Chapitre 13

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Les êtres humains se sentent unique parce qu'ils ressentent des émotions et des sentiments mais en réalité ce ne sont que des procédés chimiques engendrés par notre cerveau. Alors est-ce nécessaire de mettre un non sur tout ce que nous ressentons?

Il avait passé la journée à rouler jusqu'à arriver loin du tumulte de la région parisienne, s'arrêtant  au milieu d'un champs sans plantations. Il voulait se vider la tête, depuis son arrivée en France il avait l'impression de ne plus être lui même, de jouer un rôle pour plaire à son père, se retenant souvent de dire ce qu'il pensait et se contentant d'obéir. Et puis elle était arrivée: bouleversant sa vie et faisant ressortir ce qu'il était vraiment, que ce soit sa colère, sa violence et un autre sentiment dont il ne voulait pas mettre de nom.
Mais il était temps de faire la paix, il n'était pas idiot et il savait que cette situation ne pouvait pas continuer. Aujourd'hui en avait été la preuve, ils avaient faillit s'entretuer. Son père pensait qu'ils n'avaient pas eu leurs armes sur eux mais en réalité ils les avaient, ils n'avaient juste pas eu le temps de s'en servir. Mais est ce qu'il l'aurait utilisé sur elle? Et elle, qu'aurait-elle fait? Lors de la réunion,  elle l'avait pourtant braqué sur lui, sans hésiter, sans trembler. Il était temps qu'ils mettent les choses au clair et que cette guerre s'arrête, à deux ils pouvaient s'emparer de toute la banlieue parisienne mais l'un contre l'autre, ils étaient capable de la détruire .

Lorsqu'il reprit la direction de Paris, la nuit était déjà tombée alors qu'il n'était que dix-huit heure. En se garant devant l'immeuble où il habitait, il croisa Yanis qui fumait avec un groupe de jeunes gens. Ce dernier lui jeta un regard noir, lui crachant presque au visage la fumée de sa cigarette.

« La seule chose qui m'empêche de te casser la gueule c'est que je n'ai pas autant de cran qu'Alex. Marmonna le maghrébin. »

Emilio ne répondit pas, continuant son chemin et se retenant de répliquer quelque chose à son subordonné, il avait de la chance qu'il se soit défoulé plus tôt. Il monta les marches deux à deux et souffla  un bon coup avant d'ouvrir la porte: son père semblait être parti puisqu'il ne restait plus qu'Alex devant l'écran plat, un paquet de cigarette entamé sur la table basse et un briquet posé à côté. L'odeur de la fumée avait envahi la pièce mais il était habitué à cette odeur de tabac, le petit chaton vint l'accueillir en miaulant à ses pieds. Il le récupéra en souriant et s'approcha de la jeune femme qui fumait en silence, le cendrier sur ses cuisses.

« Je pense qu'on devrait régler nos problèmes. Commença l'italien.

- Allons dîner, j'ai faim et j'étouffe ici. Répondit celle-ci en se levant, déposant le cendrier sur la table basse. »

Elle récupéra le paquet et le briquet, les mit dans sa poche, détacha ses cheveux et récupéra sa veste. Il déposa le félin au sol et la suivit en silence, refermant la porte derrière eux, sa réponse avait été plus un ordre qu'autre chose mais pour une fois il décida de la suivre. Ils montèrent dans la voiture du jeune homme  sous les regards des gardiens de l'immeuble. Une fois au volant, elle composa une adresse sur le GPS et se tourna vers la fenêtre de sa portière, ne prononçant plus un mot tout le long du trajet.

Ils traversèrent le périphérique, entrèrent dans la capitale, roulèrent directement vers les quais de Seine et s'arrêtèrent devant une péniche se trouvant être un restaurant. Un voiturier attendait devant et prit les clefs pour garer la voiture dans un parking souterrain. Ils se présentèrent à l'entrée du restaurant luxueux, des femmes et des hommes habillés avec distinction  dînaient déjà sur les tables aux nappes immaculées, des plantes grimpaient sur les baies vitrées alors que des ampoules brunes pendaient du plafond.

À l'ombre de nos viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant