Charlie

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Plongé sur mes devoirs, le casque sur les oreilles, mon téléphone vibre soudainement dans ma poche de jean. Je le sors. Le nom de Claire s'affiche. Cherche-t-elle encore à s'excuser ? J'ai repoussé toute ses avances aujourd'hui et pourtant elle continue. Je ne veux que l'oublier. Arrêter de ressentir ce truc en moi. Oui cette chose, cette impression d'être l'homme le plus heureux du monde, d'avoir ces espèces de vibrations dans le ventre et de n'avoir qu'envie de le montrer. Je fixe le téléphone et puis la sonnerie s'arrête, l'écran redevient noir. Je remet mon portable dans ma poche et tente de me reconcentrer sur mes devoirs.

"Quelqu'un à la porte, en bas, pour toi." Me surprend Laure.

J'ôte mon casque et descend les escaliers. Posté devant la porte, les mains dans les poches, Owen est tout souriant.

"Je suis un vrai emmerdeur. Je l'avoue. Mais je suis un gars sympa. Rétorque-t-il.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Un oui de ta part me suffirait emplement.

- On ne va pas, encore, revenir sur ça. Je t'ai donné ma réponse et je ne changerais pas d'avis. M'agaçais-je.

- Alors, discutons. Déclare-t-il.

- Je ne suis pas un bavard.

- Moi, si."

Après quelques minutes je regarde ma montre.

"T'inquiètes pas. Je ne te retiens pas plus que ça. Allez, à plus."

A peine ai-je levé les yeux de ma montre, qu'il n'est déjà plus là. Ce mec est un phénomène. je rebrousse chemin vers la maison et referme la porte d'entrée derrière moi. Je refais le chemin inverse vers ma chambre. Je la traverse sans ne rien remarquer d'anormal. Mais je me fige au beau milieu de la pièce.

Un ouragan est passé dans ma chambre. C'est quoi tout ce bordel ? Sur mon lit, mon bureau. Même par terre. Je les avais soigneusement rangé dans des cartons et caché au fond de mon placard. Comment sont-elles arrivés là ? Mes partitions. Il y en a partout. Ahurie, je tourne sur moi-même. Je m'agenouille et commence déjà à rangé en tas celles qui sont éparpillées sur mon lit et je l'entends. Il n'y a que le son du piano et ma voix. Sans rien comprendre, je me relève et me retourne lentement. Je n'ai pas entendu ses musiques depuis que je les ai composé. Sur mon écran d'ordinateur, mes interprétations passent en boucle. Je grandis et je m'améliore. Une de mes dernières compositions commence. Elle est très lente au début et la fin est un vrai tourbillon pour mes doigts. Je m'en rappelle comme si c'était hier. Je l'avais écrite pour Barbara. Sur ma feuille de papier les notes se suivaient et s'enchainaient à la perfection. Je l'avais joué pour elle. Le film à l'écran tremble un peu sous les pleures de Barbara qui tient la caméra. La chanson ne se voulait pas triste. C'était même, en hommage à elle, une ôde à la vie et pourtant elle avait pleuré. Comme une violente claque, je comprends que ce jour là, elle savait. Elle savait que ça fin approchait et que rien ne pourrait la retenir.

Ce n'est pas possible. Inconsciement je m'assois sur mon lit. Les larmes coulent sur mes joues sans que je ne puisse les arrêter. J'ai l'impression de ne plus rien contrôler. Les coudes sur les genoux, le visage enfouit entre mes mains, les sanglots s'emparent de mon corps. Je pleure comme un pauvre gosse. Je n'en finis pas.

Quand je lève à nouveau les yeux vers mon ordinateur, les vidéos s'enchainent encore. Instantanément mes poings se serrent et la rage l'emporte sur la tristesse et la peur. Je me lève et viollement, d'un coup de bras, j'envoi valser toutes les partitions qui sont sur mon bureau. Celles sur mon lit, subissent le même sort. Au fond de ma gorge un cri tente de s'échapper. Ma colère gronde jusqu'à l'épuisement.

J'ai besoin de me changer les idées. Je sors précipitement de la maison par la porte de devant et commence à marcher en direction de la ville. Au fur et à mesure ce sentiment de rage qui grandit en moi prend le dessus sur mes actes et mes pensées. Inconsciemment je me mets à courir à travers les rues. Je ne pense plus à m'arrêter. Mes foulées s'accentuent et mon rythme s'accélère. La nuit couvre peu à peu le ciel au dessus de ma tête, mais cela ne m'arrêtera pas non plus. Soudain une pluie battante déferle et comme pour mieux m'abattre un coup de tonnerre éclate suivi de très, voire trop près par un éclair. J'ai horreur des orages. Je tente de m'abriter tant bien que mal dans une entrée d'immeuble. Trempé jusqu'aux os, je glisse sur le mur et m'assoit par terre les mains recouvrant mon visage. Je ferme les yeux pour faire abstraction des éclairs et du bruit effroyable du tonnerre et je me prépare à compter les secondes entre le prochain coup de tonnerre et l'éclair. 1, 2 ...

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Je suis dsl j'ai mis bcp de tps à poster ce chapitre :/ J'ai eu bcp de mal à le finir par rapport à la première écriture que j'ai fait de cette histoire, mes idées étaient embrouillées.

Mais il est là et j'espère qu'il vous plaira :)

N'oubliez pas de me laisser votre avis positif ou négatif c'est tjrs constructif ;)

Le jour après la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant