Une grosse blague

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—    Lexie    







Prague, CZ 2019


Jenny tambourine à la porte de ma chambre d'hôtel et m'annonce qu'elle part m'attendre devant l'ascenseur, tandis que je boucle ma valise et soupire tristement car cette fabuleuse et magnifique aventure est définitivement finie.

Il est en effet temps pour moi de rentrer à la maison et d'assumer les conséquences de mes choix. Je sais déjà que mon père m'attends de pied ferme chez lui en Californie et je sais également qu'il faut que je me mettes à assumer les responsabilités que j'évite depuis le début de la tournée.

— C'était génial, me dit Amy doucement avec un sourire, enfin avec ce qui ressemble à un sourire.

Génial ? Non, le mot n'est pas assez fort pour décrire ce que nous avions vécu. Cette expérience avait été incroyable. Nous avions passé notre temps à être danseuse pour le groupe de black métal symphonique Bodom's Reaper. Tous les soirs, nous montions sur scène quand ils jouaient "Black Mass" et on dansait à en perdre la tête.

Je lance un regard vers Jenny en souriant tout en repensant à cette aventure. Elle est une danseuse incroyable. Nous nous sommes rencontrés grâce aux cours de danse que l'on avait en commun lorsque nous étions enfant. Elle est meilleure que moi, elle l'a toujours était, mais quand cette opportunité s'est présentée à nous cinq mois plutôt, elle m'a directement appelé et m'a supplié pour que je vienne avec elle. J'ai bien sûre fini par accepter tout en sachant pertinemment que ce choix allait me retomber dessus une fois de retour à la maison.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent alors sur le lobby et la première chose que je vois, sont les garçons qui se tiennent en face de nous tout sourire et légèrement peiné de nous dire au revoir. Ok, je mens peut-être un peu, car en réalité, la première personne que je vois est Ørjan[1], le chanteur du groupe, qui se tient face à moi en souriant de ce sourire qui m'hypnotise tant.

Certes, nous étions danseuses pour le groupe, mais au fur et à mesure que les semaines passèrent, lui et moi nous sommes rapproché. Chaque soir, on finissait ensemble dans sa chambre et ce serait mentir si je disais que ça n'avait pas été génial, parce que ces moments avaient été incroyable.

— Hey, dit-il en s'avançant vers moi et en prenant ma valise.

— Salut, répondis-je en regardant Jenny s'avancer vers Malcom.

Je rejoins Ørjan prêt de la voiture et le contemple alors qu'il charge ma valise dans le coffre du taxi, admirant pour la dernière fois cette homme qui a fait naître la véritable femme en moi. Forte, désirée et respectée.

— Dis, tu peux me prêter ton téléphone ? me demande-t-il en s'appuyant contre le taxi.

Face à ma mine déconcertée et légèrement perdue, Ørjan comprends je n'ai pas écouté sa question et son sourire s'agrandit avant qu'il me réitère sa question et ajoute :

— Comme ça, je pourrais y ajouter mon numéro et tu pourras m'appeler et donc on pourra se revoir.

— Oh, oui...

Je sorts mon portable de mon sac et le lui donne, même si je sais très bien, que je veux pas ou plutôt que je ne peux pas le revoir. Ce n'est pas comme ça que dois se dérouler ma vie, la vie que mon père a décidé pour moi, mais je ne peux m'empêcher de sourire en imaginant la tête de ce dernier s'il apprenait que je sortais avec le chanteur d'un groupe de métal soit disant "satanique".

Passion Rules the Game [en réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant