Ode à l'adolescence

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Quand l'aurore aura fini de perler dans tes cristaux de vin, rubis.
Quand le pétrichor se sera estompé de ta silhouette féminine, opale.
Quand, perchée sur ton tronc de bois marron, le frou-frou de tes éclats se sera arrêté, émeraude.
Quand l'ivresse des infinies nocturnes aura passé sa course circulaire, saphir.
Quand ton calme pessimisme et ta simplicité ténébreuse seront gênées, jais.
Quand tes petites luxures montagnardes auront cessé de jacasser, améthyste.
Quand ta bénédiction de transparence sera devenue opaque, quartz.
Quand la zébrure éclairée de ta fourrure ne sera plus électrique, œil-de-tigre.
Quand la brume opaque des souvenirs marins t'aura quittée, nacre.
Quand l'intemporalité de ton gel mielleux sera morte, ambre.
Quand ta pureté, ton calme et ton étrange témérité dans la simplicité se seront dénaturés, diamant.

Quand j'aurai perdu cette logique que seuls les poètes ont.

Je me souviendrai encore de ma succube aux yeux d'ambres et à la chevelure de braises, de ma valkyrie venue me délivrer de mes combats incessants, de cet idole d'amour qui jamais n'a véritablement existé ni cessé d'exister en moi.

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