Stay away from Cali

Chapitre 18

- Je pense que tu t'es guéri toute seule...

- Mais, comment ? Je demande encore perturbée par ce qui viens de se passer.

Elle se pose au bout du lit, fixant intensément mon ventre. Gênée par son regard, je fini par me couvrir avec la couverture. Elle remonte alors ses yeux vers moi.

– ...je ne sais pas, elle répond assez brusquement en empruntant un air étrange.

– Comment ça tu ne sais pas ? Tu as déjà connu des anges, non ?

Elle serre les dents, se mordant l'intérieur de sa joue.

– Tu te trompes, je n'ai jamais connu d'anges, elle murmure d'un ton frustrée.

– Pourtant tu disais que...

– Je n'ai jamais connu d'anges, elle m'interrompt en haussant le ton. Ni moi, ni aucun autre démon. On torture les anges, on les massacre, on les dévore, on les tue. Pour nous, il est impossible d'imaginer un ange autrement que mort. 

Je ravale ma salive, déstabilisée par l'agressivité de ses mots. 

– Alors non, on ne connaît pas les anges, Chelsea. Elle ajoute en faisant de grand mouvement avec ses bras. On préfère se jeter dans les flammes de l'enfer que d'entendre la voix agaçante d'un ange. 

– Pourtant, tu veux bien entendre la mienne. Je chuchote spontanément entre mes lèvres.

Mais j'ai tous juste le temps de terminer ma phrase avant qu'elle ne me plaque violemment au lit. 

– Tu ne te rends donc pas compte de la situation, pas vrai ?  Elle ricane nerveusement. 

Je garde tête haute et soutient son regard, ce dernier plongeant intensément dans le mien. Je suis déjà têtu de base, mais maintenant que je viens d'apprendre que je suis en grande partie un ange, je me sens beaucoup moins influencée par elle. Est-ce juste une impression ?

– Bien sûre que oui, elle se marre tous d'un coup en rapprochant son visage jusqu'à effleurer mes lèvres. Personne ne me résiste, ni les humains, ni les anges. Tu ne le comprendras donc jamais, pas vrai ?

Je baisse les yeux sur ses lèvres, me rappelant alors de l'intensité du baiser de toute à l'heure. Ce n'est pas du tous le bon moment adéquat mais je dois admettre que le seul fait d y penser, me donne envie de recommencer tous de suite. Mais ce n'est pas la même sensation que avant, non...

Je remonte mon regard dans le sien, ses yeux toujours aussi intenses figés dans les miens.

– Cali, je l'appelle doucement en avalant ma salive.

Elle fronce les sourcils.

– Toute à l'heure, quand tu hésitais à m'en...m'aider à fermer ma plaie.

– À t'embrasser, elle m'aide à formuler ma phrase en m'écoutant d'un air sérieux.

– Ouais, et ensuite je t'ai embrassés soudainement et tu n'avais pas l'air de t'y attendres.

–...pourquoi tu me dis ça ?

– Tu lis dans les pensées, tu es normalement sensés avoir un temps d'avance sur chaqu'un de mes mouvements.

Je m'arrête lorsqu'elle se pince la lèvre entre ses dents, de toute évidence ne voulant pas admettre mes propos. Mais je l'ai vu et ressenti, ce n'étais pas la première fois que je pouvais lire de la stupeur sur son visage.