The Silver Swan Le secret [en réécriture]

Murmë

Thorin jeta un regard noir vers Bard, et ouvrit la bouche pour lui faire une remarque, mais Fili fut plus rapide :

« Il a raison, Thorin. Il faudra bien lui en parler à un moment ou un autre. Il faut qu'il sache. Surtout si ce paquet contient la confirmation de notre hypothèse. »

Le nain soupira, mais finit par acquiescer. Il se tourna de nouveau vers le semi-homme.

« Bien, je vais essayer d'y aller en douceur. Peux-tu nous montrer ta cicatrice ? »

Bilbon hésita. Il était méfiant. Personne hormis ses parents n'avaient vu sa cicatrice. Le fait que ses amis aient pu la voir le dérangeait au plus haut point. Il n'aimait pas en parler. Et encore moins la montrer. Ses parents l'avaient mis en garde plusieurs fois : jamais il ne devait la montrer à qui que ce soit. Cela pourrait être dangereux pour lui.
Il se demandait surtout pourquoi Thorin voulait absolument voir cette cicatrice. Cependant il le connaissait bien et savait qu'il ne lui donnerait aucune réponse tant qu'il ne l'aurait pas vu.
Pas de cicatrice, pas de réponses.

Mais... et si les rôles s'inversaient ?
Un « non » catégorique sortit de sa bouche au grand étonnement de Thorin qui ne s'attendait pas à ce qu'il refuse.
Et oui... pas de réponses, pas de cicatrice.

Thorin le comprit immédiatement. Il était décidé à avoir des réponses, et il ne lâcherait pas prise. Il était décidément bien trop têtu...
Il tenta tout de même de le faire changer d'avis :

« S'il-te-plaît, Bilbon... Les Voleurs d'âmes te cherchent à cause de cette cicatrice. Tu es en danger. J'essaie simplement de t'aider. »

Le hobbit arqua un sourcil. Le nain sut alors qu'il ne dirait rien. Il soupira et se pinça l'arrête du nez.

« Bon, d'accord.... et si tu nous disais plutôt comment elle est arrivée là ? Ensuite je te dirai ce que je sais, ça te va ? »

Bilbon plissa les yeux. Il ne pouvait s'empêcher d'être méfiant envers son ami. Cependant il savait qu'il était digne de confiance. S'il pouvait l'aider, il devait se confier à lui.
Après quelques hésitations et un long soupir, il se décida à raconter son histoire :

« Lorsque j'étais petit -je devais avoir trois ou quatre ans- j'ai été enlevé par un trafiquant d'esclaves. Mes parents m'avaient laissé seul un soir avec une de mes cousines. Seulement, elle s'est endormie et lui et ses hommes en ont profité pour m'emmener. Ils m'ont enfermé et enchaîné dans une pièce sombre et froide. Ils m'ont examiné sous tous les angles comme un animal. Ils ont décidé de me vendre une fois qu'ils m'auraient appris les « bonnes manières ». Ils ont commencé à me frapper et me maltraiter. Et pour finir, ils m'ont marqué au fer rouge comme une bête sauvage. C'est ça que j'ai sur l'épaule. »

Malgré les souvenirs douloureux que cela devait faire remonter en lui, il parla avec fermeté mais ne cachait pas son dégoût.
Thorin avait écouté sans l'interrompre, le visage grave, les sourcils froncés.

« As-tu des souvenirs de cette... expérience ? Ou peut-être que tes parents t'ont tout raconté en détail ?

- J'ai quelques souvenirs, oui. Et mes parents m'ont tout raconté lorsque j'ai été en âge de... supporter la vérité.

- Et je suppose qu'ensuite ils t'ont dit de ne jamais montrer ta cicatrice à personne, que c'était dangereux pour toi, c'est ça ?

- Ceux qui m'avaient enlevé pouvaient revenir à tout moment. Et puis, si quelqu'un la voyait, on pourrait en conclure que j'ai appartenu au monde des esclaves, et à vrai dire c'est très mal vu dans les environs. »

Thorin fulminait intérieurement. Ils avaient réussi à lui faire gober ça. On lui avait tout caché. Et d'après Gandalf, ses parents avaient emporté le secret dans leur tombe. Pendant toute sa vie, il a vécu en croyant à la jolie petite histoire qu'on lui avait raconté.