Je regardais mon assiette sans vraiment avoir envie d'en manger le contenu. Cela faisait un mois que Mathias et moi avions mis fin à notre relation. C'est assez étrange de voir que malgré tout ce qu'il peut se passer en quelques instants, la vie continue son cours sans attendre. J'avais décidé, deux jours après le Nouvel An qu'il était plus raisonnable que Mathias et moi faisions une pause donc rompre sous un certain angle, et ma vie avait repris tandis que je m'étais laissée aller dans le courant. Je ne voulais plus rien contrôler, ma vie étant la rivière et moi la brindille, tantôt me cognant contre les berges tantôt coulant dans les rapides pour remonter à la surface quelques millièmes de secondes après. Cela serait mentir que d'affirmer que le dernier mois avait été facile. J'avais mal et je savais bien au fond de moi que j'étais celle qui avait mis fin à notre couple, la responsable. Durant les quatre jours pendant lesquels je suis restée à Bartrès, Matt s'était pointé au moins deux fois par jour quand je me trouvais seule chez moi. Puis, quand nous sommes rentrés, il m'a appelé tous les soirs pendant presque deux semaines, puis ses appels se sont espacés et aujourd'hui cela fait trois jours que je n'ai pas reçu de notifications de sa part, cependant, je me bornais à mettre de la distance entre nous. Je m'étais moi même posée la question du pourquoi j'avais fais ce que j'avais fais et le pire, le plus inconcevable, c'était que je n'en avais aucune idée, je ne savais même pas si j'en avais réellement eu envie. Cela avait été presque impulsif, à la limite du caprice. Quand j'avais découvert comment il était avec ses amis, j'avais eu l'impression que l'on m'avait mis une claque monumentale. Je ne pouvais comprendre comment il pouvait être deux personnes différentes dans un même esprit. En un mois j'ai eu le temps de repenser à tout, il a quand même presque trois ans de plus que moi, il est gymnaste et son cercle d'amitié est très différent du mien. Je ne sais pas si c'est juste de lui en vouloir, après tout, il avait été tout à fait super avec moi. Mon Hamburger semblait me regarder avec insistance tandis que mes parents, mes frères et Sophia rigolaient en se racontant des souvenirs et des blagues. Pour ma part, un nœud semblable au volume de la Terre s'était formé au fond de ma gorge, j'étais en train de prendre conscience que je rejetais la faute sur Mathias pour la simple raison que je n'avais pas le cran de me lancer dans une relation sérieuse avec lui. C'était purement idiot et puéril. Ma mère se tourna vers moi et toute la table fit de même, elle me regarda intriguée et dit :
-Ça ne va pas, Mia ?
Je me levais et dit :
-Je dois prendre l'air, désolée.
Mes parents hochèrent la tête, je me retournais et sortais presque en courant du restaurant. Voilà ce que j'avais fais, une fois de plus j'avais pris la mauvaise décision, une fois de plus je m'étais entêtée à voir du mal où il n'y en a pas et une fois de plus je m'étais trompée. J'ignorais encore ce que je voulais, être avec lui, avec quelqu'un d'autre ou être seule ? Je regardais mon téléphone sans savoir quoi faire. En réalité, je n'avais pas mis fin à notre relation, je lui avais dit que je voulais faire une pause pour mettre les choses au clair, ce que nous avions tous les deux interprété comme une rupture et il s'était effacé au fur et à mesure.
Plus d'un mois était passé et je n'avais toujours pas contacté Mathias. Je me répétais que cela était dû à mon immense déception, sauf qu'il s'agissait d'un de ces mensonges que l'on ne fait que se répéter afin de se convaincre que l'on fait ce qu'il faut. En réalité, je n'avais pas la moindre idée de ce que je devais faire. Je ne voulais pas appeler et poser des questions car j'avais peur des réponses. Et puis ce n'est pas moi qui me comporte de deux manières différentes.
***ELLIPSE DE DEUX JOURS***
Antoine a laissé tomber ses sacs sur la dernière marche devant chez moi avant d'écarter les bras.
VOUS LISEZ
LUI - Saison 1
RomanceSi un jour on m'avait dit que je serai en couple avec ce garçon, j'aurais sûrement rigolé. C'est un grand jour, un très grand jour pour nous deux. Je ferme les yeux plus stressée que lui alors qu'il fait les cent pas en me jetant de temps à autres d...