Mattéo se tenait face à moi et il avait vraiment l'air furieux. J'imaginais parfaitement la raison de cette fureur mais il n'y a vraiment pas de quoi en faire tout un scandale non plus. Je suis bien monté en voiture de deux mecs mais, il ne s'est absolument rien passé qui puisse justifier l'état dans lequel il est. Cela faisait déjà une semaine que nous nous étions séparés, je savais qu'un jour il débarquerait à l'improviste ici mais jamais je ne n'aurais imaginé que ce soit aussi tôt. Je devais lui manquer bien plus que lui me manque. Je le regardais dans les yeux, il ne bougeait pas d'un seul millimètre et sa mâchoire était tellement contractée qu'elle semblait sur le point d'imploser. Je n'ai jamais su comment réagir face à ce genre de réaction et je dois avouer que me retrouver devant mon alter-ego furieux me semblait quelque peu dangereux. Même énervé mon copain dégage un sentiment de puissance et de sûreté. C'est ce côté bad boy que les filles aiment beaucoup, à mon grand désespoir. Il a toujours cette prestance qui je dois l'admettre, m'a faite craquer pour lui. Il n'est pas très grand contrairement à Antoine ou Mathias mais il est imposant. Il a les cheveux châtains bouclés, une mâchoire carrée et une musculature très fine. On ne peut pas dire qu'il soit beau comme Antoine mais il dégage quelque chose de fort, un sombre charisme qu'il est difficile de nier. Au fil du temps je m'étais habituée à ce côté étrange de mon petit ami mais, me trouver au centre de sa colère était carrément terrifiant. Il était tellement énervé que ses yeux bleu foncé semblaient me lancer des éclairs.Il était habillé d'un jean et d'un pull noir, simple. Tout en noir. Il n'est pas du style à faire très attention à son apparence mais, assemble ses pièces avec goût. Un casque était posé sur la moto tandis qu'il en tenait un autre dans sa main. Je posais lentement mon sac par terre et cherchais les mots pour ne pas empirer la situation. En fait, j'avais déjà vu Mattéo énervé et taper un mur, un objet ou même quelqu'un mais le voir silencieux en face de moi dépassait les connaissances que j'avais acquises de lui après tous ces mois.
Il croisa les bras et scruta tous mes potes les uns après les autres tandis qu'il s'arrêtait plus longuement sur Antoine et Mathias, comme si son instinct lui soufflait qu'il lui fallait être méfiant d'eux. Son regard revint sur moi et je me rendis alors compte que sa colère s'était alors étalée sur Mathias, Antoine et moi. Je ne sais pas si c'est bon signe ou pas mais toujours est-il que je m'avanças vers lui doucement. Il baissa les bras, posa à son tour son casque, je restais les bras croisés à une dizaine de centimètres de lui. Il inspira et je vis dans ses yeux de la douleur, de la colère et peut être même de l'amour. Je ne savais pas quoi dire face au bloc de glace qui se trouvait en face de moi. Je me lançai alors :
-Mattéo...il faut que je te dise quelque chose....
-Non, j'ai déjà une idée de ce que tu t'apprêtes à me dire...
-Tu ne peux pas savoir ce que j'ai à te dire, Mattéo... Ecoute-moi...
Il pointa son index dans ma direction puis recula d'un pas pour partir. Il me faisait peur, mais je ne pouvais pas le laisser partir, le laisser finir notre histoire ainsi.
-Tu vois Mia, je ne te pensais pas capable de ça...
Il avait parlé un peu plus fort qu'avant. Je sursautais légèrement et les autres autour se contentaient de regarder la scène horrifiés. Je n'allais visiblement pas bénéficier d'un aide de la part de mes amis. Ils avaient visiblement tous perdus le sens de la parole. D'un côté cela ne me dérangeait pas mais de l'autre, ça m'agaçait fortement. Des larmes coulaient sur mon visage sans que je comprenne pourquoi et depuis quand. Finalement, j'avais vraiment bien fait de ne pas me maquiller ce matin. Il se mit à faire les cent pas en se tenant la tête et je vis pour la première fois les cicatrices sur son cou, elles semblaient avoir été portées par des coups violents. Ma peur s'envola directement et je posais une main sur son épaule. Il ne se retourna pas mais au contraire se dégagea d'un violent coup d'épaule.
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LUI - Saison 1
RomanceSi un jour on m'avait dit que je serai en couple avec ce garçon, j'aurais sûrement rigolé. C'est un grand jour, un très grand jour pour nous deux. Je ferme les yeux plus stressée que lui alors qu'il fait les cent pas en me jetant de temps à autres d...