"Charlie." Hurle la voix de Laure, du bas des escaliers.
Je lève les yeux de ma feuille, lâche mon crayon et sors de ma chambre pour la rejoindre.
"Qu'est-ce qu'il y a ?" Demandais-je.
La maison est plongé dans le silence. Papa est sorti on ne sait où et maman continue sans cesse de travailler. Laure m'indique la porte d'entrée du doigt.
"Ne gâche pas tout." Déclare-t-elle avant de remonter à l'étage.
Ses mots me laissent perplexe. De quoi veut-elle parler ? Je m'avance vers la porte d'entrée et l'ouvre.
"Salut.
- Claire. Murmurais-je d'une voix presque inaudible.
- Je voulais m'excuser pour l'autre soir. Pendant le concert. Commence-t-elle. J'ai tout gâcher. Je n'ai jamais su comment agir, comment faire, quoi dire avec toi. Tu m'attirais tellement. Mais tu m'intimidais tout autant."
Claire semble concentré sur ses mots. Je perçois le tremblement de ses doigts. Mais elle poursuit son flot de parole comme si elle savait où elle voulait en venir et que si j'intervenais, elle serait déstabilisé. Et ce n'est pas ce que je veux. Non, je veux savoir ce qu'elle pense. Je veux savoir si nos sentiments sont vraiment réciproques. Alors je l'écoute parler.
"Tu as dit ce que tu avais sur le coeur, le soir du concert. Aujourd'hui, c'est mon tour, je suppose. Je regrette de ne pas avoir su faire les premiers pas quand c'était le bon moment. Je regrette d'avoir essayer de te parler seulement quaand ta soeur est morte. Mon intention n'était pas du tout de profiter de la situation. Je n'ai jamais voulu te faire souffrir. Tout ce que j'ai toujours voulu c'était pouvoir passer du temps avec toi, être avec toi. Parce que je ne peux pas aller à l'encontre de ces sentiments que j'épprouve pour toi."
Quand elle termine sa phrase, sa voix tremble. Ses yeux me scrutent, attendant que je lui réponde. Mais je suis tellement sous le choc que ma tête refuse de réfléchir correctement. Claire vient clairement de me faire comprendre qu'elle avait des sentiments pour moi. Et cela me paralyse.
"Je ne sais pas quoi te dire."
En entendant mes mots Claire fait un pas en arrière sous le coup de la surprise. Elle baisse la tête sur ses mains encore tremblentes.
"Je suis désolée de t'avoir dérangée." Déclare-t-elle le plus vite possible avant de se retourner et de partir.
Je referme la porte d'entrée. La seule chose qui me vient à l'esprit c'est que j'ai encore réussi à tout gâcher. Je réalise que Laure a pourtant essayer de me prévenir juste avant. Claire est venu pour s'escuser, pour se livrer. Elle espérait une seconde chance de ma part. Mais je n'arrive à rien quand je me retrouve face à cette fille. Je perds mes moyens comme un gamins.
"Alors ? Me surprend Laure.
- Elle m'aime. Réussis-je à lui répondre.
- Et après ? Tu l'as invité à sortir ?
- J'ai tout gâcher."
Je me sens glisser le long de la porte d'entrée. J'ai tellement honte que je me cache les yeux avec mes mains. Je sens Laure se pencher vers moi sans pour autant la voir. Je sens seulement ses mains posées sur mes genoux et sa voix. J'entends presque son sourire quand elle me dit :
"Il n'est jamais trop tard, Charlie. Tu as voulu la faire souffrir comme elle t'a fait souffrir pendant ces années où elle t'ignorait. Maintenant, je t'en prie, ne laissez pas cette chance d'être ensemble vous passez sous le nez."
Laure a raison. Je me lève et ouvre une nouvelle fois la porte d'entrée. Sur le trottoir j'aperçois la silhouette de Claire qui attend le bus pour rentrer chez elle ete oubliez la conversation que l'on vient d'avoir. Seulement j'ai décidé de ne pas laisser cette fille m'échapper encore une fois. Je cours la rejoindre.
Je m'arrête juste devant elle. Elle semble surprise de me voir. J'aimerais plonger mon regard dans le sien et lui dire que l'on a eu notre dose de souffrance l'un envers l'autre. Mais ce sont ses lèvres que je ne peux m'empêcher de fixer. Elle se mord la lèvre inférieur et je sens mon coprs entier vibrer. C'est une première pour moi.
Je m'avance encore un peu plus vers elle. Je cherche à réduire le plus possible l'espace entre nous. Il n'y a plus aucune peur, aucune appréhension en moi. Je me penche vers sa bouche. Je glisse mes mains de chaque côté de ses hanches alors que nos lèvres se frôlent de plus en plus. Le pouce de Claire caresse lentement ma joue. Nos souffles se mêlent et nos lèvres s'embrassent enfin. Son parfum m'ennivre et ses lèvres douces m'emportent. Je ne veux plus m'arrêter.
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Le chapitre est court, je sais mais j'aime bien alterner entre des chapitres courts et longs. En attendant j'espère que ce chapitre vous a plu. Le prochain devrait arriver bientôt :)
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Le jour après la mort
Roman d'amourLes jours après la mort d'un être proche sont les pires de notre existance. Mais ils le sont encore plus quand, avant de mourir, votre soeur s'est mise en tête de réléver au grand jour tous les secrets de chacun. Empris déjà d'un chagrin immense, so...