Pdv omniscient :
C'était une de ces journées pluvieuse d'octobre, le type de journées maussades et grises où l'on avait envie de rester emmitouflé sous un plaid avec un thé bien chaud et un vieux film ou un bon bouquin.
C'était lors d'une de ces journées que les cloches d'une petite église dans la banlieue de Boston avaient retentit pour annoncer un enterrement. À l'intérieur de cette-dernière les gens étaient vêtus de noir, uniquement de noir, un silence royal était présent, partiellement brisé par le bruit d'un reniflement ou d'un pleur non étouffé.
Le prêtre se tenait bien droit sur son estrade et récitait lentement des prières à côté d'un cercueil ouvert de moitié où l'on pouvait voir le visage blanc d'un jeune homme habillé en costume noir. En face du prêtre, sur la première rangée, se tenait un couple quadragénaire, la femme se tamponnait le nez à l'aide d'un mouchoir et l'homme lui tenait fermement la main, tête baissée.
À leurs côtés il y avait une dame vraiment âgée, restée assise, puis sur le banc de derrière, où se mélangeait famille éloignée et amis proche, se trouvait au bout, isolé dans un coin, un jeune homme blond, pleurant silencieusement. Ce même garçon tenait dans ses mains un bout de papier froissé qu'il pliait nerveusement toutes les minutes.
L'homme vêtu de blanc sur l'estrade finit son discours et dit :
-Si quelqu'un souhaite prononcer un dernier mot, qu'il vienne.
Personne ne se désigna alors le garçon silencieux se redressa et avança lentement, toujours en silence, pour se placer face aux personnes présentes, puis leva enfin la tête avant de prononcer d'une voix grave et éraillée :
-Bonjour.
Il se tordait les doigts, ne sachant que faire ni que dire, puis il sentit une main sur son épaule et la voix du prêtre lui chuchota :
-Prend ton temps mon garçon, ça va aller.
Il inspira un bon coup avant de poursuivre :
-Vous ne me connaissez sûrement pas et moi non plus d'ailleurs, mais nous avons un point commun : James.
James et moi étions proche, même très proche voyez-vous, c'était mon petit ami et nous nous aimions vraiment. Je n'ai pas su le réconforter, je n'ai pas su le protéger, je n'ai pas su... Je n'ai pas vu qu'il n'allait pas bien, je croyais juste qu'il était un peu fatigué.Il baissa la tête un bref instant pour tenter de contrôler son intonation et ses larmes puis poursuivit :
-C'était quelqu'un de formidable, et de gentil. Je pourrai lui trouver mille et une qualités mais je ne citerai qu'un défaut : il pensait trop aux autres. Il n'a prévenu personne de sa détresse pour ne pas nous déranger, même si il ne dérangeait pas. Il vous aimez. Même si il ne le disait quasi jamais. Il eût un rire bref puis continua : Je l'aimais, et l'aime encore. Ça fait déjà 4 jours et j'ai l'impression que ça fait des années, c'est horrible. Horrible pour tout le monde. Je ne sais même pas si je vais y arriver... Pour être honnête je ne sais pas faire de discours alors je m'égare mais je veux qu'il sache, même si je ne le vois pas.
Je l'appelle encore et je laisse des messages sur sa boîte vocale, des choses futiles du genre "Oublie pas de me ramener ma veste" ou encore "Je passerai te voir après les cours", quand mon téléphone vibre, je me rue dessus pour espérer voir sa photo et son nom apparaître, mais ce n'est jamais lui. J'aime bien appeler pour entendre le son de sa voix qui me dit de rappeler plus tard parce-que actuellement il joue au baseball. J'allume mon ordinateur et je me passe toutes les photos de lui, même les plus moches, comme celle où je l'ai pris en train de se brosser les dents, ou encore après un entraînement où il était tout rouge, il sourit en regardant les dalles au sol, puis soupirant et presque murmurant il reprit : Je ne lui en veux pas. Pas même un peu, il a fait ça, croyant que c'était sa seule chance, sans lettres, sans explications. On l'aimait mais il nous l'a caché, ne voulant pas nous voir souffrir pour lui. Je me répète sans doute mais c'était un chic type. Il aurait dû réussir sa vie, avoir une belle maison, un emploi qu'il adorait et pourquoi pas un mari. Mais il ne l'aura jamais. Il ne l'aura jamais à cause de gens qui ne l'acceptait pas. Ils ne l'acceptaient pas car il aimait les garçons, un garçon qui aime les garçons, c'est vrai que c'est choquant et écœurant n'est-ce-pas ? Il eût un rire ironique et poursuivit : c'est vrai, suis-je bête, les pédés sont des erreurs de la nature. J'avais oublié, pardonnez-moi. Son regard se fît plus dur et se dirigea vers le fond de la salle où des jeunes gens s'y tenait debout : Je vous parles à vous. Oui vous au fond. Vous étiez ses coéquipiers et vous l'avez enfoncés, vous l'avez insultés par SMS, anonymement. Vous l'avez rejetés, puis complètement jetés après avoir appris son homosexualité et vous osez vous pointer à son enterrement ? Mais sortez d'ici vous me filez la gerbe.Les gens se retournèrent, outrés, puis lentement la bande de jeunes du fond sortie, non sans quelques contestations, le blondinet expira fortement puis continua :
-Désormais je vous dis au revoir, et merci d'avoir écouter mon discours.
Il se tourna vers le cercueil, s'avança, et les mains sur le rebord il pencha sa tête vers le corps inanimé et lui chuchota :
-Je n'ai pas eu le temps de te le dire de vive voix, enfin si, une fois, mais tu dormais... Alors voilà, James je t'aime.
Il sortit ensuite de l'église, rentra chez lui et fît ses valises. Le soir il se présentait à l'embarquement d'un vol pour le Canada et partit vivre chez son père, tenter de se reconstruire comme il le pouvait et espérer partir après ses études. Loin, très loin. Il pensait déjà à l'Australie.
Et c'est sur son siège d'avion inconfortable et trempé de larmes qu'il finit par s'endormir, ressassant ses souvenirs de son mois de septembre radieux et paisible.
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Oh my god c'est terminé.Cette histoire est relativement courte et rapide mais je pense l'améliorer dans un certain temps, désormais je vais lire et annoter 7 Vies pour _karatekeuse_ puis par la suite corriger Alone, y intégrer peut-être Forever, puis Billie. 🙃
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Le Photographe
Teen FictionCole est un jeune homme renfermé, très timide, il est très proche de sa petite sœur et évite les gens à tout prix, et pourtant les photos finissent par parler.