Le charmant monstre de mort, perdant son courage et son amie, se jeta à elle. Elle, qui était tombée sur le sol. Elle, qu'il avait aimée. Elle, qui, maintenant il le savait, ne pourrait jamais accepter son amour. Elle, qui pourtant, n'en laissait trace sur sa face. Sa face si pâle, le monstre ne pouvait la cacher. Sa face qui pourtant semblait pleurer. Ses larmes qui, après avoir coulées, perlaient sur la joue de sa bien-aimée. Elle, pourtant si resplendissante, senti au-delà des ombres l'eau lui humidifier la peau. Une peau si tendre et si appétissante, que ce monstre se jurait pourtant de ne pas croquer. Ne pas mordre à l'hameçon, telle était la devise de cette silhouette masculine, pourtant si androgyne. Malgré cela, il y avait mordu, à cette métaphore parlant d'amour. En y réfléchissant derrière le triste masque de la tragédie, il y percevait une pointe d'ironie. Le destin était donc si cruel envers les ténèbres, qu'il ne leur permettait pas cet acte soit disant interdit. Il y percevait maintenant une très certaine injustice. Mais il ne pouvait se séparer du corps défunt de son élue. Triste ironie encore, car elle semblait retenir la vie en son sein, comme si elle faisait office de déesse naturelle et vitale. Vitale, très vitale, aux émotions du chevalier à la peau si blanche qui contrastait avec celle encore vivace de l'enveloppe charnelle, si belle encore aux yeux du chevalier. Face à cette vérité touchante mais tranchante, le brave vipérin n'eut d'autre choix physique, poussé par son désespoir silencieux, que de caresser tendrement le bras lourd de la femme. Déjà il sentait la vivacité perdre de son énergie. Il ne voulait pas la quitter. Cela était irrationnel. Il lui restait à faire. En pleine action, en plein débâcle, n'avait-il malheureusement pas relâché toute lueur ? Ah ! Dans quelle sombre décrépitude n'avait-il pas accompli ses exploits ? Maintenant, il s'en rendait compte, toujours derrière ce terrible et triste masque de douleur émotionnelle non cachée. Il n'eut jamais de face tournée vers la vérité. Et c'est dans ce moment qu'il le voyait. Il tournait bel et bien son regard vers Elle, la Vérité. Mais cette pauvre avait détourné le visage, ne pensant pas qu'il pourrait un jour retourner la faveur. Triste fleur fanée en décrépitude solitaire qu'il était, il avait pourtant aperçu le dos d'une ultime lumière. Il sécha une ultime larme, qui faillit toucher la peau, maintenant grise, autrefois beige, de la Vie, à l'endroit du cœur. Elle ne saura donc jamais, cette dulcinée aux yeux d'ambres, qui était son prince charmant ? Telle fut la fatale tristesse qui perlait à l'intérieur de l'esprit du maintenant véritable chevalier. Ce dernier fit seller son cheval, une fois sorti de cette salle glacée, scellée à jamais dans son cœur comme dans le sens physique. Ainsi, une page glaciale était tournée, et il put à nouveau se réchauffer. Non sans une nouvelle appréhension, il regarda la vie possible qui s'offrait à son choix, et il sut qu'il retrouverait en cela l'élue de son cœur.
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