Des petits pas - Small steps

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Ma mère va débarquer d'une seconde à l'autre, je le sais, je l'attends. Des pas retentissent dans le couloir tandis que la porte s'ouvre avec force et rapidité. Je reste plantée devant le miroir les yeux plissés, tandis qu'elle jette un regard circulaire à ma chambre. Ma mère me regarde et soupire :

-Ne me dis pas que tu as changé d'avis.

Je la regarde à travers la glace et dit :

-Non non, enfin, pour l'instant.

-Je ne vois pas pourquoi tu es aussi stressée, ce n'est qu'un mariage, et pas le premier auquel tu vas.

-Je sais, ils vont bien Sophia et Manu ?

-Oui, elle adore sa robe et ne fait que me raconter comment elle imaginait le grand jour depuis qu'elle est toute petite.

Je ricane bêtement puis lisse ma robe, je ne l'aime pas du tout. Elle est rose clair, bon ok la couleur est plutôt belle en elle-même mais c'est la coupe qui ne me convient pas. Pour commencer, elle a un décolleté plus que plongeant, en fait il est vertigineux. Elle est très près du corps jusqu'au niveau du nombril mais après, elle est plus ample et plus souple. Jusque là, tout semble plus ou moins aller si on fait abstraction du décolleté. Pour couronner le tout, la robe est fendue sur tout le côté gauche de ma taille jusque en bas. Autant dire que pour une habituée des pantalons et des shorts, cette robe est absolument un supplice, je me sens nue et totalement exposée. Je ferme les yeux de seconde et décide de me lancer sur un autre sujet que celui vestimentaire car je serai capable à tout moment de me ruer sur ma valise et partir à la cérémonie en jean troué.

-Ça va lui faire drôle. Elle va rencontrer une partie de la famille et connaissant oncle Christophe, il ne va pas vraiment l'apprécier !

Ma mère rigole et redresse la fleur accrochée à sa tenue.

-Moi, il me trouvait déjà superficielle, et je n'étais rien en comparaison de Sophia. Tu t'y fais aux talons ?

-Non. J'ai toujours la même allure de camionneur, ce n'est pas comme si je ne les avais pas portés pendant deux semaines tous les soirs... Franchement, je ne sais pas ce qu'il lui a pris de me désigner comme fille d'honneur à Méline. Je ressemble à rien ! Imagine l'horreur si je me rétame en allant au deuxième rang ! Plutôt mourir.

Pour venir parfaire la tenue, la mariée avait voulu que nous portions toutes, les demoiselles d'honneur, les chaussures allant avec la robe. Je trouvais cela d'un ridicule mais me taisais encore une fois, pour la simple et bonne raison que je n'ai pas vraiment mon mot à dire, c'est la famille n'est-ce pas ? Les talons qu'elle avait choisi sont tout simplement aussi vertigineux que le décolleté de ma robe. C'en était trop pour moi. Ma mère soupira et leva les yeux au ciel.

-Mais arrête de tout dramatiser, Mia.

-Je ne dramatise rien...

-Ah bon ?

-Bon OK, je dramatise peut-être un tout petit peu.

Ma mère me regarde avec douceur et passe un bras autour de mes épaules. Je n'aime pas vraiment ce style de contact avec les autres mais je me laissais faire en renvoyant au plus profond de moi-même ma mauvaise humeur.

-Ça va très bien se passer, tu verras.

Je grogne en réponse et le nœud au fond de ma gorge se détend un peu.

-Au fait, Mia. Comment va Mathias ?

-Très bien, enfin hier il allait très bien.

-C'est pas trop dur la distance ?

LUI - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant