Chapitre 2

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Le passé est fait pour rester là où il est.

Elle n'aimait pas les secrets, que ce soit d'en avoir ou d'en garder, elle détestait cette pression qui l'étouffait et ce besoin constant de mentir. Mais voilà, elle en avaient, beaucoup trop même, en réalité sa vie était un secret qu'elle s'acharnait à cacher. Pourtant en quelques secondes ses efforts furent réduit à néant par cet Emilio Vesari, elle avait sut dès qu'il avait passé les portes de la boutique qu'il était de mauvaise augure.

Elle connaissait le nom de Vesari, cette famille italienne était connu pour être un grand nom de la pègre originaire de la région du Latium, il y a une dizaine d'années la famille était arrivée en France et avait construit un véritable réseau passant du traffic de drogue à celui d'objets d'art. Cependant elle ignorait l'existence du fils et cela l'inquiétait, qu'est ce qu'il faisait là et pourquoi il l'avait choisi comme tatoueuse? Parce qu'il fallait savoir une chose: une fois qu'un membre de cette organisation vous choisissait vous étiez liés d'une certaine façon.

***

Après le départ du jeune homme, elle continua de travailler jusqu'à 20h, rangea ses affaires dans son sac à dos et sorti de la boutique en saluant Morgane qui fermait la boutique. Elle marcha une dizaine de mètres jusqu'à la bouche de métro et monta dans son premier train, au total elle en avait trois à prendre avant d'arriver chez elle. D'habitude elle passait son trajet à lire mais pas ce soir, elle était bien trop préoccupée pour se concentrer sur quoique ce soit. Elle ne savait pas quoi faire ni quoi penser , elle ne voulait pas avoir d'ennui et encore moins avoir à faire avec ces organisations criminelles.

Comme chaque soirs en montant les escalators, le même spectacle s'offrait à elle sauf que ce soir là elle sentait le regard des groupes d'hommes sur elle et les conversations s'arrêtaient à son passage. Quelque chose clochait, ce n'était pas normal, elle accéléra le pas et commença à courir jusqu'à son appartement. Elle arriva essoufflée et paniquée, elle se dirigea automatiquement vers la grande fenêtre du salon et s'y pencha. Avec horreur elle découvrit deux hommes encapuchonnés la surveiller avant d'entrer dans deux voitures noires. Elle referma aussitôt les rideaux de toutes les fenêtres et verrouilla sa porte d'entrée à double tour.
Cette nuit là elle ne dormit pas, elle n'avait pas envie de faire encore ce cauchemars alors qu'elle en vivait déjà un, elle ne put pas non plus avancer sur son travail: dans cet état elle n'arriverai à rien. Alors elle passa la nuit à zapper sur plusieurs chaînes, son chat près d'elle. À ce rythme elle ne tiendrait pas longtemps, pourquoi maintenant? Elle pensait qu'elle était enfin tranquille, qu'elle pouvait mener une vie paisible, mais était-ce possible pour elle?

Pourtant le lendemain tout semblait être revenu à la normal, malgré la fatigue elle travailla jusqu'à tard et rentra chez elle sans problème, les conversations ne s'étaient plus arrêtées à son passage et personne ne l'observait. Elle se dit qu'elle avait peut être imaginé ce qu'il s'était passé la veille et que ce n'était que le fruit de son imagination. Elle aurait voulu que ce ne soit qu'un tour de son cerveau embrumé, ressassant des souvenirs appartenant à son passé, mais ça aurait été trop facile.
Les jours et les semaines passèrent et sa vie ne changea en rien, le même trajet, le même quartier, le même appartement et le même cauchemars.

Et puis un jour, elle retrouva la porte de son appartement ouverte ou plutôt défoncée, l'intérieur mit sans dessus dessous et son chat disparu. Elle n'arrivait pas à y croire, que c'était-il passé? Puis son regard tomba sur le mur blanc de sa chambre où un signe était peint en rouge, le même signe que celui dont les ruelles en bas de chez elle étaient recouvertes: un cercle coupé par deux traits formant un cible.
Sans perdre plus de temps, elle récupéra un sac de sport, y fourra les quelques vêtements qu'elle possédait, ses papiers d'identité ainsi que ses dermographes et matériel de dessin puis sortie précipitamment de chez elle. Au même moment la porte de l'appartement voisin s'ouvrit sur une petite dame tenant dans ses bras le petit chaton..

À l'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant