir !

Hernandez : J'avoue que t'aurais pu dormir ! Au moins par respect pour les voisins !

Hugo : J'ai rien entendu moi.


Il me check en sortant de la pièce, téléphone à la main.

Hernandez : Ouais, bah moi si.

Antoine : entrant Les bouchons d'oreilles. Faut toujours y penser en équipe de France, mon gars ! Tu sauras pour la prochaine fois.


Il pose ses mains sur mes hanches et m'embrasse la joue.

Antoine : Ca va, amor ?

Coco : J'ai mal comme pas possible dans le bas du dos, sinon : ouais, ça va.

Hernandez : T'avais qu'à pas faire ta salope en ouvrant les cuisses !


Mes poings se serrent alors que Antoine caresse mon dos, tendrement. Je sais qu'il est contre toute forme de violence, mais c'est pas l'envie qui me manque.

Blaise : Et toi, si tu ne connais pas le respect, c'est ta gueule que tu devrais éviter d'ouvrir !

Didier : Je peux savoir ce qu'il se passe, là ?

Olivier : Hernan... Lucas fait encore chier son monde !

Hernandez : J'ai rien fait !

Flo : A part insinuer qu'un coéquipier est un... une... On dit un ou une pute pour un mec ?

Presnel : Ca à vraiment de l'importance, mec ? Il l'a insulté, c'est tout ce qu'il faut savoir dans l'histoire.


Le franco-espagnol roule des yeux et se lève, quittant la pièce. Blaise soupire presque de soulagement.

Didier : Soyez cool avec lui ! Ce n'est que sa...

Blaise : On sait ! On a bien vu que tu avais relégué Lucas pour mettre un mec qui n'avait qu'une seule sélection à son actif !

Didier : Lucas Hernandez a jouer tous les matchs !

Corentin : Facile quand celui dont il fait la doublure est blessé. La prochaine fois que je serais devant Jordi Alba, je lui pète les deux jambes pour que Lucas puisse jouer plus souvent, si tu veux ! Et que tu vois qu'il a du potentiel.

Antoine : La compétition au niveau du poste n'est définitivement pas la même à l'Atlético qu'au Barça, en plus ! En mars, tu lui promets une place et en mai, tu lui plantes un couteau dans le dos ? C'est un peu dégueulasse, non ?

Didier : Je fais les choix que je veux ? L'équipe s'en sortira très bien comme ça. Et toi, il me pointe, fais moins de bruit, sérieux !

Corentin : Pas de ma faute, Coach. C'est difficile !

Didier : Je sais qu'ils peuvent être insatiable, mais tu es censé être celui qui les calmes !

Corentin : Bah ! On dira que je n'ai pas beaucoup d'effet sur eux.

Flo : Comparé à l'inverse, s'est sûr !


Olivier lui colle un taquet et se pose sur une chaise. Quand Antoine s'assoit, une assiette à la main, je prends la mienne et je vais m'installer sur ses genoux. Plus confortable que les chaises en bois.

Didier : Moins de bruit, c'est tout !

Corentin : Je vais essayer. soupiré-je.


Il me gonfle, parfois. Genre vraiment. Je voulais Lucas, moi. Enfin, je veux dire : le vrai Lucas, pas l'autre connard.


Deux heures plus tard


On est en train de s'entraîner, tranquillement. On va bientôt passer aux minis-matchs et je le sais. Didier a dit qu'on gardait les même mini-équipes que la semaine dernière, ce qui veut dire que je suis contre Hernandez, mais surtout contre Oli ET Antoine. Et je déteste Didier pour ça. Encore plus que pour avoir ramené Hernandez du fin fond de son Espagne de merde ! Il aurait pas pu choisir la Roja au lieu de venir nous casser les couilles en France ? Le début du premier petit match est sifflé et c'est mon équipe qui a le ballon. Flo me fait une passe et je me dirige vers les buts. Hernandez arrive et me tacle dangereusement haut, emportant mon genou que je sens craquer alors que je lâche un cri de douleur.

Antoine : T'es malade ou quoi ? Depuis quand un défenseur est autorisé à tacler aussi haut sur un adversaire ?

Didier : Corentin, c'est bon, relève toi ! Lucas, tu sors du terrain.


Je me cache les yeux, les larmes roulant sur mes joues. Oli s'accroupis et passe une main dans mes cheveux.

Oli : Ca va, Honey ?

Coco : Non. Il m'a... C'est le genou auquel j'avais mal quand j'étais gamin. Il... Ca fait putain de mal, Oli.

Anto : Eh, babe, qu'est-ce qui ne va pas ?

Didier : Bon, Coco, il est sorti, tu peux te relever !

Hugo : Y peut pas ! Il lui a déboîté un genou, ce con !


Hugo est à genoux, à mes côtés, regardant mon genou que je n'ose même pas regarder. Il y a une main sur mon tibia et une sur ma cuisse, près de mon genou et je sais que c'est sans doute Hugo, ce qui explique pourquoi les gars ne dégage pas la personne. J'entends des pas s'arrêter à côté de moi.

Didier : Presko, va chercher un médecin de l'équipe.

Presnel : Pourquoi moi ?

Didier : Tu sais que Löw est homophobe ?

Presnel : J'y vais, c'est bon ! Balances pas pour Julian et moi ! râle-t-il.

Anto : Ca va aller, bébé. OK ? Ca ira. Tout ira bien.


J'aimerais le croire, mais, dans le fond, je sais que c'est pas vrai. Il veut juste me rassurer alors que je suis en larmes au sol, mais je sais que mon genou est complètement foutu. Je peux dire adieu à la Coupe du Monde. Je peux dire adieu à l'International Champions Cup, en Amérique. Et, peut-être, adieu au foot. Je vais tuer ce mec, un jour. Je vais le tuer et personne ne retrouvera jamais son corps. Tout ce que les gens sauront, c'est qu'il a disparu et que Lucas Digne reprend sa place. Je jure de, vraiment, le tuer.

Will love be enough ? [ Oliver Giroud x Antoine Griezmann x Corentin Tolisso]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant