Chapitre 24

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Les parents font tout pour protéger leur enfant même si pour cela ils doivent le briser.

L'eau chaude dégoulinait sur son visage, elle ne bougeait pas, fixant ses pieds mouillés. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était sous la douche mais l'état de ses mains indiquait que ça faisait un bon moment. En réalité elle ne pensait à rien en particulier, ses pensées vaguaient mollement, elle se cachait. D'un moment à l'autre ses parents arriveront à la villa et elle devra les affronter, sa mère, c'était elle son cauchemars. Un rictus lui échappa en pensant à la dernière fois où elles s'étaient vues, mémorable, la cicatrice sur son épaule était encore boursoufflée.
Elle se lava machinalement le corps, passant des dizaines de fois aux mêmes endroits, évitant inconsciemment son ventre, elle n'aimait pas toucher cette zone. Elle n'était pourtant pas grosse, au contraire, son corps était bien taillé, comme une statue mais il y avait des défauts. Ces défauts n'étaient autre que des cicatrices: d'abord l'entrée d'une balle, net et précis puis une première entaille tout aussi propre mais imposante, remontant de son nombril jusqu'à ses seins, première opération. Évidement d'autres avaient suivies, la première ne se passait jamais très bien, la balle s'était logé si loin que les chirurgiens avaient endommagés quelques vaisseaux, la troisième cicatrices partant sur la droite en diagonale était le résultat de la seconde intervention.

Lorsqu'elle décida enfin de laver cette zone, elle sentit la peau traumatisée sous ses doigts et remonta ses yeux vers ses doigts, on les voyaient à peine grâce au grand tatouage représentant un serpent. Un soupire lui échappa, l'eau l'engourdissait mais un début de migraine l'avertit qu'elle ferait mieux de sortir de la douche. Elle éteint le jet d'eau et attrapa une grande serviette avec laquelle elle sécha précautionneusement chaque parties de son corps, finit par ses cheveux courts qu'elle frotta sans les démêlés. Devant le miroir elle observa son corps nu, des bleus virant au jaune parsemaient sa peau entre ses nombreux tatouages, ses cicatrices brillaient presque comme des trophées...de guerre, son visage était peut le pire avec son arcade cicatrisant à peine et sa lèvre où une croûte s'était formée. Elle soupira une deuxième fois, enfila ses sous vêtement, son jean et son sweat noir, déposa la serviette mouillé sur le porte-serviettes puis sortie de la pièce.

En descendant les escaliers elle entendit des voix au rez-de-chaussée, différentes de celles habituelles, plus fortes et aux accents plus ou moins prononcés. Ils étaient arrivés. Merde. Les battements de son cœur s'accélérèrent soudain, ses mains tremblèrent, son assurance se brisa sur le marbre de l'entrée. Elle voulu faire demi tour, elle ne pouvait pas, elle n'était pas assez forte pour les affronter, pas maintenant, pas aujourd'hui.
Tout à coup elle sentie une main sur son épaule, elle ne put s'empêcher de sursauter et de se tourner brusquement vers l'individu derrière elle, y découvrant Emilio.

«  Bordel, tu fait m'as fichu une de ces trouille. Lâcha celle-ci.

- Pas autant qu'eux, ça fait cinq minutes que t'es là, tu vas t'enraciner pour tes vingt quatre ans. Répliqua le jeune homme froidement avant de continuer plus doucement. Joyeux anniversaire Alex.

- Merci. Souffla la jeune femme avec un faible sourire.

- Bon, allons y, je t'accompagne. Déclara l'italien qui s'était rendu compte de son état, elle était paralysée de voir ses propres parents, dingue pour lui.

- Putain. Lâcha celle-ci entre ses dents en faisant un premier pas vers le salon. »

Elle tenta de reprendre le contrôle d'elle même, cala sa respiration sur un rythme régulier, remis son masque froid intimidant plus d'un et avança vers le salon, sure d'elle et suivie par l'italien. Plus elle avançait et mieux elle apercevait ses parents assis sur un canapé face à Julia, souriants. Son père n'avait pas changé, enfin ses cheveux s'étaient éclaircies et quelques rides bordaient ses yeux cuivrés, sa mère elle gardait sa beauté glaciale malgré les cernes qui manifestait sa fatigue. Ils étaient remarquables, de bien de façon, par leur apparence faisant jalouser plus d'un mais aussi par leurs talents, l'un avait une intelligence hors normes, réfléchissant vite, analysant pour déduire alors que l'autre était une machine à tuer, précise, forte et déterminée.

À l'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant