Stranger Life [1] - en réécriture

Chocs

Pdv Joliana

Je marchais aussi vite que je le pouvais, mais mes pieds étaient trop gelés pour vraiment me permettre de courir. L'hiver tombait sur Paris, Noël approchait. Dans la fraîcheur du soir, les premiers flocons du mois de Décembre tombaient lentement, sans un bruit.

Je tendis la main et me surpris à sourire.

J'avais toujours tant apprécié cette période de l'année. Malgré le froid, j'étais amoureuse de la magie de Noël et retombais en enfance chaque année.
J'avais hâte de retrouver ma famille pour les fêtes. C'était un moment où chacun mettait ses soucis de côté et s'efforçait d'être heureux. On se racontait notre année passée, et nos projets pour l'avenir. L'ambition et les idées étaient toujours au rendez-vous. 

Accaparée par mes souvenirs joyeux et mes pensées familiales, je n'entendais pas la voix de l'autre côté de la rue qui m'appelait et s'approchait de moi. Non. Ce qui me fit me retourner cependant, ce fut le crissement des freins d'une voiture sur la neige, et le choc sourd qui s'en suivit. 

Je tournai alors vivement la tête vers l'endroit d'où provenait le choc.

Paniquée, les sens en alerte, je réalisai qu'une voiture venait de percuter un piéton sous mes yeux.

Le conducteur sortit de la voiture. Il était perdu, affolé et lançait des regards autour de lui. Les passants s'approchaient. Quelqu'un cria « appelez une ambulance ! », et une autre personne « non, ne le bougez pas! Est ce qu'il respire ?? ». L'agitation allait grandissante autour de moi.

Jusqu'ici pétrifiée, sous le choc, j'avançai un peu en réalisant progressivement que j'avais entendu sa voix quelques instants auparavant, j'avais entendu sa voix qui m'appelait.

Allongé devant la voiture, inconscient et la tête en sang, c'était Peter.

PDV Peter- 20 min auparavant

Je la cherchais depuis quinze minutes. Quelle idée de chercher une personne dans Paris sans pouvoir la contacter. C'était à plus grande échelle que l'aiguille dans la botte de foin. Et en plus l'aiguille, ici, se déplaçait.

J'étais parti sans vraiment réfléchir, et n'avais pas pris de veste. Je commençais à sentir mes muscles se tendre à cause du froid qui régnait sur Paris. Je levai la tête et réalisai alors qu'il neigeait fortement depuis déjà plusieurs minutes. Je secouai la tête.

Cette période était particulièrement difficile pour moi. Alors que pour beaucoup elle évoquait des souvenirs heureux, Noël me rappelait le départ de mes parents. Petit garçon, je m'attendais, le 25 Décembre, à les voir revenir, et c'était l'unique cadeau que je réclamais chaque année à mon oncle et ma tante, qui tentaient du mieux qu'ils pouvaient de me réexpliquer. 

L'année, le jour où j'avais fini par accepter qu'ils ne reviendraient pas, il neigeait pour la première fois de l'année.

Refusant l'émotion qui montait en moi, je serrai les poings et remontai la tête. C'est alors que j'aperçus Jo, sur le trottoir de l'autre côté de la rue. Sans hésiter,  je l'appelai, plusieurs fois. Mais elle ne m'entendait pas, ou bien m'ignorait. 

Je décidai alors de la rejoindre et traversai en continuant de l'appeler.

Pour une raison obscure, mes super-sens ne m'avertirent pas du danger. Je ne fus pas en capacité de réagir à temps, je n'eus pas le temps de réaliser qu'une voiture, à quelques mètres de moi, glissait sur la fine couche de verglas au sol, et qu'elle allait me percuter.

Il y eut un bruit, puis ma tête heurta violemment le sol, avec de multiples craquements douloureux. 

Hurler. Si j'avais pu hurler de douleur je l'aurais fait sans hésiter. Mais aucun muscle ne me répondait. J'étais dans le noir complet. Ma tête me faisait mal, si mal. Je sentais un liquide chaud coulant le long de mon crâne. Je voulais me relever, mais j'étais paralysé, ne pouvait plus rien commander.

J'entendais de vagues bruits autour de moi : des cris, une portière, « ambulance », si je respirais ?...oui, je me sentais respirer, mais comme un automatisme faible qui tentait de résister et s'amenuisait à chaque inspiration... bon sang ce que j'avais mal.

Mais par-dessus tous les bruits, j'entendis une voix que je reconnu immédiatement, une voix que j'aurais préféré entendre quelques minutes auparavant...quand tout était si calme.

« Peter !! Non, Peter, je suis désolée » dit-elle alors que sa voix se brisait sous une émotion naissante. Elle pleurait.

Ces mots furent les derniers que j'entendis avant de perdre connaissance.

Pdv externe – lieu secret. Une conversation se tenait entre deux adultes, qui observaient tous deux un paysage sur un écran.

- Nous l'avons bien réussi, c'est très réaliste, dit une femme d'une voix emprunte de fierté. C'est l'œuvre de tant d'années, nous sommes si proches de notre objectif...

- On pourrait presque avoir envie d'y vivre dit l'homme avec un ton ironique. Alors ma chère, il paraît que vous avez découvert une identité ?

- Oui Janson. Mais ne nous affolons pas, il m'a l'air bien futé.

- Vous avez... ?

- Oui, nous avons un échantillon de son sang, et les analyses vont être lancées. Et nous avons pris les précautions nécessaires pour modifier ses connexions neuronales afin de modifier ses souvenirs. Mais s'il a le métabolisme dont parlent les rumeurs, je crains qu'une régénération puisse avoir lieu et lui permette de retrouver la mémoire des récents événements.

- Cessez donc d'être si pessimiste, répondit Janson. Vous avez pris les précautions nécessaires, répondit l'homme avec un sourire fin, et il suffit de le surveiller, de faire en sorte qu'il ne remette pas le nez dans ce qui... le concerne en partie, finalement, dit-il en riant.

- Je compte sur vous pour surveiller ce garçon. Il est jeune, il sera essentiel à notre expérience. Et je suis certaine que ses analyses sanguines révéleront de fascinants résultats, conclut la femme dans un regain de confiance.

BOUUUM

Nouveau chapitre (arrivé plus rapidement que prévu), retour des événements croustillants!
Vos avis? Impressions?? ;)

Petit moment pub : aller voir les fanfic spiderman de hinatadesbois elles sont dingues, je les ai dévorées !!!