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Suite à nos réconciliations, les jours avec Mathias passaient aussi vite que des heures si bien que nous entamions déjà la deuxième semaines d'août. Antoine et la plupart de mes potes étaient rentrés chez eux afin de se préparer pour la rentrée, ce que je trouvais particulièrement idiot étant donné qu'elle n'aurait lieu que dans trois semaines pour la majorité d'entre nous. Il ne restait donc plus que Mathias et moi, nous avions passé beaucoup de temps ensemble et lui trouvait toujours un prétexte pour venir me voir, ce que je trouvais mignon mais aussi très agaçant. Ma mère en rigolait à chaque fois, il avait pris l'habitude de venir chez moi pour qu'on aille se balader le soir et si cela devait être à un autre moment de la journée, il venait quand même. Elle était venue plusieurs fois me charrier à son sujet et je ne cessais de lui répéter qu'il ne s'agissait que d'un ami. Cependant, les jours passaient et je voyais de nouveaux sentiments apparaître à son égard. Je les taisais car je ne pouvais me résoudre à laisser Mattéo. Je ne sais pas pourquoi mais je m'accroche à lui comme à une bouée en plein tempête en mer. Mathias me faisait me sentir entière, je n'avais pas besoin de me contrôler pour éviter de l'énerver. Bien sûr, il s'énerve mais pas de la même façon que mon copain. Chaque fois que je vois Mathias, il me rend heureuse et j'ai moins d'animosité contre les autres, il est patient et m'écoute lorsque j'en ai besoin. Le soir, nous passons des heures à se raconter des histoires et je ne raterais ça pour rien au monde. Mais, chaque soir, quand on se sépare, la même angoisse. La même gène me parcoure l'échine et je me dis que ce n'est que de l'amitié, mais je sais qu'au fond de moi j'apprécie de plus en plus ce garçon. Plus que je ne voudrais l'admettre. Ce soir, les étoiles scintillent d'une grande intensité dans le ciel. Mathias avait un repas avec sa famille et nous avions annulé notre "rencard" habituel. Il devait être vingt-trois heures et j'étais allongée sur mon trampoline cherchant les constellations. C'est quand on regarde les étoiles qu'on se rend compte que nous sommes petits par rapport à l'Univers. Certaines personnes sont persuadées que la vie est écrite et que nous n'avons qu'à suivre cette vie, la laisser faire de nous des êtres affreusement chétifs. Je ne crois pas que la vie soit écrite, détaillée, planifiée et même si cela a un côté rassurant, nos actes ainsi que nos décisions sont les seuls responsables du déroulement de nôtre vie. Je suis certaine qu'en demandant à n'importe qui de repenser à sa vie et de lui demander si un des actes qu'il a commis a eu un impact important ou infime soit-il sur sa vie, il répondra positivement. Je ne pense pas qu'il faille laisser quelqu'un ou quelque chose décider de nos vies car elles nous appartiennent. Chaque bonne occasion doit être saisie, chaque choix doit être argumenté, c'est tout ce que je pense. Mais, aujourd'hui, j'ai peur de laisser passer entre mes mains quelque chose de merveilleux ou de laisser quelque chose de merveilleux s'arrêter. J'aimerais me laisser aller et laisser les autres décider de mon sort mais je sais que tôt ou tard je regretterai. Me voilà ce soir en train de réfléchir à la décision que je dois prendre. La vie n'est peut-être pas écrite, mais il y a des événements que l'on ne décide pas et ces derniers temps, Mathias a débarqué tel un météorite au milieu de ma vie. Bref, tout le monde dans ma maison dormait lorsque j'entrai. Je me mettais en pyjama et me lavais les dents pour ensuite me mettre au lit. Je dormais paisiblement lorsque de légers petits bruits parvinrent à mon oreille. Je me redressais, allumais la lumière mais ne vit rien ni personne dans ma chambre ou dans le couloir. Je me recouchais mais les bruits continuaient de plus belle, je ne rallumai pas la lumière et attendit. Je vis alors des flashs à travers le rideau de ma chambre. Qui, à deux heures du matin, pouvait bien venir chez moi pour prendre des photos ? J'ouvrais les rideaux et découvrais sous ma fenêtre Mathias, torse nu, son téléphone à la main. Je rigolais et ouvrais la fenêtre. Il bougea mais ne baissa pas son flash :

-Espèce d'idiot, baisse ton flash, tu m'éblouis !

Il le baissa rapidement et se mit sur la pointe des pieds. Je le regardais amusée et chuchotais :

LUI - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant