Résurrection - Resurrection

52 8 0
                                    


La pluie battait sur la vitre de la chambre. Je n'avais quasiment pas dormi de la nuit. Je me retournais et regardais autour de moi. La chambre de l'hôtel B&B n'est pas très grande mais très joliment décorée, les meubles sont neufs et la salle de bain très récente. Ce troisième jour à Metz s'annonçait très similaire au précédent en terme de météo. Hier, j'étais allée rendre visite à ma cousine qui habite déjà chez son copain alors qu'elle est à peine majeure. Je trouvais cela déconcertant, elle prend le bus tous les matins et soirs pour se rendre au lycée ou en rentrer. Le soir, elle retrouve son petit-ami et fait tout ce qu'un vieux couple fait. A dix-huit ans, s'installer en colocation serait tout à fait normal mais pas avec son copain en sachant qu'ils n'ont qu'un seul salaire pour deux et que lui travaille dans un bureau informatique. Je me demande combien de temps ces deux là vont bien tenir. Mais ce ne sont pas affaires, ce n'est pas mon histoire. Mon histoire à moi semble redémarrer doucement et sûrement. Hier soir, Antoine était allé chez Tom pour fêter l'anniversaire de Mathias. C'était étrange. Même si les deux n'étaient franchement pas sympa l'un envers l'autre, qu'il aille s'ajouter à leur petite sauterie était très étonnant de la part d'Antoine. Bref, je me retrouvais dans la chambre d'hôtel avec Antoine qui semblait parti pour dormir toute la journée. Il ronfla puis se retourna en grognant. Il était rentré vers six heures du matin en se cognant contre tous les obstacles qui se trouvaient sur son chemin. Il s'était empêtré les pieds dans la serviette qu'il avait laissée à même le sol avant de partir et s'était étalé de tout son long sur le lit. Or, depuis six heures du matin, je ne m'étais pas rendormie et j'étais sacrément en rogne. Je me levais, enfilais une tenue de jogging et un imperméable de sport. En sortant, des décennies de pluie semblaient se déchaîner partout autour de moi, il était hors de question que j'aille courir par ce temps. Je regardais sur le parking si je trouvais la voiture d'Antoine mais elle n'était pas là. Je retournais dans l'hôtel en grommelant et regagnais la chambre en traînant des pieds.

La salle de restaurant n'était pas très grande et je m'asseyais à une table devant une tasse de café et mon ordinateur. Sur Facebook, des vidéos et des photos de la soirée étaient déjà publiées, elle semblait encore plus énorme que celle de Bartrès. Pour commencer, il y avait une piscine chauffée avec des néons imperméables qui pouvaient donner l'impression que l'eau était colorée, le salon était grandissime, il y avait un bar avec des serveurs et un DJ avait été retenu pour cette soirée. Les gens semblaient tous être des amis et on voyait parfois des jeux avec de l'alcool. Il y avait aussi une pièce qui permettaient à ceux qui n'étaient plus en état de tenir debout (ou de tenir tout court) où ils pouvaient se reposer et dormir. Il y avait des pizzas et plein d'autres trucs à manger. La décoration était énorme et tout le monde avait l'air de s'éclater. Tom avait surpassé Matt en terme d'organisation. On y voit Mathias de temps en temps qui discute, rigole, se fait féliciter et tout le reste, il semble heureux. Je rigolais en regardant les autres photos qui avaient été prises vers la fin de la soirée, tout le monde était déchiré et Antoine était allongé au milieu de la piscine sur une bouée flamand rose totalement habillé avec une bouteille de vodka à la main. Sur un autre cliché, il est dans une voiture avec des garçons que je ne connais pas, ce qui est normal et la description écrit « On ramène les soûlards chez eux ». Visiblement, quelqu'un était resté sobre pour prendre des photos et ramener les gens chez eux. Voilà pourquoi je n'avais pas vu la voiture d'Antoine. Je sortais de Facebook et commençais mes devoirs. Les profs s'étaient acharnés sur nous pendant le mois de janvier et de février, et on dirait bien que le mois de mars serait pire que les précédents. Je soupirais et commençais une dissertation «D'où provient, selon vous, l'émotion que l'on ressent à la lecture d'un texte poétique ? » et je dois admettre que je n'en avais aucune idée. Je cherchais des idées sur internet et passais trois heures à trouver un plan et tout le toutim qui va avec. Il était midi moins dix quand je relevais la tête et sortais de mes notes. Je regardais autour de moi et enlevais mes écouteurs. Les clients de l'hôtel étaient déjà installés pour le repas, et les serveurs prenaient les commandes. Je fourrais mes affaires dans mon sac de cours et retournais dans la chambre. Lorsque j'entrais, je fus surprise de ne pas trouver Antoine dans son lit. Je jetais un regard circulaire dans la chambre mais il ne s'y trouvait pas.

LUI - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant