Laure

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Comme prévu, en sortant de mon dernier cours j'apperçois Charlie, seul. Un élan de nostalgie me gagne et je m'attends soudainement à voir Barbara accourir prêt de son frère. Elle se serait assise à côté de lui sur ce petit muret et aurait passé son bras autour de ses épaules. Ensuite elle aurait partagé son silence avec lui. Leurs différences m'auraient à nouveau frappé.

Barbara avait de long cheveux blond qu'elle avait coupé très court à l'annonce de sa maladie. Ils avaient toujours attiré l'attention des garçons et la jalousie des filles. Elle était mince et élancée. Elle avait un visage très mature avec de fins yeux vert pâle.

Charlie, lui, est tout le contraire. Il a des cheveux noirs de jais et les cheveux en permanence ébourrifés surtout quand il passe sa main dedans, geste traduisant de son anxiété. Ses yeux sont d'un marron plutôt foncés mais comme elle, il est assez grand. Charlie est un garçon très intelligent et solitaire. Ce qui contrastait encore avec Barbara qui avait beaucoup de mal dans les études, elle avait nottament redoublé mais qui s'entourait toujours d'un nombres important de personnes.

Je m'approche de son petit muret, près de l'arrêt de bus et m'assoit. Aucun de nous ne parle. Il semble préoccupé mais je ne m'attarde pas à lui demander pourquoi. Il doit être aussi angoissé que moi de rentrer à la maison et de devoir faire face à papa.

Notre bus arrive et se stoppe devant nous. On y monte et partons nous assoir vers le milieux du bus, là où il reste de la place. J'aime bien le bus. Avant je n'aurais jamais dit une chose pareille mais maintenant je le dis. C'est un endroit qui n'est jamais tranquille. Des gens parlent entre eux ou au téléphone. Certains rentrent tandis que d'autres sortent. Mais surtout aucuns ne fais semblant d'avoir une vie parfaite et bien rangée. Chacun à ses propres soucis. Le mien c'est que ma famille me considère comme une petite fille qui n'a pas compris la situation, ce qui est arrivé à ma soeur. Impuissante je les regarde se perdre dans leurs travail ou dans la tristesse.

Le bus s'arrête et nous descendons. Toujours dans le silence on longe les quelques maisons qui séparent l'arrêt de bus à notre maison. Charlie ouvre la porte et dans un geste de galanterie me laisse entrer. Il referme la porte derrière lui.

"Comment s'est passée votre journée ? Nous accueille papa en se donnant un air enjoué.

- J'ai des devoirs. Je monte. Réplique sèchement Charlie.

- Attends. On m'a appelé ce matin pour me dire que tu avais frappé un garçon. Tu peux m'expliquer pourquoi ?

- J'ai mes raisons." Campe mon frère sur ses positions avant de monter précipitement dans sa chambre.

Papa lâche un soupir de désespoir et tente de retrouver un semblant de sourire en me proposant quelque chose à grignoter. Je pose mon sac près de l'escalier et le rejoins dans la cuisine.

"Et toi, ta journée ? Raconte-moi. M'incite-t-il.

- Il n'y a rien à dire."

Mon ton ne se voulait pas sec. Ma réponse pas si franche. Mais je ne me voyais ni lui mentir ni lui avouer que tout le monde avait pitié de nous. Que les profs étaient aux petits soins avec nous et que depuis que ma meilleure amie m'a laissé je n'ai plus personne à qui me confier, en dehors de mon frère.

Papa quitte la cuisine et j'apperçois, peu de temps après, sa tête dans le jardin à travers la fenêtre de la cuisine. Je me lève déposer mon verre dans l'évier et entends les sanglots de mon père. Le voir si triste me glasse le sang. Je me sens à nouveau impuissante.

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Au moins 2 commentaires pour avoir la suite svp :)

Le jour après la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant