L'émissaire des tourments

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Je marche dans le désert tandis que les larmes du passé surgissent en flots lourds et anémiés. Mon corps subsiste difficilement au simple fait de faire un pas et mon esprit ne cesse de ressasser les spectres des jours éteints. Je ne suis que le bouc émissaire de ce monde, embu de tous les tourments. Mon cœur est brouillonné, mon âme, fanée, ma main, ramollie, mon sort, fini. Je sombre dans la décrépitude de l'astre noir qui me reste comme noyau. En son sein, la mélancolie, tristesse de la fin, vibre en une complainte, faisant pétiller le peu d'amour et de raison en moi, me poussant, sur mes derniers pas. Je regarde l'horizon, l'avenir. J'y vois la fleur de la vie que j'aurais cueilli si l'orage de l'existence ne m'avait pas choisit. Je vais, tandis que la dévastation s'empare des ruines de ce qui faisait autrefois mon bastion, ma forteresse, vers la fin, le néant, l'Oblivion.

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