Chapitre 11

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À bout de souffle, je m'appuie contre un grand arbre et respire lourdement. J'avais complètement oublié à quel point cette monté était dur. Val me prenait toujours sur ses épaules lorsque je commençais à avoir de la peine à marcher, et quand j'insistais à descendre pour ne pas lui casser le dos, il me répondait toujours "Ce n'est pas une plume qui va me blesser".

Il m'amenait alors jusqu'au sommet de la montagne, où un énorme fossé creusait le sol. Il me tenait toujours par la main et détestait quand je m'approchais trop de ce dernier, par peur que je tombe sans qu'il ne puisse rien faire pour me rattraper.

- Tu peux le faire, je me motive en me détachant de mon arbre et en reprenant le pas. Plus que quelques mètres.

Le sentier est loin d'être propre. Il est rempli de racine et d'énormes cailloux, il faut donc que je fasse attention à ne pas me prendre le pied dedans.

- Purée Val, j'espère que ça vaut le coup, je dis entre deux lourdes respirations.

Je vous jure que si il n'est pas là-haut, je le retrouve et je le tue. Bon, j'exagère. Ce n'est pas pas comme si j'étais pressé, de toute façon.

J'attrape un morceau de bois assez épais pour pouvoir l'utiliser comme appuie et avance en silence, entendant juste les sifflements des oiseaux et le vent soufflant sur les feuilles. Je profite de cette ambiance pour vider ma tête et penser à tous et n'importe quoi.

D'ailleurs, je me demande si Cali a aussi été refoulée. Vu la bonne réputation qu'elle possède à l'école, j'en doute fortement. Aucun prof ne se permettrait de hausser le ton avec elle, c'est une étudiante exemplaire et je pense que ce matin devais être son premier retard sur toute sa scolarité. Je ne sais toujours pas qu'est ce que je peux bien foutre avec une personne d'un tel statut.

Me rappellant de la bouteille de vin, j'en prends une nouvelle gorgé. Je l'amène en suite sous mes yeux pour l'examiner plus en détails...je devais peut-être en garder pour lui. Il doit pas l'avoir commander pour rien, il a sûrement prévu un pic-nic ou un truc sans le genre.

Il y a cependant une chose qui me perturbe, comment a-t-il sû que je n'avais pas cours cette après-midi ? Car il est déjà 14h30, en temps normal je serais en train de sécher le cours de Français. Le cours de Français...merde ! J'ai ma thèse à rendre dans quelques jours !

J'arrête le pas lorsque j'entends un craquement de bois à seulement quelques mètres de moi.

- Val ? Je l'appelle d'un ton pas très confiant.

J'attends quelques secondes dans le silence. Le bruit s'étant arrêté, je reprends le pas.

- C'est que le vent, Chelsea, Je me rassure en regardant une dernière fois à mes arrières. On y est presque.

Je n'ai pas la moindre idée de ce que je vais faire si Val n'est pas là-haut. Je ne veux surtout pas être dans cette forêt lorsque le soleil se couchera.

Je monte des vieux escaliers en bois, puis, mes pupilles se dilatent à la stupéfiante vue qui me fais face.

- Wow, je bafouille en faisant quelques pas en avant. C'est encore plus beau que la dernière fois.

Le ciel est complètement découvert et son bleu refléte sur les parois de l'énorme fossé, rendant cette vue spectaculaire. Elle doit avoir une centaines de mètres de profondeur, si on tombe on est sûre de y laisser notre peau.

Je regarde au tour de moi et remarque que c'est complètement désert, malgré l'énorme surface du lieu.

- Bon, à croire que je serais la seule à profiter de cette vue, Je souffle en m'asseyant sur le rocher où Val et moi on se posais d'habitude.

Stay away from CaliOù les histoires vivent. Découvrez maintenant