Leak to the future

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Jour 1 :

MIA

Vous connaissez cette sensation de ne plus vouloir contrôler quoique ce soit ? Que tout ce que vous avez fait pendant tout un temps n'a aboutit à rien d'autre que la tristesse, des larmes, des engueulades et des cris, toujours de la déception. Quand tout ce que vous avez entrepris ressemble à un immense fiasco dont vous êtes l'unique et seul créateur, plus rien ne vous fait envie, tout est fade et tout le monde vous énerve. Que vous n'avez même plus envie de sortir de votre lit le matin, que la seule chose qui vous permet d'en sortir c'est de savoir qu'il y a sans aucun doute des gens qui ont une vie au moins un milliard de fois plus compliquée que la vôtre. C'est ce qu'on appelle une phase de dépression, de non retour ou du chagrin selon d'autres personnes. Me dire que je n'ai sans aucun doute pas la vie la plus compliquée en comparaison à d'autres, que des personnes sont confrontées à des douleurs bien plus importantes que les miennes devrait m'aider à passer outre mais, je ne vois pas comment je pourrais changer le cours de choses. J'avais tout foiré, encore une fois. Assez drôle l'expression que ce sont les hommes qui ne connaissent rien à l'amour, je suis alors une cancre, une nulle enfin, pas un as quoi. Je me souviens quand je n'étais plus avec Mathias en février, j'avais comparé ma vie à une routine infernale, disons qu'aujourd'hui, ma vie ressemblerait à l'activité d'un paresseux, je ne vois même plus de routine, tout a disparu. Mathias a disparu, Antoine a disparu, Jean a disparu, Océane a disparue et même Manu avait disparu. Ma vie ressemblait à un chantier abandonné après le passage d'un boulet de destruction. Je ne croyais pas en l'amour, je pensais que cela n'était qu'un sorte de vie secondaire que l'on pouvait mettre de côté et que rien ne pourrait enrayer la machine qu'étais ma vie, autrefois bien huilée, aujourd'hui rouillée. Je me sentais depuis quelques semaines comme dans une cascade, je me prenais constamment de l'eau froide sur la tête, tout autour de moi est flou et la sensation de me noyer me prend la gorge. Me noyer dans quoi ? Dans une vie qui ne ressemble pas à la mienne et pourtant c'est bel et bien la mienne, toujours Mia Martin, dix-huit ans, redoublante, sportive mais, plus de sourire, plus rire, plutôt une apparence, une statue, je fais figure. Le pire dans cette situation c'est que j'ai conscience de mon attitude et de tout ce que je fais mais, je ne veux rien changer, cela me plaît peut-être dans le fond. Peut-être que ma vie n'est pas celle que je vivais, peut-être que je ne suis pas faite pour être avec quelqu'un ou peut-être que je devrais abandonner et commencer autre chose, tourner la page pour de bon, arrêter, appuyer sur le bouton off, éteindre la lumière et tourner le dos à toutes les choses qui ont aboutit à mon statut aujourd'hui. Tirer ma révérence pour de bon et laisser les choses se faire, et si faire ses propres choix était finalement se jeter tout droit dans la gueule du loup, se lancer droit vers la mort. Avec du recul, on ne peut pas dire que mes choix aient étés les meilleurs, je pourrais faire comme Manu et carrément quitter mon pays, fuir tout ce qui me fait mal, tout ce qui a contribué aux événements de cet été, plus d'Antoine, plus de Marie, plus de Tom, plus de Mathias, plus de Mattéo, effacer le tableau pour tout reprendre dans une nouvelle vie. Finalement, je me sens prête et les derniers mois m'avaient appris que je peux choisir de la tournure que prends ma vie mais, que je prends toujours ou du moins la plupart du temps, les mauvaises décisions. Alors, pourquoi ne pas laisser les gens décider à ma place ? Dans toute ma vie, tous les sports que j'ai pratiqué, toutes les personnes que j'ai rencontré, jamais aucune d'elle ne m'avait autant marquée au fer rouge que Mathias.

Comment avait-on pu en arriver là ?

Je regarde dehors, il pleuvait et le brouillard bouche la vue sur les montagnes. Je me sentais prise au piège dans une ronde infernale où tout ce que j'avais fait était vain, que je m'étais poussée moi-même dans un sens interdit, tout était de ma faute. Deuxième fois en même pas un an que je me sentais désespérée au vu de la situation, rien ne va et la personne contre qui je suis énervée c'est moi-même. Il avait fallut que je m'énerve contre Mathias, que je lui reproche de me cacher des choses, que je doute de lui et de sa sincérité. Mais, qu'avais-je fait ? Il avait parlé pour moi devant plein de personnes, toutes ce personnes, m'avait laissée partir sans rien dire, m'avait laissée tranquille, avait encaissé mes reproche et n'avait quasiment rien dit du fait que j'aie embrassé un autre pendant que j'étais avec lui. Je me sentais minable, il était en Pologne pour les Championnats d'Europe, je n'avais pas été suffisamment présente pour lui alors qu'en y repensant, lui, avait été présent pour moi toutes les fois. Il avait même mit une fois de côté la gymnastique pour moi, avait finit par me dire ce qu'il voulait me dire. Et moi, tellement bernée, je me suis éloignée. Tellement loin maintenant. Manu passe la tête par la porte et dit :

LUI - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant