« Pour la première fois j'ai peur de ma mort mais surtout de la tienne et de la sienne, peur de Te voir mourir devant mes yeux une première fois, peur de Le voir mourir devant mes yeux une seconde fois. »
Ils étaient presque arrivés près de Lyon, ils n'allaient pas entrer dans la ville, juste la contourner pour éviter de rester bloqués dans la circulation urbaine. Ils roulaient déjà depuis quatre bonnes heures et une pause s'imposait pour eux, ils prirent donc une sortie vers une station service peu fréquentée. Mais à peine garés, Alex sortie précipitamment de la voiture et vomi son petit déjeuner dans un buisson, elle jura contre elle même.
« Alex ça va? Se précipita Emilio en la rejoignant.
- Oui, c'est rien, la fatigue et l'alcool de hier soir. Tenta-t-elle en se redressant, ravalant difficilement sa salive.
- Hm, va te passer un peu d'eau fraîche sur le visage et on va acheter de quoi s'hydrater, t'es sûre que ça va aller? S'enquit l'italien.
- Ouai, allons y. Souffla la russe, prenant son portefeuille et les clefs de voitures avant de verrouiller celle-ci et de se diriger vers le petit magasin.
L'endroit était presque vide, un seul vendeur s'occupait de la boutique et deux autres clients traînaient, des cafés dans les mains. Ils passèrent d'abord aux toilettes puis achetèrent une bouteille d'eau fraîche chacun, un sandwich pour Emilio et un paquet de chips pour Alex ainsi qu'un nouveau paquet de cigarettes. Ils payèrent en espèces et sortirent rapidement, faisant bien attention de garder la tête baissée pour éviter que l'on voit leurs visages. Ils déjeunèrent sur une table en bois détrempée par la pluie de la veille et deux bancs de chaque coté, posés à l'extérieur près des voitures.
- T'es sûre que t'auras pas mal au cœur avec seulement un paquet de chips? Lâcha le brun.
- Non, t'inquiète pas, j'ai pas le mal des transports, c'était rien.
- Hm. Marmonna-t-il ne pouvant s'empêcher de l'observer et de remarquer ses yeux gonflés et rouges, elle avait pleurer, il avait bien remarquer les traces de larmes lorsqu'elle était sortie de la voiture.
- Arrête de me fixer comme ça, c'est chiant.
- T'es devant moi, tu veux que je fasse quoi?
- Je sais pas...juste me fixe pas.
- Pourquoi?
- Pourquoi quoi? S'énerva la jeune femme en relevant la tête.
- Pourquoi tu veux pas que je te regarde? Tu n'es pas quelqu'un de timide non?
- Laisse tomber. Murmura-t-elle puis toussa bruyamment, fixant l'horizon en tournant sa tête vers la gauche.
Un silence s'installa entre eux, seul le bruit du paquet de chips et du plastique de la boîte à sandwich dérangeant le calme mais une fois le repas fini, le jeune homme ne put résister à l'envie de lui reparler.
- Je ne te laisserai pas y aller toute seule l'affronter. Déclara ce dernier.
- C'est pas comme si t'avais le choix, tu oubli. Trancha-t-elle sans le regarder, tirant une bouffée de la cigarette qu'elle venait d'allumer.
- Non, que tu le veuilles ou non, je ne te laisserai pas seule.
- Emilio, ne m'oblige pas à te blesser pour t'immobiliser, le seul ordre que ton père m'a donné c'est de te garder en vie et je le ferais. Annonça-t-elle les sourcils froncés, croisant enfin son regard clair.
- J'ai reçu le même ordre de ta mère et je le ferai, je ne te laisserai pas mourir ou même être blessée.
- Tu n'aurais jamais dut lui promettre ça, tu viens de signer un pacte avec le diable, je finirai morte ou dans le meilleur des cas blessée. On va arrêter les frais, tu retournes en Italie et reste à l'abris le temps que tout s'arrange. Dit-elle froidement.
- Je sais ce que je fais, arrête de tout vouloir décider à la place des autres, je suis là pour t'aider.
- Non t'es un boulet que je traîne, tu me ralentis et me gêne. Lâcha-t-elle cruellement, sans expression.
- Tu rigoles là! Putain! Mais t'es vraiment...bordel! S'écria ce dernier en se levant, fou de rage.
Elle ne dit rien, écrasant sa cigarette a peine entamée sous le pied et se leva à son tour, rangea ses affaires dans son sac et se dirigeant vers sa voiture.
- Tu fais quoi là? T'es au courant que je peux te suivre en voiture! Dit-il en s'approchant à grands pas.
- Je sais. Commença la russe en ouvrant la voiture, plongea la main dans la boîte à gant et ressortant avec une arme dans la main.
-Tu fou quoi là? Lacha-t-il hystérique.
Pour toute réponse elle dirigea l'arme vers la roue avant, tira dans la première puis la seconde. Elle releva la tête vers lui, son visage toujours inexpressif puis se retourna, montant au voulant du véhicule aux roues intactes et démarra, laissant le jeune homme seul sur l'aire de repos.
- Attend, Alex! Putain Alex me laisse pas là! Cria-t-il en courant derrière la voiture qui s'éloigna trop vite, le semant et l'abandonnant au beau milieu de nul part. »
Les doigts serrés autour du volant, elle observa une dernière fois la silhouette d'Emilio, se mordant de rage l'intérieur de la joue. Aussitôt elle appela Marcus avec le kit main libre et l'informa du lieu où elle avait laisser son fils et qu'il fallait l'empêcher de la suivre. L'homme acquiesça, lui demanda de ne rien faire sans réfléchir. Elle raccrocha sans donner de réponse.
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À l'ombre de nos vies
RomanceElle avait sa vie sous contrôle, enfin jusqu'à ce qu'il passe les portes du salon de tatouage où elle travaillait. Il avait suffit qu'elle croise ces yeux aussi clairs que le ciel pour que sa vie devienne un cauchemars. Une énième histoire de gang...