Retour

328 48 111
                                    

Pdv Peter

Un bip, en boucle, répétitif.

Envahissant. Ce bruit était envahissant. Il résonnait contre les parois de mon crâne, réveillant en moi une douleur terrible, qui semblait pourtant s'être apaisée lorsque j'avais lâché prise...

Pdv Joliana

Je relevai la tête. Peter, les paupières toujours clauses, gémit et grimaça.

Enfin, il donnait signe de vie ! Je me levai et n'hésitai pas ; j'allai chercher un médecin. Sur le chemin, j'insultai intérieurement celui qui m'avait parlé dans le service précédent.

Depuis que M. Stark avait été mis au courant (ne me demandez pas comment, je n'avais pas son numéro), Peter avait été transféré dans un service complètement différent. C'était très étrange, et cela donnait l'impression d'être dans une unité secrète...c'était digne d'un film américain. Mais après tout, Stark était en partie son boss, donc il pouvait paraître normal qu'il ait envie de le soigner correctement.
Et puis l'autre beau gosse était une star après tout. Soins VIP obligatoires.

Dans l'autre service, un médecin que je ne m'étais pas retenue d'insulter, m'avait annoncé, dans un discours sans retenue:

« Je ne pense pas qu'il puisse se réveiller mademoiselle, l'accident a été violent, l'hémorragie interne est très importante, nous ferons de notre mieux, mais je ne suis pas confiant du tout... ».

Alors, oui. Normalement je ne pleurais que devant les films romantiques (ne jugez pas, vous aussi j'en suis certaine). Mais là, rien n'avaient pu retenir mes larmes, mes sanglots étaient incontrôlables. Imaginer que Peter puisse y rester, par ma faute... c'était un sentiment devastateur. 

Mais le transfert dans un autre service m'avait quelque peu redonné espoir.

Je continuais donc ma course le long du couloir et percutai de plein fouet un médecin.

- Oh, là, mademoiselle, tout va bien ? s'écria-t-il en devinant mon stress.
- Oui oui, je... Peter Parker vient de bouger, enfin je crois ...

Je sentais la panique me gagner. Et si j'étais en train de me créer de faux espoirs? 

Le médecin posa une main bienveillante sur mon épaule et partit en direction de la chambre du brun. Je le suivis de près.

Après une osculation, puis une inspection rapide sur l'écran high-tech qui était placé à droite du lit de Peter, le médecin me regarda et prit la parole.

"Bien, il est sur une bonne voie, dit-il.  Il s'en sortira mademoiselle. Peut-être qu'à présent vous pourriez prévenir ses proches, on m'a dit que vous aviez catégoriquement refusé de le faire plus tôt, considérant l'avis du médecin précédent...

- Je euh, bégayai-je, honteuse. Oui, je vais le faire, merci. Merci, vraiment.

Je sentais que mes yeux brillaient, mais refusais de laisser remonter le moindre sentiment.
J'aperçus le portable de Peter sur la table près de lui. L'écran était fissuré, sans doute à cause de l'impact.

Je le saisis, il fonctionnait encore. Je tentai de le déverrouiller, il n'y avait pas de code. Bien.
Je remarquai alors 13 appels manqués de Mike. Et je n'osais pas imaginer les notifications sur mon portable oublié chez Peter.

Je décidai donc de l'appeler en premier. Il méritait bien quelques explications.

L'intéressé décrocha, alors que la première sonnerie se terminait à peine.

- Pete, sérieux, tu abuses, personne ne répond, on est passé voir chez vous il n'y a personne, on attend au poste de police, mais il disent qu'il faut attendre encore! Mais 5 heures sans réponse de vous deux c'est flippant mec, tu fous quoi sérieux ?! Jo est avec toi ou pas? parce que là je pète vraiment un plomb ! Tu comprends?

Je laissai Mike se défouler sur le combiné quelques instants. Cinq heures avait-il dit... je regardai ma montre, effectivement, il était presque 2h...

 Puis j'essayai de lui répondre calmement, sans montrer ni ma fatigue, ni toute la peine que j'avais pu déverser ces dernières heures.

- Mike, c'est Jo, dis-je d'un ton neutre en le coupant.


- Qu'est ce que- Mais je comprends rien à votre délire sérieux vous...

Il semblait malgré tout soulagé de m'entendre.

- Attends, arrête de parler, calme toi je t'explique, dis-je en le coupant à nouveau.


- Ok je t'écoute, répondit Mike, dans un soupir qui aurait pu se situer entre un soulagement et une appréhension.


- Je suis  sortie sans mon portable, et je n'ai pas vu l'heure passer. Je suppose que tu as dû avoir Peter au téléphone, parce que sur le chemin du retour je crois qu'il...ma voix se brisai, repenser à ce moment difficile me coupait le souffle. Il a essayé de me rejoindre, continuai-je, et il...je soufflai. Mike, il s'est fait percuter par une voiture.

Un hoquet d'épuisement fit couler quelques larmes sur mes joues, j'avais perdu la bataille contre mes émotions.

- Jo...tu es sérieuse ? Merde, merde! Tu es où ? Il va comment ? Je viens te chercher ! 

Il paniquait.


- Attends Mike, il va mieux, je crois que c'est Stark qui l'a fait soigner. Il est encore inconscient mais il est sorti d'affaire d'après le nouveau médecin.

Je lui racontai comment le médecin du premier service m'avait laissé croire qu'il allait mourir, en lui épargnant les insultes que je lui avais offertes, mais lui expliquai le changement d'unité.

Je l'entendis souffler. Cette fois, pas de doute, c'était un soupir de soulagement.

- Envoie-moi l'adresse, j'arrive, dit-il alors d'un ton plus calme.

Après avoir raccroché, je lui transférai donc l'adresse. Puis je pris soin de regarder les numéros se trouvant dans les favoris. J'avais encore le sentiment de me mêler de ce qui ne me regardait pas. Mais quelque part, il était de ma responsabilité de prévenir son entourage.

Le dénommé Ned ne comprit pas un mot de français. Je tentai donc de rassembler tous mes souvenirs d'anglais pour lui expliquer au mieux. Ce fut laborieux, mais il finit par comprendre et me dit qu'il allait prévenir les autres.

Je raccrochai après l'avoir remercié, puis je me laissai aller dans le fauteuil. J'étais exténuée. Cette journée avait été intense.

Peter n'avait pas été épargné, pour son premier jour de repos. Il s'était fait agressé (enfin, d'après mon analyse du moins), m'avait trouvée à squatter son appartement, et s'était pris une voiture. C'était à se demander s'il avait vraiment besoin d'être acteur, sa vie était elle-même un film.

De mon côté, je l'avais cru mort deux fois dans la même journée.


Je me penchai pour attraper une bouteille d'eau, puis levai les yeux.


En face de moi, Peter me regardait, droit dans les yeux, en appui sur ses coudes. 

Son expression semblait n'avoir jamais été si sérieuse. Il semblait avoir pris 10 ans. 

Les mots qu'il prononça avec difficulté ne résultaient pas de son choc à la tête. 

Non, ils étaient réfléchis, mesurés, et parfaitement conscients.




« Il faut que j'appelle Stark, maintenant. »



Cher toi

Oui toi qui a lu ce chapitre. Please.
Mets moi un commentaire, un message, ce que tu veux... dis moi ce que tu penses de cette fiction s'il te plaît!
C'est ce qui m'aide à me motiver : les lecteurs, les commentaires, les messages, quel qu'ils soient!

Merci d'avance

Kisses, et coeur sur toi.

Stranger Life [1] - en réécriture Où les histoires vivent. Découvrez maintenant