Quelque chose de sexy

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—    Lexie    









Je reste assise pendant de longues minutes à regarder Shelby jouer avec ses poupées. Elle chatte joyeusement avec elle-même, inventant une vie à ses Barbie. En attendant, j'en profite pour rejoindre Amy et voir où elle en est.

Je toque doucement à la porte de sa chambre, attendant qu'elle me dise d'entrer. Elle finit par me donner le signale et j'ouvre la porte en souriant. Elle est entrain de finir de se coiffer et est vêtue seulement de ses sous-vêtements, son maquillage appliqué à la perfection. Elle est déjà radieuse, alors je n'imagine même pas à quoi elle va ressembler une fois entièrement habillée.

— Tu comptes enfiler quoi ? demandais-je en m'avançant vers son lit.

— Ça, fit-elle en prenant une robe. Je veux faire bonne impression.

— Crois-moi, peu importe ce que tu portes, tu feras bonne impression.

— Dit Lexie tu es sûr que ça ne te dérange pas de garder Shelby ?

— Mais non t'inquiète, répondis-je en la regardant enfiler ses chaussures.

Elle me regarde alors avec ce fameux sourire en coin.

— T'es sûr ? Enfin, j'veux dire, tu pourrais sortir avec Ørjan et passer du bon temps avec lui.

— Arrête, je ne veux pas passer du "bon temps avec lui". Il va rester ici avec Shelby et moi et s'il ne veut pas, et bien, il n'a qu'à partir, je m'en contre-fiche.

— Je vois, répond la rouquine en continuant de sourire en coin.

— Je suis fiancée, j'te rappelles ?

— Oh, je sais, mais ça ne t'empêche pas de regarder.

Absolument ! 

Et encore une fois, elle a raison. C'est vrai, après tout, je peux toujours regarder et ô combien, je vais en profiter. Oh oui, je ne vais pas me priver, fiancée ou non.

Yeah ! That's the spirit ! 

— Et toi, tu comptes porter ça ? me demande-t-elle alors que nous retournons dans le salon de suite.

— Hum, pourquoi ? fis-je en regardant mon short et mon débardeur de pyjama bleu ciel avec des petites marguerites dessinées dessus.

— Pour rien Lexie. Tu es très bien, alors arrêtes de me regarder comme ça.

— Comment ? je demande, sachant pertinent qu'elle parle de mon regard qui signifie "je ressemble à sac à patates, hein ?"

Elle sourit et s'avance vers moi en me prenant brièvement dans ses bras.

— Je pensais juste que tu allais t'habiller un peu pour Ørjan.

Et voilà qu'elle me fait encore une fois ce foutu sourire en coin. JE. SUIS. FI.AN.CÉE. Est-ce trop dure à comprendre ?

— Non. Et puis pourquoi je m'habillerai alors qu'on va traîner ici, commander à manger et probablement regarder un film.

Et c'est tout ce qu'on va faire. Nous sommes deux amis qui se retrouvent après un long moment pour passer du bon... Non, pardon, pour parler de nos vies respectives.

— Si tu le dis. Bref, je ressemble à quoi ?

— Magnifique, répondis-je honnêtement.

Elle ouvre la porte de la suite que j'ai soigneusement réservé au nom de la société, bah oui, ça à des avantages quand même d'être la fi-fille du patron, mais je la vois hésiter, restant immobile sur le palier. Je ne peux pas lui en vouloir. Elle est sûrement très stressée à l'idée de retrouver le père de Shelby après cinq ans. D'autant plus qu'elle y va pour lui demander une énorme faveur.

— Amy, dis-je. Ça va bien se passer.

Et ça va bien se passer. On a pas le choix. Pour la santé de Shelby.

Je comprends son angoisse. Elle va avouer à un homme qu'elle n'a pas vu depuis cinq ans qu'il est père. Père d'une petite fille qui a besoin de son aide. Je serais tout aussi nerveuse qu'elle à sa place, mais Amy semble gérer la situation à la perfection.

Une fois que ma meilleure amie claque la porte derrière elle, je ne peux m'empêcher de lancer de nouveau un regard vers ma tenue à travers le miroir de l'entrée.

— Tu ne bouges pas ma belle, tatie Lexie va enfiler quelque chose de sexy, dis-je à Shelby, qui est toujours par terre entrain de parler à ses poupées.


***


J'hoche positivement la tête en me regardant dans le miroir après avoir enfilé ma robe noire. Voilà qui est mieux. Je laisse mes cheveux lâchés, mais décide de leur donner un peu de mouvement. Je finis de les brosser quand un bruit à la porte annonce l'arrivée d'Ørjan.

Je prends une grande et profonde inspiration tout en marchant vers la porte. Je replace ma robe vite fait, m'assurant qu'elle soit bien mise, colle un sourire sur mon visage et ouvre la porte. Ma respiration se bloque. Bon sang pourquoi faut-il qu'il soit aussi beau ! Même après cinq ans, il est toujours aussi parfait.

— Salut, dis-je en me décalant vers la porte pour le laisser entrer. Ça fait un baille.

— Content de te revoir, salut-il en souriant.

Son sourire me fait immédiatement chavirer et il se penche pour m'embrasser la joue.

Adieu monde...

— J'espère que ça ne te dérage pas, je suis de corvée baby-sitting, j'ajoute en m'asseyant sur le canapé.

Ørjan s'assoie à son tour, regardant Shelby qui ne paye pas la moindre attention vers nous.

— Non pas du tout.

— Je pensais qu'on aurait pu commander des pizzas.

— Ça me va, sourit-il.

Bon sang ce que j'aime son sourire. J'en viens même à regretter de ne pas être resté en contact avec lui juste pour pouvoir admirer son sourire. 

— Parfait. Alors comment vas-tu depuis tout ce temps ?

— Ça va bien. 

Il me parle un peu de lui. Je l'écoute à peine parce que la chose que j'ai vraiment envie de faire là de suite maintenant, c'est de le prendre dans mes bras. Ça me manque. Il me manque. On n'a été ensemble qu'un court moment il y a quelques années, mais mon Dieu que ça me manque ! Ce qui me manque aussi, c'est de ne pas pouvoir m'allonger à ses côtés et parler pendant des heures. Grayson et moi n'avons pas cette proximité, ce n'est pas son truc de se câliner.

— J'ai faim, dit soudainement Shelby en s'avançant vers Ørjan et en posant ses petites mains sur ses genoux.

— C'est ta fille ? demande-t-il en l'aidant à monter sur ses genoux.

— T'en penses quoi ? je le questionne en prenant le téléphone afin de commander. Tu veux une pizza mon cœur ? je poursuis à l'intention de Shelby qui regarde Ørjan ou plutôt qui l'étudie en jouant avec une mèche de ses longs cheveux châtain foncé.

— Je dirais que c'est celle d'Amy et j'en déduis que c'est Malcolm le père, me répond-t-il en la regardant attentivement avant de poser ses yeux sur moi.

— Ding ding ding !

Il ne pouvait dire autre chose que ça. C'est évident que Malcolm est le père de Shelby. Cette petite est son portait craché. J'espère juste qu'il ne va pas agir en parfait imbécile et tout nier en bloque. Enfin merde quoi, même son meilleur ami l'a remarqué ! Il ne peut pas le nier !

Sauf qu'on parle de Malcolm et avec lui, tout est possible et j'ai peur que cette soirée tourne au fiasco.

Passion Rules the Game [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant