Ce matin le réveil est dur. Laure a encore fait un cauchemar en début de nuit et à l'entente de mon réveil je ne souhaite que me replonger dans le sommeil. Je ne veux pas faire face à la situation, à la vie qui m'entoure.
"Eteins-ton réveille s'il te plait." Me demande une voix encore toute ensommeillée.
Je grogne de mécontentement. Je n'ai aucune envie de sortir de mon lit. Elle éteins la sonnerie stridente de mon réveil, s'assoit sur le bord de mon lit et commence à me secouer l'épaule pour que je me bouge. Je dégage la couverture de mon visage et découvre les yeux persans de Laure me fixer. Les mêmes yeux d'un vert purs que ceux de Barbara.
Je ravale cette gêne de la revoir dans les yeux de Laure. Elle le sent et détourne le regard la première. Je me lève et lui ébouriffe les cheveux pour l'amuser.
Je sors de ma chambre pour me diriger vers la cuisine, Laure suivant mes pas. Il n'y a personne dans la pièce. J'en conclus rapidement que maman est déjà partie au travail et que papa ne s'est pas donné la peine de se lever ce matin. A côté de moi, Laure s'active à prendre son petit déjeuner. Elle semble nerveuse. Elle l'est chaque fois qu'elle met un pied dans cette maison. Elle n'aime pas faire semblant et que les gens fassent semblant. Alors quand toute la famille se ligue contre elle à faire comme si rien ne c'était jamais passé avec Barbara. C'est l'enfer pour elle.
Je me frotte le visage des deux mains pour chasser cette vision de ma tête.
Dans le bus Laure paraît plus à son aise. Elle regarde par la fenêtre et chaque fois que les portes s'ouvrent elle jette un oeil sur les gens qui montent et qui descendent. Ses traits trahissent une soudaine concentration dont j'ignore la cause.
A notre arrêt elle et moi ainsi que de nombreux autres élèves du lycée descendons. Comme depuis trois jours maintenant les lycéens nous dévisagent et parlent sur notre passage.
Au coin du couloir qui me mène à mon casier j'apperçois Claire qui y est adossée. Je refuse de la voir. Elle va encore être compatissante avec moi et je ne veux pas. Je rebrousse chemin et part m'enfermer dans les toilettes. Mon coeur s'emballe sans que je ne parvienne à le contenir. J'essaye de souffler lentement, de respirer en otant cette angoisse qui menace de me ronger. La sonnerie retentit.
Je retrouve un rythme cardiaque normale. Avant de sortir pour aller en cours je m'asperge le visage d'eau pour masquer mon angoisse. Je sors des toilettes et me dirige vers la salle de cours. Je frappe à la porte et n'attends pas la réponse du prof.
"Vous êtes en retard Mr Roland. M'annonce le prof de sciences physiques.
- Merci de me l'annoncer. Je ne m'en étais pas apperçu. Rétorquais-je.
- Votre situation familiale ne vous permet pas d'être insolent Charlie.
- Si vous le dites." Déclarais-je en gagnant ma place.
Je croise le regard de Claire. Jamais auparavant elle ne posait un oeil sur moi. Faut-il qu'une personne de votre famille meurt pour qu'une fille s'intéresse à vous ?
Durant toute l'heure je tente de me concentrer sur le cours de chimie. Mais mon regard ne cesse de se porter sur sur la rousse quelques rangs devant moi.
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J'adore Charlie :D
Et vous ?
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Le jour après la mort
RomanceLes jours après la mort d'un être proche sont les pires de notre existance. Mais ils le sont encore plus quand, avant de mourir, votre soeur s'est mise en tête de réléver au grand jour tous les secrets de chacun. Empris déjà d'un chagrin immense, so...