À l'ombre de nos vies

Chapitre 19

Tout le monde a des secrets, tout le monde cache quelque chose mais certains savent des choses qui peuvent détruire des vies. Les secrets sont dangereux, ils font plus de mal que de bien.

« Alex...Alex...Pourquoi tu n'ai pas avec moi? Pourquoi tu ne m'as pas protégé? Je suis mort, par ta faute. Fit la voix de son frère, puis soudain il apparut devant elle, recouvert de sang mais elle n'arrivait pas à voir d'où il venait, il n'y avait pas d'impact de balle ni d'entaille.

- Je suis désolée...si désolée...Commença celle-ci en tombant à genoux, elle était dans la même ruelle crasseuse où elle avait vu pour la dernière fois son frère mais il y avait quelque chose d'étrange, un objet froid était collé sur sa tempe droite.

- Ne le soit pas, c'est à ton tour de mourir. Fit la voix de Klaus avant qu'un bruit sourd ne retentisse. »

Couverte de sueur, son pouls affolé et sa respiration saccadée, elle se releva brusquement en se réveillant de son cauchemars. Des larmes brûlantes lui échappèrent alors qu'elle balançait la couette au sol et sortait du lit, en allumant son portable elle vit qu'il n'était que trois heure du matin, merde, trop tôt. Elle longea les murs sombres, ses pieds nu sentant le marbre glacé à chacun de ses pas, un silence typique des grandes maisons aux chambres trop nombreuses et au trop peut d'habitants. En descendant les marches, une envie étrange la prit en fixant la porte d'entrée, une envie de fuite, elle voulait fuir, tout, cette maison, ce pays, cette vie, rejoindre son frère. Elle resta quelques instants devant la porte en bois, quelques larmes couvrant toujours ses joues. Pourquoi elle était là? Pourquoi n'était-elle pas morte cette nuit là avec son frère? Elle aurait dût, elle aurait put mais quelque chose l'en avait empêcher, c'était peut être sa punition pour la vie de son frère. Elle était punie chaque nuits, chaque jours, chaque minutes, chaque seconde. Elle n'avait plus personne, pourquoi était-elle en vie?
Elle se retourna, s'avança vers la porte menant à l'extérieur et arriva devant la piscine où la lune s'y reflétait. C'était simple, elle n'avait qu'à faire un pas, un pas qui la ferait tomber dans l'eau glacée, et se laisser engloutir, le liquide envahissait son corps, s'infiltrant dans ses poumons, s'étouffant seule, la douleur déchirant son corps et son cœur s'arrêtant au bout de quelques minutes. C'était facile, un pas...Klaus l'attendait, au moment où elle se laissa tomber...elle ouvrit les yeux.

Encore ce genre de rêve, elle détestait ça et avait toujours peur d'être encore coincé dans ses songes, la seule solution pour en être sûre était idiote mais efficace: se pincer la peau fine de sa main. Voilà, elle était bien réveillée, quelques rayons traversaient les lourds rideaux de sa chambre, c'était le matin ou peut être l'après midi. Elle attrapa son portable, appuya sur le bouton d'accueil et découvrit l'heure: 10h25. Elle avait beaucoup dormi, trop, mais elle avait eu des heures à rattraper et en aurait d'autres à rattraper. Nous étions en hiver mais alors pourquoi il faisait aussi chaud dans ce pays, ils n'étaient pas loin de l'Afrique mais tout de même. Cependant, en tirant les rideaux elle ravala ces mots, il n'y avait pas de soleil, cette lumière qui l'avait éblouie était en réalité un éclair, des nuages noires semblaient prêt à tomber sur leurs têtes et écraser la villa, c'était donc pour ça qu'elle avait autant dormi, elle dormait toujours plus lorsque le temps était pluvieux.
Elle attrapa un tee-shirt long, l'enfila par dessus son ensemble de sous vêtements qui lui servait de pyjama et sortie de la chambre, fit un tour dans la salle de bain puis descendit au rez-de-chaussée. En arrivant dans la cuisine, elle trouva la mère et le fils assis l'un face à l'autre, un café près d'eux, un ordinateur portable devant la maitresse de maison.

«  Tu t'es bien reposée? Demanda cette dernière à l'attention de la jeune femme qui ouvrait un placard pour prendre une tasse.

- On va dire ça. Souffla celle-ci la voix enrouée.