On dit souvent que les belles choses ont une fin, je pense être bien placée pour affirmer ce style de phrases. Je sais que tôt ou tard quelque chose ou quelqu'un vient chambouler, déranger, mettre le bazar dans de précieuses fondations qui reposent sur des liens forts. J'ai tant de fois été confrontée à ce style de dénouement et je suis en ce moment en train d'en vivre un. J'ai souvent dit et affirmé que rien ne guidait une vie et que nos choix son malheureusement les causes d'événement regrettables, j'ai même affirmé que les causes sont des conséquences d'autre causes. Qu'un jour venu, on fait un choix, on prend une décision qui nous mène soit dans le bonheur, la joie, la vie ou bien qui nous conduit directement à une fin acceptable mais loin de nos attentes et de nos projets. J'ai peur de regretter les choix que j'ai fais, j'ai peur de voir un jour mes décisions me revenir au nez tel un boomerang. Si je devais aujourd'hui qualifier ma vie, je dirais que jamais je ne l'avais jamais imaginée ainsi. J'ai longtemps rêvé d'une vie extraordinaire. Un jour j'étais un grand médecin, le lendemain un espion, puis je devenais une personne importante au sein de ma communauté. Je ne pense pas chercher la reconnaissance de qui que ce soit. Je n'étais qu'une fille qui voyait la vie à travers un masque d'une beauté déplacée. J'ai juste imaginé un déroulement hors de ma portée. J'ai beaucoup d'imagination, énormément même. Mais jamais je n'aurais imaginé ce qu'il est en train de m'arriver. Je sais ce que veux dire le mot « fin », et jamais je n'oserais contredire quelqu'un qui dit savoir que les fins sont destructrices. C'est un peu comme des fourches de cheveux, vous coupez en vous disant que c'est à présent fini puis vous les voyez réapparaître au comble de votre exaspération, on ne peut pas prévoir une fin. Vous supposez qu'il est arrivé quelque chose de grave de ma vie ? Non, rien n'a vraiment changé depuis cet été. Je parle de doutes plus anciens que tous les autres. Mathias ? Il va bien, il est même devenu très bon en gym, il survole les compétition tel un aigle royal. Notre relation ? Elle semble tenir le choc des deux ans et des huit cent kilomètres qui nous séparent. Nous nous sommes pas vus depuis la fin des vacances, je suis en couple avec lui mais c'est comme si je sortais avec mon ordinateur ou un esprit. Drôle de façon d'exprimer ce que je ressens mais je n'ai jamais su comment m'y prendre. Nous voici donc quatre mois après la fin des vacances d'été. Cela fait donc quatre mois que Mathias et moi parlons à travers des écrans. Nous n'avons pas les mêmes horaires, je commence tôt mes journées, et les termine tôt, pour lui c'est absolument l'inverse. Nous passons parfois plus de trois jours sans réellement nous parler, autres que des textos. Je doute que je puisse suivre une relation de ce genre encore longtemps. Nous sommes en décembre et l'hiver est venu plus tôt que les années précédentes. Au plus loin que je me souvienne, je n'avais jamais vu autant de neige en décembre. Tout le monde adore la neige et moi, skieuse, je devrais adorer plus que les autres. Mais ce n'est pas le cas, ce matin j'ai l'impression qu'un nuage a décidé de me suivre. Pour commencer, mes grands parents, mon grand frère et son horrible copine, Sophia, avaient débarqué la veille. J'avais entamé les grosses compétitions et la fatigue commençait à se faire ressentir. Mon corps était endolori par un manque de repos et la neige bloquait tout accès au lycée en autocar, ce qui impliquait que nous devions y aller en covoiturage de voisinage. Cela signifiait sans doute aussi que j'allais devoir voir Mattéo. La neige avait endommagé les lignes électriques, mon téléphone ainsi que mon ordinateur n'étaient chargés qu'à moitié et il faisait un froid glacial dans ma chambre. La chaudière n'étant pas alimenté, j'avais dû me contenter d'un simple débarbouillage ce matin. J'avais croisé Sophia en partant et elle m'avais tapé sur le système à propos du surplus de neige et qu'elle ne pourrait pas aller faire du shopping, pauvre Sophia. Mon frère m'avait sauvé in-extremis d'un moment affreusement gênant en compagnie de Mattéo en me proposant de m'y déposer avant d'aller à l'hôpital. En parlant de douleur... Mon frère s'appelle Emmanuel mais tout le monde l'appelle Manu. Il est grand, matte de peau, les yeux marron clair et ses cheveux son plus lisses que les miens. Il étudie à Toronto en neurochirurgie, il est très doué en cours certainement plus que la plupart des gens de mon bahut. Je l'admire beaucoup.
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LUI - Saison 1
RomanceSi un jour on m'avait dit que je serai en couple avec ce garçon, j'aurais sûrement rigolé. C'est un grand jour, un très grand jour pour nous deux. Je ferme les yeux plus stressée que lui alors qu'il fait les cent pas en me jetant de temps à autres d...