Questionnement d'une situation

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Je me tiens, devant la solitude, devant l'adversité, devant le néant, devant les démons.

Je me tiens face au noir, face aux monstres.

Face à face, face contre terre.

Je me soulèverai, je pourfendrai les ténèbres avec mon glaive d'acier, ma pensée, ma fierté, ma combativité.

Je rendrai ce qu'on m'a fait, les coups que me l'on a donné, les farces que l'on m'a faites.

Je rendrai le sourire, les larmes, les souvenirs, le froid de l'acier, la chaleur des mots.

J'éventrerai l'absence de couleur, je ferai vivre les émotions.

Je mettrai en déroute la monotonie. J'irai vaincre le gris.

Ma dague  maculera le blanc. De la pureté naitra la tâche. De la tâche l'arc-en-ciel sortira et renaitra de ses cendres.


Mais je suis là, embrassant cette dépression, mon genou posé sur le sol, m'appuyant sur ma dague comme sur un bâton de vieillard, les bras et la tête baissés en signe d'abandon, face à ma seule solitude.

Qui suis-je pour m'abattre aussi facilement ? me dit mon esprit. Qui suis-je pour ne pas combattre le vrai combat ? me répète-t-il. Pourquoi vivre si l'honneur est inaccessible ? me dis-je. Pourquoi n'y a-t-il aucune lumière ? continué-je.

En moi, deux forces se battent. L'une représente l'optimisme qui me dit d'avancer, de continuer, de me battre, de vivre. L'autre, le pessimisme et l'abandon au désespoir.

L'un a envie de combattre pour vivre. Il me promet honneur. L'autre me fait douter du succès.

L'un est enthousiaste quand l'autre est sceptique. L'un est puissant quand l'autre est langoureux.

La dualité de l'Homme, le terrible sens moral. Vers où vais-je ? Le bien ou le mal ? N'y a-t-il donc point de juste milieu ? Faut-il continuer ? Faut-il se débattre ? Ne suis-je pas en train de le faire en me posant des questions ? N'est-ce pas là la neutralité ? Ou le juste milieu pour reprendre les justes mots ?

Qu'est-ce que l'Homme ? Pourquoi me posé-je des questions, des question sur mon propre être ? Et comment, comment le fais-je ? N'est-ce pas là la beauté de l'être humain ? N'est-ce pas de là que les couleurs découlent ? Les couleurs ? Mais oui, c'est ça ! Les couleurs possèdent chacune une certaine luminosité. Et aussi une certaine vivacité. Il n'y a pas de couleur sans lumière. Lumière ? Je suis dans le noir. Dois-je faire venir la lumière dans ce noir ? Dois-je le transpercer ? Que va-t-il y avoir ? Cette possible nouveauté m'effraie. Mais elle m'intéresse tout autant. Que va-t-il y avoir ? Je veux le savoir.


Alors je me soulève, je pourfends les ténèbres avec mon glaive d'acier, ma pensée, ma fierté, ma combativité.

Je rend ce qu'on m'a fait, les coups que me l'on a donné, les farces que l'on m'a faites.

Je rend le sourire, les larmes, les souvenirs, le froid de l'acier, la chaleur des mots.

J'éventre l'absence de couleur, je fais vivre les émotions.

Je met en déroute la monotonie. Je vais vaincre le gris.

Ma dague macule le blanc. De la pureté nait la tâche. De la tâche l'arc-en-ciel sort et renait de ses cendres.

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