Réveil

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Lorsque Bilbon se réveilla, il était allongé sur un lit. La lumière aveuglante lui fit fermer les yeux. Lorsqu'il les rouvrit, il se rendit compte qu'il était dans une chambre de hobbit, mais qui n'était pas la sienne. Et il était seul. Où était-il ? Il tenta de se remémorer les événements de la veille. L'attaque des orcs, les Voleurs d'âmes, l'incendie... Il était resté coincé à l'intérieur, le plafond avait cédé, puis Thorin l'avait sorti de là. Il se souvint de la douleur qu'il avait ressenti, de sa cousine qui était venue en pleurs, de la sensation d'être dans les bras de quelqu'un. Et il sut où il était. Il était chez sa cousine.

Légèrement soulagé, il tenta de se redresser mais une douleur au niveau de son ventre et de sa tête l'empêcha d'aller plus loin dans son geste. Il se recoucha et tâta sa tête. Il avait un bandage autour de sa tête. D'ailleurs il avait des bandages sur chaque centimètre carré de son corps. Son bras gauche était immobilisé par une écharpe, et son bras droit ainsi que sa main étaient également entourés d'un bandage jusqu'au coude. Sentant toujours cette même douleur au ventre, il remonta sa chemise et découvrit un bandage supplémentaire sur le côté de son ventre. Il était trempé de sang. Il ne se souvenait pas d'avoir été blessé au ventre...
Soudain il entendit une voix :

« Bilbon ? »

Le hobbit sursauta et se retourna. C'était Thorin. Il ne l'avait pas entendu entrer. Il était à mi-chemin entre la porte et le lit, et Bilbon pouvait voir dans ses yeux un mélange de surprise et de soulagement. Il s'approcha du lit et le hobbit rabaissa rapidement sa chemise, légèrement gêné.
Le nain continua de s'approcher sans se soucier de la pudeur de son ami.

« Qu'est-ce que tu veux ? » lui lança le hobbit légèrement sur les nerfs.

Il l'avait dit froidement et sèchement. Il n'avait pas voulu lui parler comme cela...
Trop tard... Le visage de Thorin s'assombrit. Il fronça les sourcils. Bilbon s'en voulut immédiatement.

« Pardon... Je ne voulais pas le dire comme ça... J'ai les nerfs à vif, je suis désolé...

- C'est parce que je t'ai fait mal, c'est ça ?

- Qu...quoi ? Mais non ! Non, pas du tout ! »

Thorin ne répondit pas et baissa les yeux. Un silence gêné s'installa entre eux. Le nain fut le premier à le briser :

« Tu vas bien au moins ? Je ne voulais vraiment pas te faire mal hier. Je sais que c'est moi qui t'ai cassé le bras en te poussant. J'en suis vraiment désolé, si tu savais... Je t'ai déjà trop fait souffrir, je ne voulais pas que ça recommence... »

Il releva les yeux. Son regard, d'habitude sans émotion apparente, était maintenant rempli de tristesse et de remord. Bilbon ne l'avait jamais vu comme cela. S'il était dans un état pareil, c'est qu'il devait atrocement s'en vouloir...

« Tu n'as pas à t'en vouloir tu sais. Tu m'as sauvé la vie hier soir. Non seulement tu as empêché cet orc de me tuer, mais tu m'as aussi sorti de cet incendie. Et si tu t'en veux encore pour ce qu'il s'est passé il y a cinq ans, je t'ai déjà dit que je t'avais pardonné.

- Toi tu m'as peut-être pardonné, mais ce n'est pas mon cas. Jamais je ne me pardonnerai de t'avoir fait ça. »

Bilbon soupira, résigné. Il décida de changer de sujet :

« Au fait, que s'est-il passé hier soir ? C'est un peu flou, j'ai dû perdre connaissance...

- On était en train de te conduire chez ta cousine, et tu t'es endormi dans mes bras. On t'a conduit ici, et on t'a soigné.

- Justement, à ce propos, c'est normal ça ? »

Il releva légèrement sa chemise pour montrer le bandage imbibé de sang.

The Silver Swan Le secret [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant