Très sincèrement je plains son pote, se brosser les dents à la mayo' et boire du jus d'orange après c'est ignoble ! Je comprends même pas comment on peut penser à ce genre de gage...
Nous retournons au salon et j'observe discrètement le visage de James, ses prunelles brunes qui s'accordent parfaitement à ses cheveux chocolat et son sourire... Je me perds dans la contemplation de son visage et la réalité me frappe lorsque James répond :
-Action
Aiden arbore un sourire satisfait lorsqu'il prononce :
-Embrasse la personne à ta droite.
Je met deux nano-secondes à comprendre qu'il parle de moi et une gêne melée à de l'appréhension prend possession de mon corps, il tourne doucement sa tête vers moi et j'aperçois la légère teinte rosée de ses joues, sa question résonne alors :
-Seulement si il est d'accord. T'es ok ?
Le mec que je mate depuis deux semaines me demande ma permission pour m'embrasser ? Je veux dire oui tout de suite mais ça va paraître louche alors je réponds simplement :
-Un gage, c'est un gage non ?
Un sourire en coin apparaît sur son visage et il se penche pour placer sa tête en face de la mienne, ses mains se placent sur mes joues et il m'embrasse furtivement, son visage s'éloigne et la voix de Mike s'élève :
-Nan mais pas ce genre de chose les mecs, une vraie galoche, allez !
-Très fin Mike... Souffle Aiden.
-Non Mike on va s'en passer pour aujourd'hui, répond James.
Je ne dis rien et fixe mes mains croisées, James questionne Mike, celui-ci répond ''action'' et James lui demande d'appeler un livreur de pizza et de donner une fausse adresse, au final il a donné l'adresse de son ex... La soirée se poursuit et un coup d'oeil à mon téléphone me rappel que je dois rentrer, mon père me harcèle de message en tout genre et je décide de rentrer à pied. James me raccompagne à la porte puis lorsque le vent froid mord mon visage je resserre ma veste contre moi et fourre mes mains dans mes poches.
Je marche depuis une dizaine de minutes lorsque je reconnais mon quartier, ma maison n'est plus qu'à une centaine de mètre et je distingue de la lumière derrière les rideaux du salon. Je décide de faire le tour et de passer par le jardin, la baie vitrée est fermée et je lève la tête pour voir si la fenêtre de ma chambre est ouverte mais non, je fais demi-tour pour observer la fenêtre de Riley, celle-ci est entre-ouverte alors je m'agrippe à la gouttière de l'abri au-dessus de la porte d'entrée et parvient avec difficultés sur le petit toit, de là je peux atteindre le rebord de sa fenêtre alors je me hisse sur le rebord et pousse doucement le carreau de verre.
Mes baskets se posent sur la moquette grise en silence et je me fais discret pour atteindre ma chambre au bout du couloir, dans le corridor sombre j'entends mes parents et je tends l'oreille au risque de me faire surprendre, je parviens à entendre :
-Tu ne te rends pas compte de l'heure qu'il est Diana !
-Je sais très bien l'heure qu'il est Carl...
-Je te préviens, si il est chez un copain là, il va passer un sale quart d'heure !
-Tu ne peux pas l'empêcher d'avoir un petit-copain, il est gay, fais-toi à l'idée. Personnellement je ne m'y oppose pas, il aime quelqu'un ? Tant mieux ! Et puis, il ne changera pas d'avis, il est comme ça, c'est lui.
-Diana... C'est juste une lubie d'ado, il se cherche c'est normal. Tu verras dans quelques mois il va nous présenter une jolie jeune fille, aimable et bien élevée.
S'en est trop pour moi et je décide d'aller me coucher. J'ouvre ma fenêtre et m'assois sur le bord, les pieds dans le vide. Mon téléphone vibre et je le déverrouille pour voir un message de James :
James : J'espère que notre petite soirée t'as plu !
Moi : Oui, c'était cool.
James : Tu viendras à une prochaine alors ?
Moi : Sûrement, faut voir.
James : Oh pas maintenant, mais si on en refait une, tu viendras !
Moi : Je pense que oui.
Un courant d'air fait voler mes partitions de piano et celles-ci s'évanouissent sur le sol, les lampadaires dégagent une lumière jaunâtre et je peux voir des insectes voler dans le faible halo de lumière.
Les minutes passent et j'entends mes parents aller dans leur chambre, ils n'arrêtent pas de parler alors je décide d'aller m'allonger, mon réveil indique 00h23 et le sommeil me gagne progressivement...
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Le Photographe
Ficção AdolescenteCole est un jeune homme renfermé, très timide, il est très proche de sa petite sœur et évite les gens à tout prix, et pourtant les photos finissent par parler.